Communauté forumesque > Les Trolls

[Culture] Ecriture participative

<< < (2/3) > >>

LarrxX:
Il était fatigué, vidé. Trente trois heures de cavale continue, même pas le temps de dormir et encore moins de manger ou même de faire ses besoins. Son corps fonctionnait en pilote automatique. Il avait tout essayé: courir, se cacher, changer d'habits, voler une voiture, prendre le métro, le bus, faire des correspondances dans tous les sens. Ils finissaient toujours par le trouver. Ils avaient un flair incroyable et ils étaient infatigables. Il se doutait que ses poursuivants avaient changé pendant la cavale, ce n'étaient plus les même individus, mais ils étaient toujours à  ses trousses.

luigi:
Il entra dans le premier bâtiment. Sans se poser de questions, il pénétra dans la cage d'escalier. Les marches défilaient sous ses pieds deux par deux. Il savait qu'au sol il n'aurait pas une chance. Par les toits de Saar City, sa chance augmentait. Peu mais cela suffirait peut-être.
Lorsqu'il était arrivé à  Saar City pour la première fois, il y a une dizaine d'années de cela, il avait été surpris par la trame aérienne de la ville. Chaque bâtiment était relié à  ses voisins soit par des filins gros comme un poing adulte soit par des simili ponts de singe. Il s'était renseigné sur cette architecture particulière. Cela venait de l'époque où la technologie ne permettait pas de détourner les orages. Il arrivait que l'eau monte à  plus de deux mètres de haut. La population avait alors choisit de créer un système d'échange de marchandises via les filins. Puis étaient venus naturellement les passages pour les hommes.

Il déboula sur le toit, vide. Pour le moment.

LarrxX:
L'air brûlant lui arracha la gorge. Dans la rue, il était protégé par l'ombre des bâtiments, mais là , sur le toit exposé, il se prenait toute la violence infernale de l'été Saarien. Il tituba dans sa course mais parvint à  se rattraper, fonçant de plus belle. Il entendait déjà  des bruits de pas dans la cage d'escalier.

Il fonça droit devant lui, suivant un des filins jusqu'à  l'extrémité du toit. Il se disait qu'avec un peu de chance et d'audace il parviendrait à  traverser d'immeuble en immeuble en s'aidant du système d'échange vétuste. Arrivé au bord, il eut un moment d'hésitation. Il se retourna et vit ses poursuivant débouler sur le toit, leurs capes noires flottant derrière eux leur donnant un air de chauve souris... ou de vampires. Si seulement ils en étaient, ils seraient beaucoup moins dangereux! Les vampires, eux au moins, ont des points faibles.

Angus pivota sur lui-même et grimaça quand il entendit le sifflement que firent ses gouttes de sueurs en s'évaporant au contact du filin métallique. Il n'avait pas le choix, ses chaussure usées allaient devoir tenir le coup. D'un pas sûr et désespéré, il s'engagea sur le filin.

merson:
L'air brûlant lui arracha la gorge. Dans la rue, il était protégé par l'ombre des bâtiments, mais là , sur le toit exposé, il se prenait toute la violence infernale de l'été Saarien. Il tituba dans sa course mais parvint à  se rattraper, fonçant de plus belle. Il entendait déjà  des bruits de pas dans la cage d'escalier.

Il fonça droit devant lui, suivant un des filins jusqu'à  l'extrémité du toit. Il se disait qu'avec un peu de chance et d'audace il parviendrait à  traverser d'immeuble en immeuble en s'aidant du système d'échange vétuste. Arrivé au bord, il eut un moment d'hésitation. Il se retourna et vit ses poursuivant débouler sur le toit, leurs capes noires flottant derrière eux leur donnant un air de chauve souris... ou de vampires. Si seulement ils en étaient, ils seraient beaucoup moins dangereux! Les vampires, eux au moins, ont des points faibles.

