Auteur Sujet: Dark Earth 1 - A: Phénice - I: Les Pourquoi Nous (1/36)  (Lu 5190 fois)

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Gwenael

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[align=center]Par Yavan
Explorateur de la Caste des Marcheurs
[/align]

Prologue
[align=justify]****J'attendais, adossé à  un pilier de la Cathédrale, passant un doigt sur la cicatrice que m'avait laissé ce monstre, que tous arrivent. On m'avait dit que les blessés étaient nombreux, les morts encore plus. Mais les morts ne traquent pas les monstres ; Solaar veille sur eux. J'observais avec attention tous ces hommes et femmes qui pénétraient dans la cathédrale guidés par de jeunes Novices. Ils semblaient tous en quête de réponses... ils n'avaient sans doute pas identifié leur agresseur. Leur soif de savoir fut donc assouvie lorsque le Grand Prôneur prit la parole. Il expliqua qu'un Monstre de l'Obscur avait réussi à  pénétrer dans Phénice et avait commis toutes ces agressions. Il fallait à  tout prix détruire cette créature ou mieux, la capturer, comme le souhaitait le Révéré. Mais pour ce travail, Phénice ne pouvait faire appel au commun de mortels, de crainte d'un mouvement de panique. Et le mieux était que les traqueurs soient précisément les survivants. En ce qui me concernait, la décision était depuis longtemps prise, mais qui aurait assez de courage pour traquer un monstre de l'Obscur. Ils furent cinq à  se manifester, tous âgé d'une quinzaine d'année, tous fraichement adultes. Une jeune Marcheuse, une Conteuse nommée Chirine, formée par un des mes vieux amis; un Gardien du Feu, Erg le Protecteur, une Prôneuse, Nilline, un Fouineur nommé Bertold et Kinlann le Nourrisseur. Le Révéré leur précisa ensuite que pour toute question concernant les Monstres de l'Obscur, je pourrai leur apporter mon expérience... J'acquiesçai sur ce point; j'avais déjà  affronté plusieurs de ces créatures et celui-ci ne devait pas nous poser de problèmes. Il insista ensuite sur le fait que cette traque devait se faire dans le plus grand secret.
****Il nous fallait maintenant un plan... Dans se domaine le jeune Erg fut très brillant. Il mit en place un stratagème visant à  attirer le monstre dans un endroit peu fréquenté et dans une zone dégagée: La Nouvelle Coulée. Là , à  nous de mettre en place un maximum de pièges pour ralentir la créature, car cette dernière, nous avions pu tous le constater était très rapide. Il nous fallait maintenant un appât et se fut le Nourrisseur qui fut volontaire, accompagné de deux Cerbères pour sa protection; on n'est jamais trop prudent. Il devait attirer l'attention du monstre puis l'amener jusqu'au piège, une zone que nous enflammerions avec pour seule sortie une cage. Erg et moi même resterions à  proximité au cas ou le plan se passerait mal. Le feu serait allumé par notre ami Fouineur, les autres resteraient près du rempart afin de nous alerter par des signaux lumineux s'ils devaient voir quelque chose. Mais avant de nous lancer dans ce projet qui pourrait s'avérer périlleux, je voulais être sûr que si la situation devait nous échapper, le plan B serait la destruction pure et simple du monstre. Tous furent d'accord. Nous pûmes donc nous préparer...
****La première nuit nous ne vîmes pas notre gibier.
****Le lendemain fut mis à  profit pour plusieurs de nos jeunes chasseurs pour aller chercher des réponses ou d'autres pistes. La créature était bien dans les parages. Quant à  moi... Je devais m'assurer que tout se passerait bien en faisant quelques petites vérifications.
****Ce fut la seconde nuit que notre bravoure fut mise à  l'épreuve. La créature se lança à  la poursuite du Nourrisseur, alerté par les Cerbères, qui filait aussi vite que possible vers le piège, mais la créature était trop rapide. Erg et moi partîmes donc à  la rencontre de notre ami pour ralentir le monstre. Au final le plan ne se passa pas tout à  fait comme prévu et nous dûmes abattre le monstre que je ne souhaitais de toute façon pas garder en vie. Je pris ensuite la suite des opérations ordonnant aux Gardiens du Feu, venus nous épauler en cas de gros pépin, de brûler le cadavre et la flaque de "sang" noir laissé par la créature.
****Ainsi fut détruit ce monstre qui avait laissé nombre de mort derrière lui...[/align]

