Sombre dans Malpertuis III !Malpertuis III, l'anthologie annuelle, fantastique et néanmoins athématique, des
éditions Malpertuis est parue. Pourquoi en parler dans ce fil, demandez-vous ? Tout bêtement parce qu'il y a du
Sombre, et même de
l'Extinction, dedans.
À l'origine, mon intention était d'intégrer au livre de base de
Sombre de petits textes d'ambiance. Comme j'aime à part égale la littérature et le jdr, je voulais ouvrir chaque chapitre de mon jeu avec une page de fiction. J'étais jeune, j'étais fun, j'avais des étoiles plein les yeux.
Vous vous en doutez, je me suis mangé le mur de la réalité en full frontal. Car en pratique, ça ne marchait pas du tout. Ce que j'avais écrit n'était pas assez rôliste, les lecteurs ne voyaient pas le rapport entre mes textes et les parties de
Sombre. En vérité, il n'y en avait pas, si ce n'est l'ambiance générale.
Mes short short stories exploraient à peu près tous les genres et les sous-genres de la peur, ce qui est l'ambition de
Sombre. Mais à côté de ça, il n'y avait pas ce feeling particulier qu'a la littérature rôliste. C'était de la littérature tout court et c'était loin d'être optimal en terme de flavor text. Du coup, j'ai tout viré.
Et comme ça ne marchait pas dans
Sombre, je me suis dit que ça ne marcherait pas non plus dans
Extinction, mon dark world lovecraftien, supplément pour lequel j'avais aussi écrit du texte d'ambiance. En l'occurrence, deux short shorts d'horreur marine (
Extinction est un univers post-apo dans lequel Cthulhu s'est réveillé).
Or donc, poubelle les micro-nouvelles. Mais ça me chagrinait parce que je les aimais bien. J'ai cogité un peu et décidé de les compiler. J'en ai viré certaines qui faisaient doublon, fusionné d'autres et lissé le tout. Le résultat me plaisait bien mais il ne s'est pas avéré super appétant, éditorialement parlant. Le format n'intéressait pas les éditeurs.
Pour améliorer mes chances de publication, j'ai écrit un conte cadre, une autre micro-nouvelle mais en serre-livres celle-là . Le principe du truc, c'était de caser le début en ouverture de la compilation et la fin en fermeture, comme l'histoire de Shéhérazade dans
Les mille et une nuits. Enfin, mon modèle à moi, c'était plutôt le
Livres de sang, où on trouve un conte cadre qui assassine sa maman bien comme il faut. Ah putain, Barker est trop trop fort.
Bref, j'ai (re)proposé le résultat à Malpertuis et, miracle des miracles, Thomas Bauduret a accroché. Je l'en remercie chaleureusement parce que c'est vraiment couillu de sa part. Même avec leur conte cadre,
Les âmes captives conservent une structure plutôt atypique. Pas si fastoche que ça à caser dans une antho. Malpertuis est vraiment un éditeur qui n'a pas froid aux yeux et ça me plait.
Et à part ça, il me reste 70 exemplaires de
Sombre 1, cadeau idéal pour les fêtes de fin d'année. Faites des heureux, offrez du zombie à Noël !