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Par Chirine
Conteuse de la Caste des Marcheurs[/align]
Volcano:Tout a commencé par une petite toux du volcan. Oh, presque rien : de jolies chutes de cendres et un petit tremblement de terre. Mais ce raclement de gorge a ouvert une faille dans les remparts, mettant à nu un gros bloc de fondation assez curieux.
Et comme d'habitude, le curieux, l'insolite et l'étrange sont pour nous. Sans tomber dans la parano, je trouve que l'inexplicable surgit un peu trop souvent sur notre chemin... En bref, cette pierre était une forme particulière de la « pierre des Anciens ». Nous avons arpenté la cité armés de pelles pour en arriver à la conclusion qu'elle faisait 5m de large, 5m de profondeur, et servait de fondation à toute la ceinture des remparts. Pendant que nous rebouchions nos trous, nous avons envoyé notre souris de bibliothèque faire son boulot: hop, aux Archives la Prôneuse! Les archives lui ont confirmé que ces pierres dataient d'avant le cataclysme, et elle a trouvé une inscription en langue des Anciens qui s'y rapporte.
A partir de là , le groupe s'est enfoncé dans les querelles théologiques : je vous passe les prises de becs et les hypothèses les plus farfelues... A la fin, il y avait deux camps : ceux qui, derrière notre Veneur, imaginaient que ces murailles avaient été érigées par les Anciens pour se protéger de Vulc (celui-ci, en colère, aurait alors puni les hommes : on a trouvé l'origine du Grand Cataclysme !), tandis que les autres, derrière Yavan, trouvaient ça débile. Le second groupe voulait jeter un morceau de pierre dans le volcan pour voir si elle résistait à la lave, et le premier les accusait de vouloir réveiller la colère de Vulc et détruire la cité.
Finalement, Yavan et Erg sont partis jeter un échantillon dans le volcan, avec l'accord préalable du Révéré (histoire d'être sûr de ne pas faire une grosse connerie...). Malgré cela, notre Veneur a mis ses animaux à l'abri, persuadé que nous allions déclencher la fin du monde («ahhh, non, ils vont jeter un caillou dans le volcan, tout est perdu!»). L'expérience n'a bien sûr rien détruit du tout. Il s'est avéré que le caillou résistait en effet assez bien à la lave, il pouvait donc bien s'agir de murailles de protection contre le volcan (du coup, c'est assez amusant de se dire qu'à présent elles nous servent à nous protéger depuis le volcan contre le reste du monde...). Petite chose curieuse (encore une !) cependant: nos deux jeteurs de cailloux ont entendu comme une sorte de musique après le «plouf» de rigueur...
L'étranger:Alors que je vaquais à mes occupations habituelles (rien, donc), le Flambeau Erg et moi-même avons été chargé d'escorter un Marcheur Nâhia dénommé Salmen Erziz dans Phénice. Le bougre avait les poches un peu trop pleines pour être tranquille et voulait une protection. Sa compagnie étant plutôt agréable, j'ai servi Phénice de tout [strike]corps[/strike] coeur. L'homme jouait beaucoup et perdait tout autant. Une fois le dernier lux englouti, il s'en retourna à la Halte des Lointains, et moi à mes occupations (rien, donc, mais en compagnie de Yavan).
Quelques jours plus tard, Erg s'est fait aborder par un Oriental, Hiroko, au sujet de notre Nâhia. Chargé de ramener des plantes (la Plante-dont-on-ne-doit-pas-prononcer-le-nom
), il ne les avait pas livrées lors de son passage dans la cité, et était reparti sans reprendre contact avec les commanditaires. De là à penser qu'il s'en était servi pour payer ses dettes de jeu...
Pour retrouver un Marcheur, il faut commencer par passer aux Haltes. Sans trop d'effort, Yavan a appris que notre ami s'était trouvé un petit contrat de deux mois dans le Chaudron de Enfers. Il est donc sensé revenir à Phénice sous peu.
Cette plante (qui n'existe pas) pouvait intéresser l'Adipeux Danhris. Nous avons donc commencé par aller le voir, mais sans succès.