Danse avec les masques
[align=justify]****Je déteste cette fête. Tous les Phéniciens se cachent derrière un masque et on ne sait qui est qui. Je serai, cette année encore la risée de tous, mais peu importe. J'ai toujours été la cible des quolibets et des regards de travers, mais je les laisse se gausser de moi si cela peu leur plaire. Autrefois il en aurait sans doute été autrement, mais aujourd'hui j'avais vu suffisamment de choses pour ne plus être affecté par les moqueries.
****Mes nouveaux "amis" avaient réussi à  me convaincre de venir écouter les prouesses des airgonautes. Il y avait foule et je fus comme prévu victime des rires de la population phénicienne et "insulté" par la petite Chirine qui a tenté de reproduire mon visage sur son masque. Je ne lui en veut pas, elle ne sais rien de moi.
****Mais revenons en à  notre affaire ... Nous fîmes ce soir là , la connaissance d'un certain Philibur, l'Inspiré et d'un certain Tarim Vialam, tout deux passablement ivres. Le second sous les effets de l'alcool défia le premier  que sa machine volante ne volerait pas. Philibur piqué au vif accepta le défi et demanda à  l'assistance quelqu'un pour l'aider. Ce fut Erg, notre jeune Gardien du Feu, passionné et ivre, qui accepta. Un rendez-vous pour le vol fut fixé.
****Le lendemain nous nous retrouvâmes. La petite Chirine c'est encore gaussé de moi en me faisant un masque souriant. Je le pris pour ne pas la blesser mais il était hors de question que je le porte. "Tu n'as pas d'humour" me dit-elle .. oui petite je n'ai plus d'humour. Dans la journée, nous finîmes par apprendre une rumeur. Tarim aurait été tué en essayant une aile volante. Accident ou meurtre ? Sur place Philibur nous certifia qu'il ne s'agissait pas de Tarim. Nous ne pouvions qu'être d'accord puisque nous n'avions jamais vu son visage ... Foutu masque ! Nous avons donc chercher à  retrouver des traces de ce Tarim. Qu'était-il devenu ? Alors que nous cherchions une piste, nous fûmes agressés par de sombres individus. Le combat était inégale et à  cinq contre un je fus défait quelques temps après mes deux compagnons, le Fouineur et le Nourrisseur.
****Lorsque nous reprîmes conscience nous étions attachés trois hommes avaient récupéré nos effets afin de se faire passé pour nous. Celui qui devait être moi allai devoir porter un masque. Cette idée me fit sourire. Nous restâmes ainsi pendant une grosse journée, avant que Chirine et Erg arrivent avec quelques Gardiens du Feu. Après un petit accrochage avec Erg, nos camarades nous apprirent qu'un certain Philibur avait été arrêté la veille par la milice et que ce dernier n'aurait jamais pu reconnaître le corps de Tarim. Quelqu'un se faisait donc passer pour Philibur. Après de longue discussion avec quelques Gardiens du Feu, nos geôliers nous révélèrent qu'ils travaillaient pour un certain Salek Orton, un assassin en maraude et qui cherchait par tous les moyens à  quitter Phénice. Il souhaitait sans doute utiliser la machine volante pour passer par dessus les remparts de la ville. Nous, Erg devrais-je plutôt dire, avons tendu un piège le soir du défi, dont le malheureux criminel fut victime. Erg venait ainsi de mettre fin aux agissement de Salek. Ce qui lui valut la reconnaissance de Phénice. Le lendemain, le test de la machine volante eut bien lieu et elle vola ... presque. Ce garçon ira loin ... un très bon élément.[/align]

Un fil à  la patte
[align=justify]****Un rendez-vous dans la Ceinture de Nux. Cela faisait bien longtemps que je n'avais pas remis les pieds en ce lieu. Là -bas, nous rencontrâmes le Révéré qui avait mis sur ma route mes jeunes amis. Il avait une tâche à  nous confier. Selon des informations obtenues par des équipes de maintenance du réseau de filtrage des eaux du quartier des Brumes, il semblerait que certaines personnes cherchent à  détériorer les conduites et la structure elle-même. Le Révéré nous demanda donc de jeter un œil et de trouver une explication en ce qui concerne ce problème.
****Sur place nous aperçûmes en effet quelques marques mais rien de grave. Après de longues heures de recherches et de discussions qui s'étalèrent sur presque deux jours, nous fûmes invité à  nous rendre à  nouveau dans la Ceinture de Nux. Sur le chemin je ne pus n'empêcher de penser que ces traces étaient faites pour autre chose. Elle n'était pas faites pour détériorer les canalisations. Il s'agissait donc d'autres choses. Arrivé à  notre lieu de rendez-vous nous fîmes la "connaissance" d'un certain Monsieur Lambre. Étant donné que nous nous attendions à  un éventuel piège, l'arrivée de Monsieur me soulagea quelque peu, car je connaissais l'homme de réputation, une réputation d'homme à  priori fiable. Cette marque de confiance n'échappa pas au Flambeau Erg qui lui n'avait aucune confiance en ce type sortit de nul part et aussi bien renseigné. Il me le fit savoir d'un coup de poing pour lui avoir caché des informations, du moins lui semblait-il. A sa place et dans les mêmes conditions j'en aurais sans doute fait autant. Je ne lui en veut pas. Ce garçon ira loin ... un très bon élément. Monsieur Lambre que je ne quittais pas des yeux nous affirma que si ces étranges marques n'avait rien d'utile alors c'est qu'elle servait à  autre chose, comme de détourner l'attention. Puis il est repartit comme il est venu. Un homme vraiment mystérieux, un homme très bien renseigné sur les énigmes de Phénice. Le soir, je décidai d'aller parcourir les rue de la cité avant d'aller boire tout mon soûl dans l'une des haltes. Je fus rejoint par la jeune Chirine qui me pressa de questions sur les stallites d'Istan et Nople et sur les dangers qui les menacent et par conséquent qui menacent Phénice. Pour me faire parler, elle essaya de me rendre ivre ... Elle tomba avant moi. Cette nuit avait été riche d'enseignement. Je pense que la petite Marcheuse ne me croit pas.
****Nous avions décidé de rencontré la famille Cascatelle, ce que nous fîmes le lendemain, afin d'avertir la jeune héritière de nos constatations. Elle prendra les mesures qui s'imposent, il lui fallait juste un peu de temps. Tu l'auras fillette, mais ne perd pas trop de temps. Phénice aura besoin de personne comme toi.

