Auteur Sujet: [Culture] Ecriture participative  (Lu 5138 fois)

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luigi

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[Culture] Ecriture participative
« le: 02 juillet 2010 à 11:39 »
Voilà  j'aimerais lancé un petit truc comme le jeu de la phrase en plus... sophistiqué.
Le but serait de créer un petit récit logique comme si on lisait une nouvelle ou le début d'un roman.

Il faut donc garder une cohérence dans l'histoire.
Il est possible de n'écrire qu'une phrase ou un paragraphe. Eventuellement de le laisser en suspens au milieu d'une phrase si jamais l'imagination manque.

Je mettrais le premier message à  jour avec les suites écrites.

Important : Si vous vous lancez dans l'écriture. Postez un premier message indiquant que vous vous y mettez, et vous le mettrez à  jour ensuite. Ca évitera d'écrire pour rien !
« Modifié: 13 octobre 2013 à 19:46 par merson »
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai.

luigi

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« Réponse #1 le: 02 juillet 2010 à 11:41 »
Il était haletant. La course qu'il venait d'effectuer lui avait donné un sursis mais rien de plus.
Ses agresseurs avançaient plus lentement car ils devaient vérifier chaque recoin des ruelles environnantes. Il estimait qu'il pouvait prendre quelques minutes de repos.
L'air était chaud et humide en cette fin d'été. Il ne possédait ni arme et ses vêtements étaient loin d'être discret au milieu de la foule.
Ses poumons étaient en feu, son estomac tordu en une crampe douloureuse. Il n'en pouvait plus de courir, son corps avait atteint ses limites. Mais il ne pouvait pas se payer le luxe de se reposer. Le paquet devait atteindre son destinataire.
Après tout le mal qui s'était donné pour le récupérer. La mort de Skip. Il rassembla ses dernières forces tout priant pour éviter ces hommes en cape, s'orienta parmi ces ruelles toutes identiques, en visualisant mentalement le plan qu'il lui avait été donné d'observer 48h plutôt, et se lança vers l'ouest avec l'espoir, que la jolie gitane soit au point de rendez-vous pour récupérer le précieux artéfact que renfermait le paquet.
Il avait connu des situations pires que celles-ci dans son passé. Mais il n'était plus le jeune homme impétueux de l'époque. Il avait appris, malheureusement pesta-t-il intérieurement, les risques et ce que c'était de voir la mort en face. De plus, il luttait ici pour des intérêts personnels, pas pour une prime ou un contrat qu'il oublierait aussitôt après l'avoir accompli. Ici il était question de sa famille et de la mort de son neveu.
Les ruelles défilaient à  ses cotés. Il avait l'impression de ne pas avancer malgré l'effort fourni. Les badauds se retournaient sur son chemin. Personne ne l'oublierait si on posait des questions. Il n'y pouvait rien. Le temps de la discrétion était révolu. Seule la vitesse comptait.
Le paquet le gênait dans sa course. Il entendit des cris derrière lui. Il était finalement repéré. La chasse allait réellement commencée.

Il était fatigué, vidé. Trente trois heures de cavale continue, même pas le temps de dormir et encore moins de manger ou même de faire ses besoins. Son corps fonctionnait en pilote automatique. Il avait tout essayé: courir, se cacher, changer d'habits, voler une voiture, prendre le métro, le bus, faire des correspondances dans tous les sens. Ils finissaient toujours par le trouver. Ils avaient un flair incroyable et ils étaient infatigables. Il se doutait que ses poursuivants avaient changé pendant la cavale, ce n'étaient plus les même individus, mais ils étaient toujours à  ses trousses.

Il entra dans le premier bâtiment. Sans se poser de questions, il pénétra dans la cage d'escalier. Les marches défilaient sous ses pieds deux par deux. Il savait qu'au sol il n'aurait pas une chance. Par les toits de Saar City, sa chance augmentait. Peu mais cela suffirait peut-être.
Lorsqu'il était arrivé à  Saar City pour la première fois, il y a une dizaine d'années de cela, il avait été surpris par la trame aérienne de la ville. Chaque bâtiment était relié à  ses voisins soit par des filins gros comme un poing adulte soit par des simili ponts de singe. Il s'était renseigné sur cette architecture particulière. Cela venait de l'époque où la technologie ne permettait pas de détourner les orages. Il arrivait que l'eau monte à  plus de deux mètres de haut. La population avait alors choisit de créer un système d'échange de marchandises via les filins. Puis étaient venus naturellement les passages pour les hommes.