Angus pivota sur lui-même et grimaça quand il entendit le sifflement que firent ses gouttes de sueurs en s'évaporant au contact du filin métallique. Il n'avait pas le choix, ses chaussure usées allaient devoir tenir le coup. D'un pas sûr et désespéré, il s'engagea sur le filin. Il y avait à  peine cinq mètres à  parcourir. Dans son état normal, il aurait jeté tout son barda pour retrouver la liberté de ses mouvements, puis aurait sauté sans l'ombre d'une hésitation. Mais à  présent, à  la réception, le poids du paquet aurait suffit à  lui briser les reins. Au second appui, il faillit tomber, ne se rétablissant que par la grâce d'un vague courant d'air qui eût le bon goût de souffler dans le bon sens. Au troisième, il dut se maîtriser pour ne pas prêter attention au grondement de ses poursuivants, semblable à  un roulis ou à  un tonnerre lointain. Au quatrième, le filin produisit un grincement atroce qui glaça son sang, l'immobilisant dans une position d'insupportable attente et d'extrême attention. C'est là , après une interminable seconde, que le filin se décida à  céder.
Alors qu'il chutait, Angus ne pensait à  rien. Le paquet, Enora la gitane aux pieds enflammés, ce destinataire dont il aurait de toute façon continué à  ignorer jusqu'au nom, tout cela disparut immédiatement avec le bruit mat de l'acier déchiré. Même les lèvres de Marie La Rousse s'évaporèrent des replis de son inconscient. Au lieu de cela, il se sentit soulagé: Cinq étages, il mourrait probablement sur le coup; au moins, le monde n'aurait pas à  porter cette souffrance-là . Et ce petit bonheur arraché in extremis suffit à  dessiner un sourire sur son visage. Ainsi, il flottait en apesanteur, légèrement ivre à  l'idée que tout cela était fini pour lui: Ter-mi-né! Débrouillez-vous avec vos salades!
Malheureusement, il fut contraint de désaoûler lorsque ses oreilles furent transpercées par le bruit du verre brisé et que son épaule se transforme en boule de douleur. Sans qu'il comprenne bien comment, probablement le conditionnement, sa main avait agrippé l'une des extrémités libres du filin, ce qui l'avait projeté à  travers une fenètre du troisième, puis sur le parquet du même étage. Il ne savait pas ce qui le faisait le plus grimacer: La douleur du choc ou bien l'idée que ce qu'il avait appris venait de le maintenir en vie. Encore. S'il parvenait vivant au port, il opterait pour la seconde option. Mais pour l'instant, son épaule manifestement démise l'inquiétait bien plus, sans parler de quelques tessons de verre et de bois fichés dans certains secteurs de sa peau auxquels il n'avait jamais pensé mais pour lesquels il ressentait à  présent une vive affection. Comme quoi, il y avait des limites à  sa capacité à  ne pas se soucier des choses matérielles...
Et matériellement, la dégradation de son corps, déjà  bien avancée par cet envol improvisé assorti de son atterrissage à  l'avenant, allait bientôt s'accélérer sous l'effet de la grenaille des Faux-fileurs. Finir en tas de chair sanguinolente, pas réjouissant, et probablement plus pénible à  vivre que le craquement sec de ses cervicales heurtant le sol à  cent kilomètres par heure. Non, il valait mieux repartir. D'ailleurs, il perçut clairement l'odeur de la mer toute proche, c'est donc qu'il n'était pas si loin que cela du port et d'Enora. Après quelques recherches embrumées dans l'appartement où il était tombé, il fit irruption dans la cuisine pour y découvrir des sardines fraîches posées sur de la glace. Hum... Délicieuses en cette saison. Il compris cependant que l'odeur de mer venait d'elles et pas du port. Et donc, par ricochet, que le Quai Neuf (ainsi appelé du fait de son numéro, mais aussi de sa construction récente) était encore à  cinq minutes de course. C'est le moment que choisit sa conscience pour refaire surface et le sortir de l'hébétude dans laquelle l'avaient plongé l'effort, la douleur, le choc et les sardines. Il enleva ses vêtements les plus lourds, révélant le petit sac à  dos contenant le paquet, prit quelques torchons qui traînaient pour suspendre son bras à  son cou et en profita pour y prendre également ses jambes. En descendant l'escalier, il croisa une femme armée de son courrier qui lui lança un bonjour cordial en retour duquel il trouva la force de revêtir un beau sourire estival; encore le conditionnement, zut à  la fin! Avant de quitter l'immeuble, la voix de la femme emplit l'espace alentour d'un cri strident. Angus laissa quelques gouttes de sa sueur tomber dans la poussière, jeta un coup d'oeil de part et d'autre de la rue et jugea qu'il pouvait s'y engager.
Après quelques mètres, il devint évident qu'il avait traversé l'immeuble de part en part et que cela avait probablement suffit à  dérouter ses poursuivants. Encore un sursis, évidemment de courte durée. Cependant, des forces conventionnelles avaient été alertées, et les rues commençaient à  vomir des uniformes. Ce n'était que le début d'un déploiement lent et pas suffisamment dense pour le coincer, mais cela lui compliquerait la tâche. Au moins, l'ennemi était clairement identifiable.