En fouinant un peu, Erg s'est rendu compte que son ordre de mission venait des Contre-Feux (ce qui n'était pas une nouvelle très agréable). Et en fouinant un peu plus, nous avons été présenté à Rosa, une vieille copine de Yavan, qui était intervenue en faveur du laisser-passer de notre ami Nâhia. En remontant la piste du Nâhia, parcourue de dettes de jeux, nous avons fini par débarquer aux Assommoirs dans un bouge où nous avons pris une cuite monstrueuse (sauf la Proneuse, qui se sait pas s'amuser) en compagnie d'un compagnon de jeu d'Erziz, le musicien Nuln Etchenaran. Il nous a donné le nom d'un individu ayant effectivement gagné des graines au jeu contre notre Nâhia. Une fois mis la main sur Petrucci, l'individu en question, nous avons découvert qu'il n'y connaissait rien en plantes, puisqu'il avait revendu la poignée de graine pour trois fois rien à , devinez qui ? L'Adipeux Danhris, qui nous jouait ainsi un tour pour la seconde fois.
Après de houleux débat pour savoir ce qu'il fallait faire de lui, nous sommes partis voir Papa (pardon, le Révéré), pour satisfaire ceux qui avait peur d'agir dans son aval. Pendant ce temps, Yavan arrangeait tout à sa manière, en faisant gentiment comprendre à Danhris qu'il fallait rendre les graines. (j'ai vérifié, il ne porte aucune trace de coups... Mais Yavan a un certain talent pour convaincre les gens). Au moins, on a gagné du temps. A la suite de cela, nous avons reçu les remerciements d'Hiroko, assorti d'une petite boite contenant une graine pour chacun de nous. J'ai le sentiment que la reconnaissance des Orientaux est quelque chose de précieux qui nous servira tôt ou tard...
La menace fantôme:Tout a commencé par une cuite monstrueuse. Je crois que nous cherchions Niline. Je ne sais plus trop pourquoi. Elle, elle n'avait pas bu, mais elle était sérieusement atteinte, persuadée d'avoir vu Yavan se faire éventrer par un monstre de l'Obscur, et de l'avoir ensuite achevé elle-même (après beaucoup trop d'hésitations à mon goût. Comme si il fallait réfléchir avant d'épargner la corruption à un ami...)
Au matin, il y avait deux poignards plantés aux pieds de Niline. Un avec une encoche sur le manche, et l'autre dont le manche était couvert d'encoches. Après enquête, il s'agit d'un avertissement : le nombre d'encoches, c'est le nombre de jours qu'il reste à vivre. Alors : un seul, ou une multitude ? La réponse est vite venue : avant le soir, Kinlann avait pris un couteau dans le dos et s'en est sorti de justesse. Et sur ce couteau, une encoche. Il était temps de sortir les grands moyens : Hiroko. Déjà , il nous a éclairé sur le cas Niline : elle aurait vu « les moustaches du Dragon ». En gros, il s'agit d'une réminiscence due à l'opiate qui lui a fait accéder à des souvenirs de Yavan. Beaucoup de cauchemars en perspective... Pour les couteaux, il s'agit du Konkal. Une secte qui tente de saborder le stallite de l'intérieur. Ils ont tué le frère de Niline, un Meilleur. Ils seraient dirigé par deux personnages, Null et Nux. Le deuxième couteau, c'est le nombre de forfaits qui nous est reproché. Beaucoup, donc. Mais lesquels ? Notre groupe, notre mission ? Nos liens avec Monsieur L'Ambre ? Nos liens avec les Orientaux ?
C'est fait, j'ai un nouveau logement, avec un Marcheur grognon dedans. Je vis avec un des Explorateurs les plus célèbres de Phénice, c'est la classe... Lui me croit folle de chercher ainsi sa compagnie. Mais Yavan, c'est une grosse peluche qui se cache dans une armure. Je sais bien qu'on dirait un monstre de l'Obscur, mais c'est une des rares personne dont la compagnie me plait. Il n'est pas hypocrite, lui, au moins. Cela dit, on a eu notre nouveau logement en un temps record... Apparemment, quelqu'un nous a aidé.