Il déboula sur le toit, vide. Pour le moment.

L'air brûlant lui arracha la gorge. Dans la rue, il était protégé par l'ombre des bâtiments, mais là , sur le toit exposé, il se prenait toute la violence infernale de l'été Saarien. Il tituba dans sa course mais parvint à  se rattraper, fonçant de plus belle. Il entendait déjà  des bruits de pas dans la cage d'escalier.

Il fonça droit devant lui, suivant un des filins jusqu'à  l'extrémité du toit. Il se disait qu'avec un peu de chance et d'audace il parviendrait à  traverser d'immeuble en immeuble en s'aidant du système d'échange vétuste. Arrivé au bord, il eut un moment d'hésitation. Il se retourna et vit ses poursuivant débouler sur le toit, leurs capes noires flottant derrière eux leur donnant un air de chauve souris... ou de vampires. Si seulement ils en étaient, ils seraient beaucoup moins dangereux! Les vampires, eux au moins, ont des points faibles.

Angus pivota sur lui-même et grimaça quand il entendit le sifflement que firent ses gouttes de sueurs en s'évaporant au contact du filin métallique. Il n'avait pas le choix, ses chaussure usées allaient devoir tenir le coup. D'un pas sûr et désespéré, il s'engagea sur le filin. Il y avait à  peine cinq mètres à  parcourir. Dans son état normal, il aurait jeté tout son barda pour retrouver la liberté de ses mouvements, puis aurait sauté sans l'ombre d'une hésitation. Mais à  présent, à  la réception, le poids du paquet aurait suffit à  lui briser les reins. Au second appui, il faillit tomber, ne se rétablissant que par la grâce d'un vague courant d'air qui eût le bon goût de souffler dans le bon sens. Au troisième, il dut se maîtriser pour ne pas prêter attention au grondement de ses poursuivants, semblable à  un roulis ou à  un tonnerre lointain. Au quatrième, le filin produisit un grincement atroce qui glaça son sang, l'immobilisant dans une position d'insupportable attente et d'extrême attention. C'est là , après une interminable seconde, que le filin se décida à  céder.
Alors qu'il chutait, Angus ne pensait à  rien. Le paquet, Enora la gitane aux pieds enflammés, ce destinataire dont il aurait de toute façon continué à  ignorer jusqu'au nom, tout cela disparut immédiatement avec le bruit mat de l'acier déchiré. Même les lèvres de Marie La Rousse s'évaporèrent des replis de son inconscient. Au lieu de cela, il se sentit soulagé: Cinq étages, il mourrait probablement sur le coup; au moins, le monde n'aurait pas à  porter cette souffrance-là . Et ce petit bonheur arraché in extremis suffit à  dessiner un sourire sur son visage. Ainsi, il flottait en apesanteur, légèrement ivre à  l'idée que tout cela était fini pour lui: Ter-mi-né! Débrouillez-vous avec vos salades!
Malheureusement, il fut contraint de désaoûler lorsque ses oreilles furent transpercées par le bruit du verre brisé et que son épaule se transforme en boule de douleur. Sans qu'il comprenne bien comment, probablement le conditionnement, sa main avait agrippé l'une des extrémités libres du filin, ce qui l'avait projeté à  travers une fenètre du troisième, puis sur le parquet du même étage. Il ne savait pas ce qui le faisait le plus grimacer: La douleur du choc ou bien l'idée que ce qu'il avait appris venait de le maintenir en vie. Encore. S'il parvenait vivant au port, il opterait pour la seconde option. Mais pour l'instant, son épaule manifestement démise l'inquiétait bien plus, sans parler de quelques tessons de verre et de bois fichés dans certains secteurs de sa peau auxquels il n'avait jamais pensé mais pour lesquels il ressentait à  présent une vive affection. Comme quoi, il y avait des limites à  sa capacité à  ne pas se soucier des choses matérielles...
Et matériellement, la dégradation de son corps, déjà  bien avancée par cet envol improvisé assorti de son atterrissage à  l'avenant, allait bientôt s'accélérer sous l'effet de la grenaille des Faux-fileurs. Finir en tas de chair sanguinolente, pas réjouissant, et probablement plus pénible à  vivre que le craquement sec de ses cervicales heurtant le sol à  cent kilomètres par heure. Non, il valait mieux repartir. D'ailleurs, il perçut clairement l'odeur de la mer toute proche, c'est donc qu'il n'était pas si loin que cela du port et d'Enora. Après quelques recherches embrumées dans l'appartement où il était tombé, il fit irruption dans la cuisine pour y découvrir des sardines fraîches posées sur de la glace. Hum... Délicieuses en cette saison. Il compris cependant que l'odeur de mer venait d'elles et pas du port. Et donc, par ricochet, que le Quai Neuf (ainsi appelé du fait de son numéro, mais aussi de sa construction récente) était encore à  cinq minutes de course. C'est le moment que choisit sa conscience pour refaire surface et le sortir de l'hébétude dans laquelle l'avaient plongé l'effort, la douleur, le choc et les sardines. Il enleva ses vêtements les plus lourds, révélant le petit sac à  dos contenant le paquet, prit quelques torchons qui traînaient pour suspendre son bras à  son cou et en profita pour y prendre également ses jambes. En descendant l'escalier, il croisa une femme armée de son courrier qui lui lança un bonjour cordial en retour duquel il trouva la force de revêtir un beau sourire estival; encore le conditionnement, zut à  la fin! Avant de quitter l'immeuble, la voix de la femme emplit l'espace alentour d'un cri strident. Angus laissa quelques gouttes de sa sueur tomber dans la poussière, jeta un coup d'oeil de part et d'autre de la rue et jugea qu'il pouvait s'y engager.
Après quelques mètres, il devint évident qu'il avait traversé l'immeuble de part en part et que cela avait probablement suffit à  dérouter ses poursuivants. Encore un sursis, évidemment de courte durée. Cependant, des forces conventionnelles avaient été alertées, et les rues commençaient à  vomir des uniformes. Ce n'était que le début d'un déploiement lent et pas suffisamment dense pour le coincer, mais cela lui compliquerait la tâche. Au moins, l'ennemi était clairement identifiable. Cette idée fit jaillir un sourire de soulagement sur ses lèvres. Il les avait enfin semés, il allait pouvoir s'en sortir.