From Hell
****Le début du Gras. Ce n'est pas que je n'aime pas cette période, non, il est parfois nécessaire que les gens se retrouvent et s'amusent ... ou oublient. J'ai perdu l'habitude des ces rassemblements. C'est sans doute parce que j'avais les idées un peu plus claire que beaucoup d'autres. Lors des festivités, nous apprîmes une rumeur qui enflait, celle d'un meurtre dans la Nouvelle Coulée/Coulée de la Fourche (j'ai un doute). Décidément cette ville allait devenir aussi dangereuse que l'Obscur.
****Le Révéré fit donc une fois de plus à  nous pour comprendre ce qui s'était passé dans la Nouvelle Coulée/la Coulée de la Fourche autour de ce meurtre bien étrange. Étrange en effet, la victime étant un simple mendiant. L'enquête n'avançait plus et notre commanditaire espérait qu'un regard nouveau relancerait cette affaire, car les Limiers semblaient piétiner. Et aussi étrange que cela puisse paraître notre tâche était bien différente de celle des Gardiens du Feu, nous devions non pas trouver l'assassin, mais le mobile de ce crime. Le Révéré nous mit néanmoins en garde. Il ne fallait sous aucun prétexte prendre des risques inconsidérés en cas de réel danger. Une chose était sûr, l'homme en savait bien plus qu'il ne voulait le dire.
****Arrivée sur place, les informations furent rapidement récupérées. La victime se faisait appelé Broos et avait été poignardé trois jours plus tôt d'un simple coup de poignard, arme très courante dans ce genre d'endroit.
****Tandis que les autres inspectaient les lieux de vie de notre victime et la scène de crime, je m'en suis allé voir si je ne pouvais obtenir d'autres informations ailleurs. Mais là  aussi, pas plus d'informations. Mes amis, eux, avaient un piste, un objet qui lui aurait été dérobé. En interrogeant une figure locale, un certain Houan Aye l'Édenté, l'homme qui avait découvert le corps. A force de recherches et de questions nous apprîmes que que Broos travaillaient pour un homme louche et que peu de temps auparavant, le mort avait vendu une machinerie semble-t-il assez complexe à  un négociant qu'il avait à  priori fait fondre. Broos avait du mettre les pieds dans quelque chose qui le dépassait, peut-être en rapport avec cette boite, et on l'avait fait définitivement taire pour cela.
****Mes compagnons décidèrent de faire circuler le bruit que nous avions besoin de rencontrer Monsieur. Rumeur qui se soldera par une rencontre, mais non pas avec lui mais avec un autre homme, Pointe Lune, un bâtisseur que je connaissais de réputation, un homme brillant dans son art.
Pointe Lune nous apprit que la victime avait été abattu pour des raisons politiques, il devait en avoir trop vu. Ces employeurs étaient des gens douteux et dangereux pour Phénice, qui se terraient comme des lâches dans les Écharpes Pourpres et qui étaient près à  tuer pour leur œuvre quelle qu'elle soit.
****Nous sommes donc partis retrouver le Révéré afin de lui faire part du fruit de nos recherches et du fait que nous ne préférions ne pas poussé plus avant cette enquête qui nous mènerait indubitablement vers les Écharpes, un lieu dangereux pour ceux qui posent trop de question. Mais avant cela, la petite prôneuse ne put s'empêcher d'aller faire savoir aux Limiers que nous en avions appris bien plus qu'eux. Erg leur fit savoir que nous n'étions pas près à  leur donner le nom l'homme qui nous avait informé de tout cela, ce qui eut pour résultat de nous faire ficher par les Contre-Feux, une bien mauvaise chose pour mes camarades, étant donné que moi, ils me connaissent déjà .

Le péril jeune
****Las, las plus que jamais. Cela faisait un moment que j'étais rentré des Syrthes et rien, j'avais l'impression que rien ne bouge. Je savais bien qu'au fond de moi même, quelque chose se préparait, mais combien de temps, combien de morts encore. Serais-je même encore en vie quand tout cela se produirait, peu probable. Parfois, je me disait que ma place n'était pas ici, mais j'avais une tâche à  accomplir et je la mènerais à  bien.
****Nux. Chirine fut témoin d'un meurtre. Encore un ...La victime avait été poignardée au ventre. Elle trouva sur lui, une feuille de plante, encore verte, feuille dont elle le délesta, feuille emballé dans un morceau de tissus. Avec Erg, ils suivirent la piste du meurtrier avec le Cerbère de la petite Marcheuse, mais après quelques acrobaties canines, la piste se perdait dans les Échafaudages.
****La victime se nommait Gabar, un Fouineur et un indic pour les Gardiens du Feu. En fouillant un peu dans sa vie nous trouvâmes juste quelques informations sur le tissus qui enveloppait la feuille. Gabar l'aurait récupéré en travaillant dans les fumeries du Bocage des Hasardeux. C'était un tissus d'excellente qualité comme celui que l'on trouve dans les filtres des Marcheurs.
****Dans notre enquête, nous comprîmes très vite que cette plante suscitait de nombreuses réactions de gêne ou de pertes de mémoire et attirait bien des convoitises. Et même des réactions plus violentes, car nous fûmes attaquer par un tireur embusqué qui nous prit pour cible et qui blessa très grièvement notre jeune Veneur à  la tête. Nilline eut la brillante idée d'envoyer son rapazz suivre notre assaillant qui se replia jusque vers le Ghetto Oriental. Avec Chirine, en nous intéressant un peu plus au lieu de travail de Gabar, les cheminées de la fumerie du Bocage des hasardeux, nous découvrîmes que le malheureux avait eu une vue imprenable sur le Ghetto et plus particulièrement sur une petite serre très discrète. Une serre dans laquelle poussaient des plants d'opiates. les feuilles de cette plantes étant l'ingrédient principal d'une drogue puissante que l'on ne trouve que dans ce quartier, un secret "bien gardé" des Orientaux. Nous savions donc pourquoi Gabar avait été assassiné.
****Nous nous rendîmes près de Révéré pour lui expliquer l'affaire et demander réparation pour l'attaque qui fut faite sur notre ami. Et là , la rage, la colère. L'homme nous expliqua que certaines personnes au sein du Ghetto étaient un danger pour Phénice, que de nombreuses choses s'y déroulaient et que toute actions seraient lourdes de conséquences alors on préférait contenir le problème. Je pris donc la parole et demandais au Révéré de relire les rapports que j'avais écrits en revenant des Syrthes. Je ne voulais pas croire que j'étais parti pendant trois ans pour rien. Je voulais lui faire comprendre qu'une situation tendue finie toujours par exploser et que tout cela pourrait bien nous coûter très chère face à  la menace qui avance vers nous. Je partis ensuite en claquant la porte.
****La conclusion de cette affaire vint de la part de mon amie Jélène. Le meurtre avait été commandité par un groupe de fanatique du Ghetto qui souhaitait prendre le contrôle de Phénice parce que notre homme avait volé quelque chose de sacré à  leurs yeux, l'opiate. Ce meurtre avait finalement rompus les accords tacites passés avec la ville et plus de 200 personnes impliquées furent condamnées à  travailler dans les mines. Finalement quelque chose avait été fait, mais cela suffirait-il ? Sans doute que non.
****Jélène posa ensuite nombre de questions à  mes compagnons, des questions concernant leur flamme. Des questions auxquelles j'avais déjà  répondues.