LarrxX:
Après quelques mètres, il devint évident qu'il avait traversé l'immeuble de part en part et que cela avait probablement suffit à  dérouter ses poursuivants. Encore un sursis, évidemment de courte durée. Cependant, des forces conventionnelles avaient été alertées, et les rues commençaient à  vomir des uniformes. Ce n'était que le début d'un déploiement lent et pas suffisamment dense pour le coincer, mais cela lui compliquerait la tâche. Au moins, l'ennemi était clairement identifiable.Cette idée fit jaillir un sourire de soulagement sur ses lèvres. Il les avait enfin semés, il allait pouvoir s'en sortir.

La chance, et surtout son conditionnement, lui avaient sauvé la vie! Toutes les années passées entre les griffes impitoyables de Sandro avaient porté leurs fruits. Il avait été le moins doué de son équipe, et Sandro le lui faisait savoir tous les jours, toutes les heures. Maintes Angus avait été sur le point de tout laisser tomber, de prendre ses affaires et de rentrer chez lui, la tête baissée. Mais son ego et sa fierté l'avaient poussé à  rester, à  subir l'humiliation et l'abus jour après jour. Et son obstination, son acharnement et sa persévérance avaient porté leurs fruits: il était enfin devenu un des meilleurs Coursiers du pays. L'acquis surpassera toujours l'inné quand les moins doués s'acharnent bec et ongle pendant que les autres se contentent de compter sur leur talent naturel.

Son instinct le fit sortir de sa rêverie. Il avait trop ralenti sa course, avait pris trop d'assurance en lui-même après avoir semé ses poursuivants. Il repartit aussitôt en une course effrénée se faufilant dans les ruelles les moins fréquentées en direction du Quai Neuf. Il avait mémorisé tous les plans de la ville avant de prendre cette mission et la connaissait par cœur, comme s'il y avait vécu toute sa vie.

Une ombre apparut quelques mètres devant lui, tache noire sur le sol s'agrandissant à  une vitesse alarmante. Il leva les yeux et vit avec horreur un Chasseur fondre sur lui, sa cape déchiquetée voletant derrière lui. Angus se figea sur place, glacé, fasciné par l'horreur qui lui fonçait dessus comme un lapin figé devant les phares d'une voiture. Il ne pouvait revenir en arrière de peur de se heurter à  ses poursuivants et aucune autre issue n'était accessible dans la petite ruelle où il se trouvait. La confrontation était inévitable.

Navigation

[0] Index des messages

[#] Page suivante

[*] Page précédente

Utiliser la version classique