La chance, et surtout son conditionnement, lui avaient sauvé la vie! Toutes les années passées entre les griffes impitoyables de Sandro avaient porté leurs fruits. Il avait été le moins doué de son équipe, et Sandro le lui faisait savoir tous les jours, toutes les heures. Maintes Angus avait été sur le point de tout laisser tomber, de prendre ses affaires et de rentrer chez lui, la tête baissée. Mais son ego et sa fierté l'avaient poussé à  rester, à  subir l'humiliation et l'abus jour après jour. Et son obstination, son acharnement et sa persévérance avaient porté leurs fruits: il était enfin devenu un des meilleurs Coursiers du pays. L'acquis surpassera toujours l'inné quand les moins doués s'acharnent bec et ongle pendant que les autres se contentent de compter sur leur talent naturel.

Son instinct le fit sortir de sa rêverie. Il avait trop ralenti sa course, avait pris trop d'assurance en lui-même après avoir semé ses poursuivants. Il repartit aussitôt en une course effrénée se faufilant dans les ruelles les moins fréquentées en direction du Quai Neuf. Il avait mémorisé tous les plans de la ville avant de prendre cette mission et la connaissait par cœur, comme s'il y avait vécu toute sa vie.

Une ombre apparut quelques mètres devant lui, tache noire sur le sol s'agrandissant à  une vitesse alarmante. Il leva les yeux et vit avec horreur un Chasseur fondre sur lui, sa cape déchiquetée voletant derrière lui. Angus se figea sur place, glacé, fasciné par l'horreur qui lui fonçait dessus comme un lapin figé devant les phares d'une voiture. Il ne pouvait revenir en arrière de peur de se heurter à  ses poursuivants et aucune autre issue n'était accessible dans la petite ruelle où il se trouvait. La confrontation était inévitable.