Solaar cherche futur
****Plus on essaye de changer les choses et plus elle reste les mêmes. Nous n'avons jamais été assez nombreux et le monde n'est pas près à  entendre la vérité.
J'avais le cul entre deux chaises et foutre Solaar je détestais ça. On m'avait confié une tâche que je menais du mieux que je pouvais, mais là  ça devenait plus que difficile. Et ces jeunes gens, certains devenus des amis pour moi, m'en voulaient de ne pas tout leur dire, mais je ne le pouvais pas.
****Encore un monstre, celui-ci maraudait près des rempart. La Lumière nous vienne en aide, celui-là  je lui ai fait sa fête. La corruption se répandait dans Phénice, elle était même sans doute déjà  dans les murs. Après les avoir prévenus de cette nouvelle "incursion", mes jeunes amis avaient voulu aller voir le Révéré. Donc nous allâmes voir le Révéré. Ce dernier révéla quelques informations dont celle en rapport avec la fréquence des attaques, une quarantaine depuis près d'un siècle. Ils apprirent aussi que je ne fut pas blessé en même temps qu'eux mais bien avant par une autre créature et que ces monstres semblaient être attirés par une zone précise, dans le quartier des laves. Donc nous fûmes envoyé en surveillance dans le quartier des laves.
****Après une garde minutieuse du quartier, Kinlann et Bertold repérèrent un autre rejeton de Ténèbres. Kinlann fut jeté à  terre par le monstre tandis que notre jeune Bâtisseur prenait ses jambes à  son coup pour nous prévenir. Nous retrouvâmes la créature près de la dalle qu'elle cherchait à  défoncer. Le combat fut rude et le monstre portait ses attaques les plus puissantes sur moi, rien de bien étonnant en fait. Je ne cherchais qu'à  protéger Erg qui me secondait dans cette lutte à  mort. Je fus jeté à  terre alors que le Flambeau portait le coup de grâce.
****Après avoir détruit tout reste de la créature, mes jeunes camarades découvrirent l'un des signes et ils se rendirent compte que j'en savais un peu plus qu'eux sur ce sujet. Des explications allaient devoir être données. Que leur dire, que je faisais partie d'un groupe méconnu qui se battait contre l'Obscur, qui avait hérité de savoir de bien avant le cataclysme, que nous possédions des armes pour la lutte qui approchait. Mais ils ne comprirent pas que parfois certaines choses ne peuvent être révélées sans dommages, que nous n'étions pas assez nombreux, juste une poignée, qu'ils étaient bien plus que de simples pions. Le pire c'est que je comprenais leur colère. Je la comprenais pour l'avoir déjà  ressentie. Mais à  leurs yeux j'étais celui qui incarnait ce secret, un secret qui pourtant était nécessaire.
****Histoire de me changer les idées, je partis donc me saouler seul ...
****Un peu plus tard nous fûmes avertis qu'un Prôneur aux idées parfois un peu gênantes délirait parlant de grands êtres de Lumières. Nous le rencontrâmes, et dans son sommeil, nous questionna sur des points que nous seul pouvions connaître. Je remercie d'ailleurs Nilline d'avoir réussi à  détourner l'attention dudit Prôneur de ma personne. Après une rapide enquête, nous avions réussi à  apprendre que notre comateux appréciait particulièrement l'opiate. Par simple curiosité, nous nous rendîmes dans une fumerie dans le Ghetto. Nous voulions comprendre ce qu'avait pu ressentir le Prôneur. Là  chacun d'entre nous avait eu "sa vision". Personne n'en parla réellement ensuite, mais une chose est sûr en ce qui me concernait, je savais car j'avais vu.
****Après tout cela, j'appris que Chirine cherchait à  faire partie d'une expédition. J'avais donc tout mis en œuvre pour lui permettre de faire cette sortie et de "l'accompagner". Je ne voulais pas qu'il lui arrive quelque chose en chemin. Dans l'obscur, après un moment où je la laissais seule, nous nous retrouvâmes et nous partageâmes quelques connaissances sur les dangers de l'obscur et sur les Marcheurs en général. J'espère aujourd'hui l'avoir aidé, mais je souhaitais surtout que sa colère contre moi diminue à  défaut de disparaître.[/align]
« Modifié: 14 avril 2014 à 01:46 par merson »
Et on a vu un autre signe dans le ciel : et voici, un grand dragon couleur de feu avec douze têtes et douze cornes et sur ses têtes, douze diadèmes.
Les Manuscrits de Nag Hammadi, Codex VI, Aisthesis dianoia noèma, 12 : 3

luigi

  • Dagda
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DKE 1 - A: Phénice - I: Les Pourquoi Nous (1/36)
« Réponse #1 le: 09 novembre 2009 à 13:00 »
[align=center]Par Erg
Défenseur de la Caste des Gardiens du feu
[/align]

Prologue
C'est l'histoire de la formation d'un groupe d'intervention par un Révéré.
C'est l'histoire de la destruction d'un monstre de l'Obscur en plein Phénice.
C'est enfin l'histoire d'une nouvelle amitié.

Mais les Marcheurs raconteront ça mieux que moi.

Danse avec les Masques
C'est l'histoire d'une tentative de départ d'un meurtrier dans Phenice.
C'est l'histoire de 6 Phéniciens déjouant le plan de ce dernier et d'un jeune Veilleur devenant Flambeau.
C'est enfin l'histoire d'un semi-succès de machine volante.

Mais les Marcheurs raconteront ça mieux que moi.

Un fil à  la patte
C'est l'histoire d'une enquête dans le Quartier des Brumes.
C'est l'histoire d'un inconnu trop connu et pas assez.
C'est enfin l'histoire d'une reconnaissance brutale mais importante.

Mais les Marcheurs raconteront ça mieux que moi.