Les contacts de Yavan étaient introuvables. Il semble que tout le monde soit très prudent. Sauf nous. Un rendez-vous dans la Fourmilière ? Allons y gaiment. Descendre dans un piège à rats souterrain ? Pas de soucis. Nous tombons sur une porte fermée par un boitier de l'Avant ? Qu'à cela ne tienne : concentrons nous tous dessus sans surveiller nos arrières. Ce qui devait arriver arriva : une douzaine d'hommes sont venus nous passer le bonjour du Konkal. A trois, (la Prôneuse et le Veneur étaient à terre), nous avons bien éclairci leurs rangs, mais nous ne nous en serions peut-être pas tiré sans les Cerbères. A noter sur la liste des courses : en acheter un deuxième, ça peut toujours servir.
Pendant le combat, le boitier sur lequel nous avions bien pianoté avait fini par s'ouvrir. A l'intérieur, une salle technologique de l'Avant. D'après la Prôneuse, c'est une sorte de bibliothèque. N'importe quoi, elle voit des bibliothèques partout. Nous avons un peu secoué les survivants. D'après l'un d'eux, ils ont été contacté par un certain Drakor, qui serait le patron de Null et Nux. On s'intéresse à nous en haut lieu manifestement. Pour leur éviter la vengeance du Konkal, nous avons promis aux survivants de les exfiltrer par la Halte Nord, et de les mettre dans une caravane. Autrement dit, allez vous faire pendre ailleurs. Nous sommes passé par le bas des murailles, depuis la Halte des Ombres à la Halte Nord, histoire de ne pas traverser la ville avec nos prisonniers. Une promenade de santé pour moi et Yavan, mais les autres n'étaient pas rassuré. Maintenant, vous savez que les Marcheurs sont autre chose que des gros glandeurs... Sinon, le torchon brûle entre Yavan et Kinlan. Le Veneur a paniqué dans l'Obscur, et Yavan s'est assuré qu'il ne soit pas un danger pour le groupe. Résultat il lui en veut. C'est vrai, on aurait du le laisser partir en courant et en hurlant à travers le Chaudron de enfers, ça aurait été plus marrant...
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Fragments de notes retrouvés dans la chambre de Chirine, à côté des cendres de ses carnets brûlés
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Aujourd'hui, une page se tourne. Beaucoup de choses vont changer. C'est un nouveau moment pour nous tous. Je vais détruire mes carnets phéniciens, pour que personne ne les lisent. Les souvenirs de Phénice, je les emporte dans mon cœur.
Nous avons appris des choses que je n'ose pas coucher par écrit, de peur que mes notes tombent entre des mains mal intentionnées. Nous en savons à présent beaucoup sur cette organisation qui nous protège, et sur la place que Yavan y occupe. Lui et Monsieur L'Ambre nous ont enfin révélé des choses que nous pressentions tous. Et c'est une grande joie pour tous, je crois, que de SAVOIR enfin.
Nous partons. Il est plus prudent pour notre groupe de quitter Phénice quelques temps. Monsieur L'Ambre préfère nous mettre dehors. Après avoir joué les appâts dans les Trouées, nous lui avons permis un beau coup de filet sur le Konkal : il nous faut à présent nous faire un peu oublier.
Mon cœur est léger ce matin. Je vais pouvoir montrer à mes compagnons ce que je vaux dehors. Je suis fière aujourd'hui de prêter allégeance à ceux qui défendent la Lumière. Et je suis fière de guider nos flammes dans l'Obscur. Aux côtés de Yavan, dont les yeux brillent si étrangement. Sous le signe de Sarkesh. Courage, mes amis, vous allez voir l'Obscur, et vous n'en aimerez Phénice que davantage. N'ayez pas peur: Nous reviendrons.
Point de vue:Nous voilà dehors. Finalement, le groupe a l'air de le supporter assez bien. Et puis certains sont trop fiers pour montrer leur peur panique... Comme nous l'a demandé Monsieur Lambre, nous allons continuer notre mission dans l'Obscur. Et ça commence avec le Gisement des Suppliciés. Les prisonniers entendent des voix dans leur sommeil. Cauchemar ? Mais nous aussi nous avons entendu des bruits étranges. Pour les voix je ne sais pas, mais pour les bruits étranges c'est réglé : un vieil Adapté vivait tout seul au fond de la mine, boitillant sur sa béquille depuis des années. Nous l'avons sorti de là et soigné. Les Veilleurs n'ont pas intérêt à y toucher. Sinon, ils se retrouveront face à un danger bien réel cette fois-ci : Yavan !