Angus savait très bien qu'il n'avait aucune chance. Il n'avait certes jamais combattu un de ces célèbres Chasseurs, un faux-fileur comme ils aimaient se faire appeler mais leur réputation donnait une assez bonne idée de leurs compétences.
Et Angus n'avait aucun envie de les voir en direct.
Et en plus j'ai un bras dans le sac.
Angus n'eut pas le temps de réfléchir plus, le Chasseur était sur lui. Le coursier se jeta en arrière mais en un petit bond son adversaire était sur lui.
Il tenta de s'esquiver sur le coté mais l'homme en noir était plus rapide. Angus tenta de l'arrêter en se jetant sur lui mais rapidement il sut que c'était une erreur. Son visage fut atteint par deux fois, ce fut le tour de son abdomen puis sa poitrine, vidant son corps de tout l'air qu'il contenait. Angus hoqueta, sentit sa gorge se serrer. Coup direct. Genou touché. Coup sur la tempe. Équilibre perdu. Angus gardait une sorte de distance entre son esprit et son corps. L'effet était étrange. Désincarnation ? Non la douleur restait, remontant de chaque nerf vers son cortex. Il sentit alors la brique derrière son épaule, la remettant dans son axe avec le choc sourd. Il lâcha un hurlement. Il sentit ses jambes flanchées, le sang envahir sa bouche.
Il vit un éclair argenté au niveau de la main gauche du faux-fileur alors que la droite s'abattait sur son visage une nouvelle fois. Il attendait la lame qui allait l'achever. Il se crispa.
L'attente semble toujours longue lorsque l'on imagine le dernier coup arriver. Mais ici la mort se faisait vraiment attendre. Il se rendit compte que rien n'arrivait. Il ouvrit alors ses yeux tuméfiés.A peine les paupières ouvertes, il sentit le corps du chasseur tombé sur lui. Il se contracta prêt à  recevoir un coup. Il sentit se répandre sur lui un liquide visqueux. Aucun coup ne venait. Mort. Pas lui. Pas cette fois.
Il repoussa le corps inerte et l'examina deux secondes. Du sang coulait par un trou. Une balle a priori.
Il se leva difficilement et fouilla dans une poche. Sa main se referma sur la gélule. C'était risqué avec les flics autour. Mais son état ne lui permettrait pas de tenir bien longtemps. Il l'avala d'un trait. Il savait que l'effet arriverait dans quelques secondes.
Il se remit à  courir et entendit qu'on l'appelait. On le mettait peut être même en joue. Il prit une ruelle avant d'entendre le claquement de la balle perforant l'air. Les flics en auraient aussi après lui désormais.
Son esprit retrouva petit à  petit sa lucidité et ses membres se firent moins rigides. La drogue faisait effet. Vu son état, le contrecoup serait terrible.
Il retrouva rapidement le chemin menant au port. Instinct naturel.
« Modifié: 09 juillet 2010 à 09:23 par luigi »
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LarrxX

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« Réponse #2 le: 02 juillet 2010 à 11:49 »
C'est un peu comme le jeu "Il était une fois". Sinon, pour les règles, il ne faudrait peut être pas reprendre le paragraphe précédent dans le message qui suit, sinon ça ferait des messages de plus en plus longs!  Sinon, voilà  pour ma contribution à  ton, pardon, notre récit collectif. (d'ailleurs faudra nommer un correcteur officiel pour corigé lézéreur!).

Ses poumons étaient en feu, son estomac tordu en une crampe douloureuse. Il n'en pouvait plus de courir, son corps avait atteint ses limites. Mais il ne pouvait pas se payer le luxe de se reposer. Le paquet devait atteindre son destinataire.
« Modifié: 02 juillet 2010 à 11:49 par LarrxX »
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Nat'

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« Réponse #3 le: 02 juillet 2010 à 12:16 »
je serai pour mettre la phrase d'avant, et de mettre sa production.
et puis d'avoir un message (de Luigi donc) au début avec toute l'histoire.
et aux admins et modos, de corriger les fautes d'orthographes des participants...  :mrgreen:


Ses poumons étaient en feu, son estomac tordu en une crampe douloureuse. Il n'en pouvait plus de courir, son corps avait atteint ses limites. Mais il ne pouvait pas se payer le luxe de se reposer. Le paquet devait atteindre son destinataire.
Après tout le mal qui s'était donné pour le récupérer. La mort de Skip. Il rassembla ses dernières forces tout priant pour éviter ces hommes en cape, s'orienta parmi ces ruelles toutes identiques, en visualisant mentalement le plan qu'il lui avait été donné d'observer 48h plutôt, et se lança vers l'ouest avec l'espoir, que la jolie gitane soit au point de rendez-vous pour récupérer le précieux artéfact que renfermait le paquet.
« Modifié: 02 juillet 2010 à 12:24 par Nat' »
"On ne mesure pas sa vie en nombre d'inspirations....mais en nombre de fois où l'on a eu le souffle coupé... "                                            Vive la vie

luigi

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« Réponse #4 le: 02 juillet 2010 à 12:55 »
Cf deuxième message pour la totale

Il avait connu des situations pires que celles-ci dans son passé. Mais il n'était plus le jeune homme impétueux de l'époque. Il avait appris, malheureusement pesta-t-il intérieurement, les risques et ce que c'était de voir la mort en face. De plus, il luttait ici pour des intérêts personnels, pas pour une prime ou un contrat qu'il oublierait aussitôt après l'avoir accompli. Ici il était question de sa famille et de la mort de son neveu.
Les ruelles défilaient à  ses cotés. Il avait l'impression de ne pas avancer malgré l'effort fourni. Les badauds se retournaient sur son chemin. Personne ne l'oublierait si on posait des questions. Il n'y pouvait rien. Le temps de la discrétion était révolu. Seule la vitesse comptait.
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« Modifié: 02 juillet 2010 à 13:13 par luigi »
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« Réponse #5 le: 02 juillet 2010 à 13:49 »
Il était fatigué, vidé. Trente trois heures de cavale continue, même pas le temps de dormir et encore moins de manger ou même de faire ses besoins. Son corps fonctionnait en pilote automatique. Il avait tout essayé: courir, se cacher, changer d'habits, voler une voiture, prendre le métro, le bus, faire des correspondances dans tous les sens. Ils finissaient toujours par le trouver. Ils avaient un flair incroyable et ils étaient infatigables. Il se doutait que ses poursuivants avaient changé pendant la cavale, ce n'étaient plus les même individus, mais ils étaient toujours à  ses trousses.
« Modifié: 02 juillet 2010 à 13:59 par LarrxX »
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luigi

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« Réponse #6 le: 02 juillet 2010 à 14:10 »
Il entra dans le premier bâtiment. Sans se poser de questions, il pénétra dans la cage d'escalier. Les marches défilaient sous ses pieds deux par deux. Il savait qu'au sol il n'aurait pas une chance. Par les toits de Saar City, sa chance augmentait. Peu mais cela suffirait peut-être.
Lorsqu'il était arrivé à  Saar City pour la première fois, il y a une dizaine d'années de cela, il avait été surpris par la trame aérienne de la ville. Chaque bâtiment était relié à  ses voisins soit par des filins gros comme un poing adulte soit par des simili ponts de singe. Il s'était renseigné sur cette architecture particulière. Cela venait de l'époque où la technologie ne permettait pas de détourner les orages. Il arrivait que l'eau monte à  plus de deux mètres de haut. La population avait alors choisit de créer un système d'échange de marchandises via les filins. Puis étaient venus naturellement les passages pour les hommes.

Il déboula sur le toit, vide. Pour le moment.
« Modifié: 02 juillet 2010 à 14:18 par luigi »
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« Réponse #7 le: 02 juillet 2010 à 14:32 »
L'air brûlant lui arracha la gorge. Dans la rue, il était protégé par l'ombre des bâtiments, mais là , sur le toit exposé, il se prenait toute la violence infernale de l'été Saarien. Il tituba dans sa course mais parvint à  se rattraper, fonçant de plus belle. Il entendait déjà  des bruits de pas dans la cage d'escalier.

Il fonça droit devant lui, suivant un des filins jusqu'à  l'extrémité du toit. Il se disait qu'avec un peu de chance et d'audace il parviendrait à  traverser d'immeuble en immeuble en s'aidant du système d'échange vétuste. Arrivé au bord, il eut un moment d'hésitation. Il se retourna et vit ses poursuivant débouler sur le toit, leurs capes noires flottant derrière eux leur donnant un air de chauve souris... ou de vampires. Si seulement ils en étaient, ils seraient beaucoup moins dangereux! Les vampires, eux au moins, ont des points faibles.