From Hell
C'est l'histoire d'un meurtre dans le dépotoir.
C'est l'histoire d'une enquête menant dans les Echarpes Pourpres.
C'est enfin l'histoire d'un soutien amical à  l'encontre d'une hiérarchie.

Mais les Marcheurs raconteront ça mieux que moi.

Le péril jeune
C'est l'histoire d'une enquête sur une substance inconnue.
C'est l'histoire d'une enquête menant à  une purge n'annonçant rien de bon.
C'est enfin l'histoire d'un questionnement sur l'avenir de 6 flammes.

Mais les Marcheurs raconteront ça mieux que moi.

Solaar cherche futur
C'est l'histoire d'une menace grandissante sur la trouée
C'est l'histoire d'une marque d'un enfant de Phoenix
C'est enfin l'histoire de la révélation d'un secret dérangeant

Mais les Marcheurs raconteront ça mieux que moi.
« Modifié: 12 janvier 2012 à 00:23 par merson »
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai.

Maya l\'abeille

  • Invité
DKE 1 - A: Phénice - I: Les Pourquoi Nous (1/36)
« Réponse #2 le: 19 novembre 2009 à 19:10 »
[align=center]Par Chirine
Conteuse de la Caste des Marcheurs
[/align]

-Prologue
Tout commence avec une vision monstrueuse et un trou noir. Puis le réveil, dans l’autre monde, entourée de la lumière de Solaar… C’est alors que j’ai senti mes blessures et que j’ai su que je n’étais pas sortie du cauchemar.
Mon nom est Chirine et je suis une Conteuse de la Caste des Marcheurs. Comme bien d’autres ce jour-là , j’ai été attaquée par un Monstre de l’Obscur en plein Phénice et je n’y ai échappé que de justesse. Je porterai toute ma vie une cicatrice étrange, un sillon le long de toute ma colonne vertébrale. Je n’ai su que plus tard quâ€™à  cause de cette blessure j’ai failli être corrompue.
Comme ceux qui ont été sauvés ce jour-là , j’ai été conduite à  la cathédrale. Là , sous la lumière de Solaar, le Grand Prôneur nous a proposé d'aider Phénice à  neutraliser la créature.
Mes compagnons étaient aussi mal assortis que possible : Nihiline, une Erudite de la Caste des Prôneurs, un Veneur de la Caste des Nourrisseurs, un Ferrailleur de la Caste des Fouineurs, Erg, un Défenseur de la Caste des Gardien du feu, et enfin Yavan, un homme presque aussi laid que le Monstre, un Marcheur de Légende qui revenait des Syrthes, loin à  l'Est.
Il fallait faire vite : il y avait déjà  près de 150 morts, sans compter les gens corrompus : la corruption pouvait se propager très vite. Mais dans notre enquête, nous nous sommes rendu compte que quelqu’un prenait soin de faire disparaître les traces des massacres et les corps : une bonne âme soucieuse d’éviter la panique dans la cité ?
Nous n’avions pas les mêmes buts, cela se sentait. Impossible de savoir ce que pensait Yavan, avec son exaspérante manie de vouloir lancer toute la cité dans la carrière de gardien du feu. Erg, le jeune Gardien du feu était un vrai fanatique du service de sa cité. Le Ferrailleur, tout au contraire, ne pensait qu'aux Lux… Mais malgré nos différences, nous avons réussi à  agir à  peu près de concert…
Notre groupe a tué la créature après lui avoir tendu un piège dans la Coulée Spirituelle, où le Veneur servait d’appât. Mais j’avoue ne pas avoir beaucoup servi, bien à  l’abri à  mon poste de guetteur avec la Nihiline. C’est surtout à  Erg et Yavan que nous devons cette victoire : ils l’ont abattue, faute de pouvoir la capturer, et le Marcheur a fait ce qu’il fallait pour que la corruption ne se poursuive pas.
Ah oui, une dernière chose. Peu après, j’ai rêvé de cette chasse, et j’ai vu, au milieu du combat, une sorte d’épée de lumière trancher la nuit.

-Danse avec les masques
Au cours de la Triade des Masques, il nous est arrivé une bien étrange histoire qui a failli nous coûter cher mais dont notre ami Erg s’est plutôt bien sorti…
Le premier soir de la fête, alors que nous nous amusions sous nos masques (sauf ce cher Yavan qui s’y refusait avec obstination et qui faisait la tête. Le fait que mon masque lui ressemblait beaucoup y était peut-être pour quelque chose…), nous sommes allés écouter les Airgonautes raconter leurs exploits. Là , un certain Philibur l'Inspiré, complètement ivre, s’est vu lancer un défi par un Tarim Vialam non moins allumé : Allait-il se décider à  essayer sa nouvelle machine volante ? Piqué au vif, il releva le défi, entrainant avec lui Erg dans le rôle du courageux (mais suicidaire) passager.
Le lendemain, j’ai fabriqué un beau masque plein de sourires pour Yavan qui a catégoriquement refusé de le mettre. Cet homme n’a pas d’humour…
Mais en fin de journée, nous n’avions plus envie de rire : la rumeur disait que Tarim s’était tué en essayant une aile volante.
Cela sentait fort l’assassinat : aucun Airgonaute ne ferait d’essai sans public. Nous avons cherché Philibur dans toute la ville pour qu’il vienne identifier le corps (que nous n’avions jamais vu sans masque). Coup de théâtre : Philibur certifiait que ce n’était pas Tarim.
Nous avons fouillé les Foyers à  la recherche de la famille du disparu, mais en vain. Par contre, c’est nous que l’on cherchait : à  la tombée de la nuit, trois hommes nous ont agressés. Nihiline et moi avons été aussitôt mises hors de combat. Heureusement pour nous, Erg et mon Cerbère avaient la tête dure : à  eux deux, ils ont renversés la situation et littéralement terrorisé nos agresseurs…
Le lendemain, nous avons découvert que Philibur avait été arrêté la veille par la milice : ce n’était donc pas lui qui avait identifié le corps de Tarim… Il fallait donc inverser les masques : le corps était bien celui de Tarim, et Philbur n’était pas Philbur…
Inquiets pour nos amis, nous les avons contactés par messager. Ils nous ont répondu en nous fixant un rendez-vous auquel nous sommes allés avec prudence.
De fait, la mascarade aurait pu être mortelle : sous les masques de nos amis, il y avait de nouveau des malfrats armés jusqu’aux dents. De toutes façons, j’aurais du voir que cela ne pouvait pas être eux : le faux Yavan portait son masque ! (d’ailleurs il est très bien ce masque, je ne vois pas ce que Yavan lui reproche…)
Là  encore, la coopération Erg/Cerbère fit des merveilles et plusieurs geysers de sang.
Nous avons délivré les autres (Yavan fait très bien le saucisson enragé^^) et fait parler les Rôdeurs : ils travaillaient pour Salek Orton, un assassin en cavale qui voulait utiliser la machine volante pour fuir Phénice en prenant la place de Philbur, pendant qu’un de ses complices prendrait la place de Tarim.
C’est donc nous qui avons mené la mascarade le soir du défi, où Salek sous le masque de Philbur croyait voir ses complices sous nos masques. Et c’est ainsi qu’Erg a réussi une brillante arrestation publique d’un dangereux criminel, ce qui lui a valu d'être promu au Rang de Flambeau. Suite à  quoi, lui et le vrai Philbur ont testé la machine qui a presque volé, ce qui a valu à  Erg d’être la star du jour…
Conclusion : Notre petit Gardien du Feu deviendra grand !
D’ailleurs, il ne s’est pas gêné pour remettre Yavan à  sa place, ce qui m’a définitivement convaincue qu’on allait bien s’entendre… Mais je m’arrête là , Yavan pourrait m’en vouloir…

