10 démos à Cidre & Dragon – septembre 2018 – Merville-FrancevilleGrande comme ça !photo Terres Etranges
Quinze ans que je fais des conventions, première fois que je loupe un train. Ça m'vénère. Ce d'autant plus que je suis arrivé à la gare Montparnasse dans les temps. Je n'avais pas des masses de marge, mais étais à l'heure à la gare. Sauf que mon train pour la Normandie part du Hall 3. Et où qu'il est le Hall 3, je vous le demande ? À onze minutes de marche des Halls 1 et 2. Onze putain de minutes. Putain de ta mère de putain de putain. Faut remonter tout un quai et je le savais paaas ! Pas la première fois que je prends le train à Montparnasse, mais je n'avais jusque là pas eu le bonheur de découvrir le Hall 3. Bien sûr, je suis chargé comme un gros taré, sac à dos blindé pour deux jours et carton de zines ras la gueule. Rhâââ ! Je m'arrache les poumons sur les tapis roulants en mode mulet de la moreuh. Ça ne suffit pas, une minute de retard. Vé-nè-re.
Le train suivant part de Saint-Lazare, mais en fait non : incident sur les voies, annulé. Le suivant du suivant, c'est de Montparnasse qu'il démarre. Dans le Hall 3. La bonne nouvelle, et c'est vraiment la seule, est que j'y suis déjà. Par contre, faudrait que j'attende deux heures, ce qui me mènerait en milieu d'après-midi à Caen. Beaucoup beaucoup trop tard. Parce qu'arrivé à Caen, je ne suis pas encore au festoche. Faut que je trouve mieux. Donc plan B : ouature. Orga à l'arrache, galère à la sortie de Paname (week-end + soleil = bouchons), arrivée en fin du début de l'aprème au festival, première démo à 15h. Correct. Initialement, je visais 14h. J'ai perdu un créneau, y'a pas mort d'homme. Je me rattraperai en soirée. Par contre, je le paie en fatigue. Pas encore commencé à bosser que déjà, je suis cuit. Le sprint mulet, ça défonce.
Or donc Cidre & Dragon, première conv de l'automne pour bibi. Du gros festoche med-fan en plein air, dans lequel on ne vient pas que pour montrer son beau costume, dévaliser les boutiques d'accessoires GN et claquer ses derniers euros dans des petites merdouilles elfico-geek. On peut aussi y jouer à des jeux drôles, et d'autres moins. Une petite rue perpendiculaire à l'artère principale nous est dédiée, à nous autres ludistes de tous poils. Les orgas m'ont proposé un stand du côté des auteurs ou une table de démos avec les assos rôlistes. J'ai opté pour l'associatif.
C'est mon troisième Cidre & Dragon, je sais dans quoi je mets les pieds. Les conditions sont dures : en plein air, au bord d'une rue passante donc bruyante, collé à d'autres tables de jeu, assis toute la journée sur des bancs qui te cassent le cul et le dos. En plus, y'a le cagnard, pour lequel je ne suis pas équipé. M'appuyant sur les prévisions météo, j'ai tablé sur du beau un peu frais (la Normandie en septembre, n'est-ce pas), alors qu'en fait, on a du grand beau. En soirée, je suis hyper content d'avoir pris mon bonnet et mon écharpe parce que la température chute bien comme il faut. En journée par contre, j'aurais donné un rein pour échanger mon pantalon contre un bermuda. Global warming m'a tuer.
En un mot, sportif.
Samedi, j'enchaîne cinq parties et finis à 23h. Un poil plus tard que je ne l'avais prévu, mais ça reste raisonnable. Je m'en va me coucher dans ma pas maison (une résidence étudiante) et passe une nuit cataclysmique. L'hébergement est très cool, un mini dortoir rôliste partagé avec mes potes de Projets R. Microsouci, l'un d'eux démarre son diesel à quatre heures du mat'. J'ai des bouchons d'oreille, rien n'y fait : ça passe allègrement les 35 dB. Impossible de me rendormir. Je migre dans la salle de bain et m'installe tant bien que mal à même le carrelage. Les deux portes fermées, j'entends encore ronfler ! Impressionnant. Ça me rappelle mon Cidre & Dragon précédent. Exactement le même plan, sauf que c'était dans un mobil home avec Opale. Là aussi, j'avais terminé ma nuit sur le plancher du salon. La fois d'avant encore, mon premier C&D, le gars qui occupait la couchette du haut de notre lit superposé avait débarqué en pleine nuit complètement torché. J'ai bien réfléchi à la question, ma conclusion est sans appel : l'enfer rôliste, c'est les autres.
Le matin évidemment, je suis en miettes. Le réveil est rude de rude. Ah bon sang, quand ça part de traviole, ça fait pas semblant. Mais je m'accroche. Comme dirait l'autre, « c'est
Mission : Impossible, monsieur Hunt, pas
Mission : Difficile ». Motivation, concentration, professionnalisme, j'assure cinq autres démos dans la journée, dont une pour une table de gamins. Plus jeune joueur quatre ans, choupi tout plein. Je termine ma dernière partie à la fermeture, total en vrac. Quatre
Overlord et six
Camlann en deux jours. Il faut vraiment que je finalise un nouveau scénar flash aussi efficace que ces deux-là. J'en ai d'autres dans ma besace, mais aucun qui ne soit à la hauteur lorsque 1/ les conditions de jeu sont aussi difficiles et que 2/ je suis fatigué de chez fatigué. Je travaille sur la question, ça n'avance malheureusement pas vite. Niveau game design, c'est très pointu.
Les mercis+ Merci aux orgas du Raid Tolkien et aux bénévoles pour la chaleur de leur accueil, leur amabilité et leur efficacité. Merci en particulier à Arnaud pour l'invitation, Clémentine et Pascal pour l'orga en amont, Clémentine encore et Alexandra pour l'accompagnement sur place.
+ Énôôôrme merci à Projets R, qui font de mon Cidre & Dragon 2018 une réussite. Si j'enchaîne dix parties en deux jours, c'est grâce à leur sens de l'organisation et leur expérience du recrutement. Vous gérez grave, les gens.
+ Merci aux membres des diverses assos rôlistes locales pour leur aide et leur bonne humeur.
+ Pas merci au vigile bas du front avec lequel je me suis pris la tête samedi en arrivant. Gros, si tu veux fouiller les sacs correctement lorsqu'ils sont pleins à craquer, tu prévois une table pour qu'on puisse les poser. C'est la base dans ton taf, je vais pas te l'apprendre.
Mon body count10 parties, 51 joueurs, 47 morts