Angus pivota sur lui-même et grimaça quand il entendit le sifflement que firent ses gouttes de sueurs en s'évaporant au contact du filin métallique. Il n'avait pas le choix, ses chaussure usées allaient devoir tenir le coup. D'un pas sûr et désespéré, il s'engagea sur le filin.
« Modifié: 02 juillet 2010 à 14:44 par LarrxX »
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« Réponse #8 le: 02 juillet 2010 à 19:55 »
L'air brûlant lui arracha la gorge. Dans la rue, il était protégé par l'ombre des bâtiments, mais là , sur le toit exposé, il se prenait toute la violence infernale de l'été Saarien. Il tituba dans sa course mais parvint à  se rattraper, fonçant de plus belle. Il entendait déjà  des bruits de pas dans la cage d'escalier.

Il fonça droit devant lui, suivant un des filins jusqu'à  l'extrémité du toit. Il se disait qu'avec un peu de chance et d'audace il parviendrait à  traverser d'immeuble en immeuble en s'aidant du système d'échange vétuste. Arrivé au bord, il eut un moment d'hésitation. Il se retourna et vit ses poursuivant débouler sur le toit, leurs capes noires flottant derrière eux leur donnant un air de chauve souris... ou de vampires. Si seulement ils en étaient, ils seraient beaucoup moins dangereux! Les vampires, eux au moins, ont des points faibles.