-Un fil à  la patte
Le Révéré avec lequel tout avait commencé nous avait convoqués dans une taverne de la ceinture de Nux. Une affaire de détérioration des réseaux de filtrage des eaux dans le quartier des Brumes.
En fait, on ne pouvait pas vraiment parler de détérioration : tout au plus des marques de clous dans les tuyauteries. Mais c’est justement parce qu’elles sont inexplicables que ces marques sont inquiétantes : notre enquête a montré qu’il ne s’agissait pas de marques de clous ni d’escalade.
A cela s’est ajoutée l’intervention d’un étrange individu, Monsieur Lambre, qui a proposé de nous aider. Cet homme, Pourvoyeur de son état, savait, ou devinait beaucoup de choses sur nous, tout en parlant par énigmes. D’ailleurs, il nous est impossible d’en faire un portrait. Comme si son évocation elle-même était condamnée à  être floue. Seul détail certain : sa canne avec une pierre dans le pommeau. Pour le reste…
Cette énigme n’est pas vraiment résolue. Mais la discussion avec Monsieur Lambre nous a amenés à  penser que si ces marques ne renvoyaient à  aucune utilité, c’est qu’elles n’en avaient pas pour elles-mêmes, mais pour attirer ou alors détourner l’attention. Dans tous les cas, quelque chose mettant en cause l’autorité de la famille qui gère le château-d’eau, la famille Cascatellé. Dans le doute, nous avons prévenu l’héritière de cette famille, une petite personne explosive qui, à  mon avis, saura faire bon usage de nos informations…
C’est aussi au cours de cette enquête qu’Erg a mis son poing dans la figure de Yavan (au lieu de lui demander gentiment d’arrêter de nous cacher des informations…). Du coup, Yavan est allé se noyer dans l’alcool en ma compagnie, et j’en ai profité pour le cuisiner sur Istan et Nople. J’espère qu’il cherchait juste à  me faire peur, parce que si ce qu’il m’a dit est vrai…

-From Hell
Nous arrivions tranquillement à  la fin du Frige et au début du Gras. Pendant que la cité se préparait à  la beuverie générale, un rumeur s’est mise à  courir à  propos d’un meurtre dans la Nouvelle Coulée. Plus que l’énormité du crime, c’était sa victime qui étonnait : un simple mendiant.
Comme on pouvait  s’y attendre, notre Révéré nous a demandé de nous en mêler. L’affaire piétinait du côté des Limiers, menés par Andreas Gùn, et risquait d’être classée. Mais il nous a demandé de cherché le mobile plus que l’identité du meurtrier, avec, pour consigne en cas de danger, de ne pas prendre de risques.
La victime se nommait Broos, abattu trois jours plus tôt d’un coup de poignard dans le dos dans la Coulée de la Fourche. Il travaillait alors près du Dépotoir, ce qui pouvait conduire à  soupçonner une bagarre entre mendiants pour de la nourriture ou de l’argent. Il avait été vu pour la dernière fois au repas de midi, et a été retrouvé après le coucher du soleil.
Il n’y avait pas grand-chose à  apprendre de l’arme du crime, poignard typique de ce genre de milieu, mais couvert d’encoches à  intervalles réguliers. Par contre, on peut se demander pourquoi il a été abandonné dans la blessure…
Nous n’avons rien trouvé dans la baraque que la victime partageait avec d’autres mendiants.
Mais en examinant le lieu du crime, nous avons découvert des traces de pas menant à  une sorte de cache vide dans les détritus, comme si quelque chose avait été caché, puis récupéré.
Nous sommes alors allés interroger une personnalité du milieu, Houan Aye l’Edenté . C’est lui qui a découvert de corps en cherchant Broos, avertit par ses colocataires qu’il ne rentrait pas. Nous avons appris alors que Broos travaillait avec un Pourvoyeur au regard malin et à  l’allure louche. D’autre part, au début du mois, Broos avait vendu à  un Négociant une machine étrange, une sorte de boîte métallique avec un mécanisme, qui a été fondue par la suite.
Il était évident que Broos avait vu ou fait quelque chose qu’il n’aurait pas dû, mais il était difficile d’en savoir plus. Nous avons alors appelé la cavalerie à  notre secours, en réclamant Monsieur Lambre par le bouche-à -oreille. Trop occupé, notre homme-mystère nous a envoyé un de ses contacts, Pointe-Lune, un Batisseur qui dirige une des principales forges phéniciennes.
D’après ses informations, Broos a été écharpé pour des raisons politiques. Il travaillait avec des gens à  la moralité douteuse et est sans doute tombé sur quelque chose qu’il n’aura pas du voir. Le commanditaire est introuvable, caché dans les Echarpes Pourpres. Ce dont on est sûr, c’est que cet homme est prêt à  tuer.
Nous avons donc fait notre rapport au Révéré. Vu les risques, nous préférons ne pas poursuivre l’enquête dans les Echarpes Pourpres. D’ailleurs, nous avons fait ce que le Révéré nous a demandé : déterminer les mobiles.
Mais je dois avouer que nous sommes sortis de cette enquête bien peu satisfaits de ne pas en avoir appris plus. Par contre, à  cause de la maladresse d’une Prôneuse dont je ne citerai pas le nom (mais en même temps, il n’y en a pas tant que ça dans notre groupe…), les Limiers ont découvert que nous avions mené l’enquête et que nous avions obtenu plus d’informations. Résultat : alors qu’il nous fallait rester discret, nous voilà  fichés chez les Contre-Feux… Je sens que la suite ne sera pas triste…
En tous cas, ce n’est pas pour remonter les Prôneurs dans mon estime… Au moins une chose sur laquelle je suis pleinement de l’avis de Yavan !