Il y a un problème dans cette mine. Cette fois-ci, les mineurs qui entendent des voix sortent pendant la nuit, et marchent tranquillement dans l'Obscur, comme appelés par quelque chose. D'après Yavan, il y a des Monstres qui peuvent faire ça, mais pas dans la région. En tous cas, on en a suivi un jusqu'au Bord du plateau de Silice, bien décidé à descendre dans le Chaudron des Enfers. Yavan, lui n'entend rien. Ça devient vexant... Il a du oublier ce que c'est que d'être humain... Il n'est sujet ni aux hallucinations, ni à la fatigue, on dirait. Faut juste pas qu'il oublie que je suis loin d'avoir son niveau, et que le groupe n'a pas l'habitude de l'Obscur. Et faut aussi qu'il arrête de grogner tout le temps. Je vais demander à Nilline, qui a décider d'apprendre notre langue à l'Adapté, d'apprendre aussi quelques bases de la communication à notre Yavan...
Nous venons de nous installer dans le Monastère de l'Epreuve, cet endroit charmant où les gens viennent s'enfermer dans le noir et hurler comme des déments. Ça donne envie. Mais nous sommes coincés ici pour un moment : Nilline est tombée dans un coma profond. Comme ça, dans son sommeil. On va voir si les Proneurs du monastère peuvent quelque chose pour elle...
Direction l'Avant-poste de la Faille. Il y a de l'ambiance et nous ne passons pas inaperçus. Erg croule sous les admirateurs, pendant que Yavan fiche la trouille à tout le monde. Il faut dire qu'ils sont les héros de mes contes du soir... Trois Vigilants sont déjà partis vers l'Est : ici, on appelle ça le «Syndrome des Syrthes». L'un d'eux a pu être intercepté. Il disait que son épée était nécessaire pour quelqu'un à l'agonie à l'Est. Par acquis de conscience, je suis descendue avec Yavan dans la Faille. Pas grand chose à part un Hurlant. C'est surtout cela qui m'étonne : quelque soit la chose qui attire les Vigilants vers l'Est, personne ne peut s'en tirer sans matériel à travers le Chaudron des Enfers. Nous aurons tout de même réussi quelque chose : on a repéré, parmi les Vigilants très sensibles, la prochaine victime de ce syndrome : il est sous surveillance à présent.
Départ pour l'Abîme : on va continuer notre collecte d'informations. Pas de fugueurs en vue ici. Mais les gens y restent moins longtemps qu'à la Faille. Petit tour dans le Chaudron qui a failli mal tourner. Nous avons récupéré une quinzaine de réfugiés arrivant de Nople. On a réussi à les conduire dans le fort, avec trois monstres sur les talons. Yavan a frôlé la mort, une fois de plus. J'ai perdu un de mes Cerbères en lui prêtant main forte. De retour à la forteresse, une surprise de taille : Nilline est là , arrivée tout droit du Monastère de l’Épreuve, seule et à poil dans l'Obscur. Elle brille d'une lumière étrange. A priori, c'est cela qui a attiré les monstres.
Gros moment d'explications avec Yavan. Cette fois-ci, il a craché le morceau. Il existe en fait des Avatars de Solaar, dont trois sont à Phénice. Dans les tombeaux avec ces fameuses marques que les Monstres voulaient détruire. Nihiline, en pleine crise d'opiatite aiguë, est a priori en contact avec un de ces Avatars, peut-être un des Syrthes. Et comme nous avons été sages, on a eu le droit de voir un vestige de l'Avant : une sorte de bobine noire, avec des petites images. Elles représentent la construction du Stallite, et on voit que la trouée n'était pas là au départ. Elle est apparue après, et a été percée par une sorte de cylindre de lumière venant de la cité.
Yavan ne parle pas souvent, mais quand il s'y met, c'est décidément pour faire des révélations cosmiques...
Nous avons une nouvelle mission : on doit servir d'éclaireurs pour un nettoyage du plateau de Silice. On va avoir plein de choses marrantes à faire : évaluer la dangerosité des Adaptés, fouiller les ruines, contacter les monastères déchus, les avant-postes sécessionnistes... Erg n'a pas l'air ravi...