Angus pivota sur lui-même et grimaça quand il entendit le sifflement que firent ses gouttes de sueurs en s'évaporant au contact du filin métallique. Il n'avait pas le choix, ses chaussure usées allaient devoir tenir le coup. D'un pas sûr et désespéré, il s'engagea sur le filin. Il y avait à  peine cinq mètres à  parcourir. Dans son état normal, il aurait jeté tout son barda pour retrouver la liberté de ses mouvements, puis aurait sauté sans l'ombre d'une hésitation. Mais à  présent, à  la réception, le poids du paquet aurait suffit à  lui briser les reins. Au second appui, il faillit tomber, ne se rétablissant que par la grâce d'un vague courant d'air qui eût le bon goût de souffler dans le bon sens. Au troisième, il dut se maîtriser pour ne pas prêter attention au grondement de ses poursuivants, semblable à  un roulis ou à  un tonnerre lointain. Au quatrième, le filin produisit un grincement atroce qui glaça son sang, l'immobilisant dans une position d'insupportable attente et d'extrême attention. C'est là , après une interminable seconde, que le filin se décida à  céder.
Alors qu'il chutait, Angus ne pensait à  rien. Le paquet, Enora la gitane aux pieds enflammés, ce destinataire dont il aurait de toute façon continué à  ignorer jusqu'au nom, tout cela disparut immédiatement avec le bruit mat de l'acier déchiré. Même les lèvres de Marie La Rousse s'évaporèrent des replis de son inconscient. Au lieu de cela, il se sentit soulagé: Cinq étages, il mourrait probablement sur le coup; au moins, le monde n'aurait pas à  porter cette souffrance-là . Et ce petit bonheur arraché in extremis suffit à  dessiner un sourire sur son visage. Ainsi, il flottait en apesanteur, légèrement ivre à  l'idée que tout cela était fini pour lui: Ter-mi-né! Débrouillez-vous avec vos salades!
Malheureusement, il fut contraint de désaoûler lorsque ses oreilles furent transpercées par le bruit du verre brisé et que son épaule se transforme en boule de douleur. Sans qu'il comprenne bien comment, probablement le conditionnement, sa main avait agrippé l'une des extrémités libres du filin, ce qui l'avait projeté à  travers une fenètre du troisième, puis sur le parquet du même étage. Il ne savait pas ce qui le faisait le plus grimacer: La douleur du choc ou bien l'idée que ce qu'il avait appris venait de le maintenir en vie. Encore. S'il parvenait vivant au port, il opterait pour la seconde option. Mais pour l'instant, son épaule manifestement démise l'inquiétait bien plus, sans parler de quelques tessons de verre et de bois fichés dans certains secteurs de sa peau auxquels il n'avait jamais pensé mais pour lesquels il ressentait à  présent une vive affection. Comme quoi, il y avait des limites à  sa capacité à  ne pas se soucier des choses matérielles...
Et matériellement, la dégradation de son corps, déjà  bien avancée par cet envol improvisé assorti de son atterrissage à  l'avenant, allait bientôt s'accélérer sous l'effet de la grenaille des Faux-fileurs. Finir en tas de chair sanguinolente, pas réjouissant, et probablement plus pénible à  vivre que le craquement sec de ses cervicales heurtant le sol à  cent kilomètres par heure. Non, il valait mieux repartir. D'ailleurs, il perçut clairement l'odeur de la mer toute proche, c'est donc qu'il n'était pas si loin que cela du port et d'Enora. Après quelques recherches embrumées dans l'appartement où il était tombé, il fit irruption dans la cuisine pour y découvrir des sardines fraîches posées sur de la glace. Hum... Délicieuses en cette saison. Il compris cependant que l'odeur de mer venait d'elles et pas du port. Et donc, par ricochet, que le Quai Neuf (ainsi appelé du fait de son numéro, mais aussi de sa construction récente) était encore à  cinq minutes de course. C'est le moment que choisit sa conscience pour refaire surface et le sortir de l'hébétude dans laquelle l'avaient plongé l'effort, la douleur, le choc et les sardines. Il enleva ses vêtements les plus lourds, révélant le petit sac à  dos contenant le paquet, prit quelques torchons qui traînaient pour suspendre son bras à  son cou et en profita pour y prendre également ses jambes. En descendant l'escalier, il croisa une femme armée de son courrier qui lui lança un bonjour cordial en retour duquel il trouva la force de revêtir un beau sourire estival; encore le conditionnement, zut à  la fin! Avant de quitter l'immeuble, la voix de la femme emplit l'espace alentour d'un cri strident. Angus laissa quelques gouttes de sa sueur tomber dans la poussière, jeta un coup d'oeil de part et d'autre de la rue et jugea qu'il pouvait s'y engager.
Après quelques mètres, il devint évident qu'il avait traversé l'immeuble de part en part et que cela avait probablement suffit à  dérouter ses poursuivants. Encore un sursis, évidemment de courte durée. Cependant, des forces conventionnelles avaient été alertées, et les rues commençaient à  vomir des uniformes. Ce n'était que le début d'un déploiement lent et pas suffisamment dense pour le coincer, mais cela lui compliquerait la tâche. Au moins, l'ennemi était clairement identifiable.
« Modifié: 03 juillet 2010 à 11:57 par merson »
Quand la musique de Mozart cesse, le silence est encore de Mozart; Quand la musique de Marilyn Manson cesse, les acouphènes sont encore de Marilyn Manson.
Et les fantasmes haineux de notre nazitude te révèlent les fastes de la solitude. H-F Thiéfaine
1984, c'était pas un mode d'emploi. Loris

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« Réponse #9 le: 05 juillet 2010 à 11:16 »
Après quelques mètres, il devint évident qu'il avait traversé l'immeuble de part en part et que cela avait probablement suffit à  dérouter ses poursuivants. Encore un sursis, évidemment de courte durée. Cependant, des forces conventionnelles avaient été alertées, et les rues commençaient à  vomir des uniformes. Ce n'était que le début d'un déploiement lent et pas suffisamment dense pour le coincer, mais cela lui compliquerait la tâche. Au moins, l'ennemi était clairement identifiable.Cette idée fit jaillir un sourire de soulagement sur ses lèvres. Il les avait enfin semés, il allait pouvoir s'en sortir.

La chance, et surtout son conditionnement, lui avaient sauvé la vie! Toutes les années passées entre les griffes impitoyables de Sandro avaient porté leurs fruits. Il avait été le moins doué de son équipe, et Sandro le lui faisait savoir tous les jours, toutes les heures. Maintes Angus avait été sur le point de tout laisser tomber, de prendre ses affaires et de rentrer chez lui, la tête baissée. Mais son ego et sa fierté l'avaient poussé à  rester, à  subir l'humiliation et l'abus jour après jour. Et son obstination, son acharnement et sa persévérance avaient porté leurs fruits: il était enfin devenu un des meilleurs Coursiers du pays. L'acquis surpassera toujours l'inné quand les moins doués s'acharnent bec et ongle pendant que les autres se contentent de compter sur leur talent naturel.