-Le péril jeune:
Nous étions au début du mois de Nux. J’étais en train de vaquer à  mes occupations quotidiennes (c’est-à -dire regarder les autres travailler) quand ça m’est tombé dessus : un bruit, un cri, un corps qui tombe et une ombre qui fuit. A peine le temps de lancer mon chien à  sa poursuite avant qu’elle ne disparaisse. Pas grand-chose à  faire pour celui qui venait de rester sur le carreau, poignardé au ventre. Tout en appelant au secours, j’ai pris soin de le fouiller, et voyant ce qu’il avait sur lui, je me suis empressée de l’en délester : un morceau de tissu de rueg, et une véritable feuille d’arbre encore verte. Avec Erg nous avons suivi le chien (ou plutôt tracté le chien) à  travers le quartier des Echafaudages pour finalement perdre la piste. Grâce au cristal, la victime a été identifiée: Gabar, un fouineur et un indic. Une visite chez sa femme ne nous a pas appris grand-chose qui explique son assassinat. Mais elle avait une tunique taillée dans le même tissu de ce rueg très fin, trouvé par Gabar en travaillant dans les Fumeries du Bocage des Hasardeux. Ce tissu, de très bonne qualité, était sans doute destiné aux filtres des Marcheurs.
Notre enquête sur la plante a révélé qu’elle n’était certainement pas cultivée à  Phénice. En tous cas pas de façon officielle. Encore fraiche, assez ronde et très odorante, elle devait pourtant avoir été trouvée quelque par dans le stallite. Elle a suscité des réactions de gêne, en particulier chez le parfumeur Jolius Pacord du Bocage des Fleurs. Et elle allait aussi susciter des réactions plus offensives, comme par exemple ce carreau d’arbalète que notre ami Veneur pris dans la tête, alors que nous rentrions tranquillement d’une soirée passée dans la ceinture de Nux. Il n’en est pas mort, mais a été assez secoué par l’aventure. A mon avis, il y aura des séquelles...
Grâce au rapazz de la Proneuse, l’agresseur a pu être suivi jusqu’au Ghetto oriental. Or, lors d’une expédition avec Yavan sur le dernier lieu de travail de Gabar, les cheminées des Fumeries, nous nous sommes rendu compte qu’il y avait une belle vue sur le Ghetto, et en particulier sur une petite serre. Et c’est ainsi que nous avons découvert que nous avions en notre possession une feuille d’Opiate, drogue puissante interdite hors du ghetto. Cette plante fait partie des secrets jalousement gardés par les Orientaux, ce qui explique l’assassinat de Gabar après qu’il ait volé une feuille.
Il nous fallait passer la main : nous avons prévenu le Révéré. Il a pris contact avec les autorités du ghetto pour leur demander des comptes sur l’assassinat de Gabar et la tentative d’assassinat sur notre Veneur.
C’est la Prôneuse Jélène qui nous a donné le fin mot des négociations. Nous avons eu affaire à  un groupe d’extrémistes souhaitant prendre la domination de Phénice. Ils considèrent l’Opiate comme quelque chose de sacré que jamais ils ne partageront avec Phénice. Nous avons appris au passage que le tissu de rueg était bien un élément de filtre, pour éviter de subir les effets de l’Opiate dans les serres.
En assassinant un Phénicien, ces extrémistes ont rompus les accords tacites ce qui est un grave déshonneur pour les autorités du Ghetto. Elles vont donc obliger 200 personnes impliquées à  se rendre à  Phénice pour être envoyé dans les mines pour plusieurs années.
Ce qui n’a pas été jugé suffisant par Yavan qui semble encore plus mécontent que d’habitude. Pour finir, nous avons eu une étrange discussion avec cette Jélène à  propos de flammes et d'ombres. Je ne comprends décidément pas pourquoi nous intéressons tant de monde et ça ne me plait pas du tout. Je voudrais reprendre la route. Je voudrais sortir d'ici.

Solaar cherche futur
Je pars. J'ai enfin trouvé une expédition pour sortir des murs où je me sens enfermée. Où Phénice m'a enfermée. J'ai besoin d'aller calmer ma colère dans l'Obscur. J'ai besoin de ne pas trop voir Yavan, pour ne pas lui lâcher mon chien aux fesses. Il s'est bien foutu de nous. Aujourd'hui, nous avons compris certaines choses, et ça me donne envie de vomir.
Tout a commencé avec un enfant qui voulait changer le monde (très bonne initiative), mais qui pour ce faire voulait devenir Prôneur (quelle drôle d'idée...). Après un beau scandale au Domaine et quelques blasphèmes, le petit risquait le bannissement. Pourtant, lui, tout comme moi, a senti que quelque chose ne tourne pas rond dans cette cité. Je suis d'accord avec lui pour dire que certaines choses doivent changer.
Et puis les monstres sont revenus. Le premier (manque de bol pour lui) a croisé le chemin de Yavan qui lui a fait passer l'envie de visiter la cité. Pour l'occasion, le Révéré a enfin daigné nous donner un peu plus d'informations: il y a eu dans les quarante attaques pendant les cent dernières années. Là , c'est la deuxième en moins d'un an. Quelqu'un les aide peut-être à  entrer (suivez mon regard jusqu'aux Écharpes Pourpres...). A moins qu'il y ait une source de corruption à  l'intérieur-même de Phénice. D'après Yavan, ces monstres ont tendance à  se diriger vers la coulée de lave du Quartier des Laves. C'est pourquoi on nous a assigné à  la surveillance de la muraille en bas du Quartier des Laves (en plus de notre travail quotidien, ce qui pour moi ne change pas grand chose). Et effectivement, un autre monstre a fini par arriver. Il a fait une meilleure pioche que son prédécesseur: Kinlann et Bertold étaient de garde. Il a réduit en pièces le chien et laissé Kinlann dans une mare de sang, pendant que Bertold avait l'intelligence de fuir. Le temps d'arriver sur place, et nous avons trouvé le monstre en train de s'acharner sur une dalle de soutien de la rivière de lave. La chose (qui n'était pas belle à  voir même si elle ne ressemblait à  rien) a couché Yavan sur le carreau avant de s'écrouler (notons au passage que Erg s'en est encore sorti sans une égratignure. Il va finir par prendre la grosse tête. Et puis c'est mauvais pour son prestige: une petite cicatrice gagnée au combat, ça fait classe: voyez Yavan). On a mis un temps fou à  détruire cette chose (qui, même immobile et dans la lumière ne ressemblait toujours à  rien). Et sur la dalle qui l'intéressait tant, nous avons trouvé ce signe étrange:

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Le dessin, reposant sur un équilibre géométrique particulier, renvoie à  un des enfants de Phénix, celui qui s'est chargé des premières construction à  Phénice. On le trouve ailleurs dans la cité: frappé sur l'arrière de l'autel de la Chapelle des Échafaudages et sur l'autel de la Volière Sacrée. Et ce signe, Yavan le connait. Mais comme d'habitude, il a fait son mystérieux. Il est parti voir on ne sait qui pour savoir si il pouvait nous le dire, puis est revenu pour nous annoncer avec une gravité qui donne envie de lui mettre des claques qu'il fait partie d'une sorte de société secrète, société qui possède soi-disant des armes contre l'Obscur, héritées d'avant le cataclysme, mais qui ne veut pas que ça se sache (là , grosse colère de Erg et je suis bien d'accord avec lui). J'ai horreur du secret, j'ai horreur des gens qui vous font comprendre qu'ils savent et que vous êtes trop minable pour savoir. Nous sommes si peu à  avoir survécu au grand Cataclysme et il faut encore que une poignée se réserve le savoir qui revient normalement à  tous. Si ils ont les moyens de lutter contre l'Obscur, et qu'ils n'en font pas profiter les autres, alors ils sont responsables de tous les gens tués par ces monstres dans Phénice. Et ça n'a pas l'air de les empêcher de dormir la nuit. Nous avons été manipulés depuis le début. Je déteste qu'on me prenne pour une idiote. J'en viens à  regretter d'avoir accepté la proposition du Révéré le premier jour: à  cause de cela, on me retient dans cette ville pour des raisons qu'on me cache, sous prétexte que je suis plus utile à  l'intérieur alors que je ne glande rien de la journée. Je ne suis pas devenue Marcheuse pour rester entre quatre murs: c'est dehors que je peux servir ma cité.
Je leur en veux. J'ai rompu avec toute ma famille pour faire le métier que j'avais choisi, et voici qu'on m'enlève ma liberté en m'enfermant à  nouveau. Et tout cela, sans une vraie explication, avec des mensonges à  chaque phrase. Vous pouvez vous la garder, votre société secrète. Moi, je pense lumière, et je n'ai pas envie d'agir dans l'ombre et dans le secret.
C'est pourquoi je pars, j'ai besoin de sortir. J'ai besoin d'affronter l'Obscur pour faire de clair en moi. Et je sais que mes compagnons partagent ma colère. Erg parce qu'il veut protéger sa cité par les armes, la Prôneuse parce qu'elle veut le faire par le savoir. Je crois qu'il va nous falloir un bon moment pour digérer ça. Et le pire du pire, qui m'exaspère et me met en rage, c'est que malgré tous ses mensonges, je n'arrive pas vraiment à  détester Yavan.
Allez, je vais voir dehors si j'y suis. Je rentrerai quand je serai calmée. Je vais aller voir si je croise dans l'Obscur ces êtres de lumière qu'un homme défoncé a aperçu pendant la Triade des Masques, dans la fumée lourde d'une Fumerie clandestine.
« Modifié: 12 janvier 2012 à 00:24 par merson »

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DKE 1 - A: Phénice - I: Les Pourquoi Nous (1/36)
« Réponse #3 le: 02 mars 2011 à 18:17 »
Voici les bonus dvd des "Pourquoi nous": Une petite liste des noms dont ce pauvre Révéré a hérité au cours des séances :
  • Le Vénéré
  • Le Vénérable
  • Le Révérent
  • Le Lumineux
  • Le Réverbère (mon préféré)
  • Le Lampadaire
  • Le Référé
  • Le Référent
  • Le Réveillé
« Modifié: 13 avril 2014 à 23:51 par merson »
Quand la musique de Mozart cesse, le silence est encore de Mozart; Quand la musique de Marilyn Manson cesse, les acouphènes sont encore de Marilyn Manson.
Et les fantasmes haineux de notre nazitude te révèlent les fastes de la solitude. H-F Thiéfaine
1984, c'était pas un mode d'emploi. Loris