Son instinct le fit sortir de sa rêverie. Il avait trop ralenti sa course, avait pris trop d'assurance en lui-même après avoir semé ses poursuivants. Il repartit aussitôt en une course effrénée se faufilant dans les ruelles les moins fréquentées en direction du Quai Neuf. Il avait mémorisé tous les plans de la ville avant de prendre cette mission et la connaissait par cœur, comme s'il y avait vécu toute sa vie.

Une ombre apparut quelques mètres devant lui, tache noire sur le sol s'agrandissant à  une vitesse alarmante. Il leva les yeux et vit avec horreur un Chasseur fondre sur lui, sa cape déchiquetée voletant derrière lui. Angus se figea sur place, glacé, fasciné par l'horreur qui lui fonçait dessus comme un lapin figé devant les phares d'une voiture. Il ne pouvait revenir en arrière de peur de se heurter à  ses poursuivants et aucune autre issue n'était accessible dans la petite ruelle où il se trouvait. La confrontation était inévitable.
« Modifié: 05 juillet 2010 à 11:36 par LarrxX »
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luigi

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« Réponse #10 le: 05 juillet 2010 à 15:24 »
Angus savait très bien qu'il n'avait aucune chance. Il n'avait certes jamais combattu un de ces célèbres Chasseurs, un faux-fileur comme ils aimaient se faire appeler mais leur réputation donnait une assez bonne idée de leurs compétences.
Et Angus n'avait aucun envie de les voir en direct.
Et en plus j'ai un bras dans le sac.
Angus n'eut pas le temps de réfléchir plus, le Chasseur était sur lui. Le coursier se jeta en arrière mais en un petit bond son adversaire était sur lui.
Il tenta de s'esquiver sur le coté mais l'homme en noir était plus rapide. Angus tenta de l'arrêter en se jetant sur lui mais rapidement il sut que c'était une erreur. Son visage fut atteint par deux fois, ce fut le tour de son abdomen puis sa poitrine, vidant son corps de tout l'air qu'il contenait. Angus hoqueta, sentit sa gorge se serrer. Coup direct. Genou touché. Coup sur la tempe. Équilibre perdu. Angus gardait une sorte de distance entre son esprit et son corps. L'effet était étrange. Désincarnation ? Non la douleur restait, remontant de chaque nerf vers son cortex. Il sentit alors la brique derrière son épaule, la remettant dans son axe avec le choc sourd. Il lâcha un hurlement. Il sentit ses jambes flanchées, le sang envahir sa bouche.
Il vit un éclair argenté au niveau de la main gauche du faux-fileur alors que la droite s'abattait sur son visage une nouvelle fois. Il attendait la lame qui allait l'achever. Il se crispa.
L'attente semble toujours longue lorsque l'on imagine le dernier coup arriver. Mais ici la mort se faisait vraiment attendre. Il se rendit compte que rien n'arrivait. Il ouvrit alors ses yeux tuméfiés.
« Modifié: 05 juillet 2010 à 15:39 par luigi »
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai.

luigi

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« Réponse #11 le: 09 juillet 2010 à 09:23 »
A peine les paupières ouvertes, il sentit le corps du chasseur tombé sur lui. Il se contracta prêt à  recevoir un coup. Il sentit se répandre sur lui un liquide visqueux. Aucun coup ne venait. Mort. Pas lui. Pas cette fois.
Il repoussa le corps inerte et l'examina deux secondes. Du sang coulait par un trou. Une balle a priori.
Il se leva difficilement et fouilla dans une poche. Sa main se referma sur la gélule. C'était risqué avec les flics autour. Mais son état ne lui permettrait pas de tenir bien longtemps. Il l'avala d'un trait. Il savait que l'effet arriverait dans quelques secondes.
Il se remit à  courir et entendit qu'on l'appelait. On le mettait peut être même en joue. Il prit une ruelle avant d'entendre le claquement de la balle perforant l'air. Les flics en auraient aussi après lui désormais.
Son esprit retrouva petit à  petit sa lucidité et ses membres se firent moins rigides. La drogue faisait effet. Vu son état, le contrecoup serait terrible.
Il retrouva rapidement le chemin menant au port. Instinct naturel.
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai.