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J’ai vu tant de choses, que vous, humains, ne pourriez pas croire... De grands navires en feu surgissant de l’épaule d’Orion, j’ai vu des rayons fabuleux, des rayons C, briller dans l’ombre de la Porte de Tannhaüser. Tous ces moments se perdront dans l’oubli, comme les larmes dans la pluie. Il est temps de mourir.
-Délivrez-moi Madame... Délivrez-moi de cette souffrance qui me ronge depuis 13 ans, et que le succès et les applaudissements ne parviennent pas à soulager. Et accordez-moi votre pardon.-Et de quoi devrais-je vous pardonner? D'avoir sauvé ma fille d'un mauvais mariage? D'avoir ouvert les yeux de mon mari? D'en avoir fait un homme repentant? De m'avoir permis de voir grandir mes petits-enfants? Soit... Je vous pardonne de tout cela.
-Allons Monsieur! Vous savez très bien que la tragédie n'a jamais été votre fort! Séchez ces larmes... et tâchez plutôt de me faire rire pour les quelques heures qui me restent...-La situation se prête bien peu au rire, j'en ai peur.-Vous avez tort. Le malheur a des vertus comiques qu'il ne faut pas sous-estimer.-Comment suggérez-vous que je fasse rire de ce qui fait pleurer? Ce genre de comédie n'existe pas.-Et bien... Inventez-le!
Une nuit, au cours de la traversée de l'Océan Indien, il s'était produit dans le grand salon du pont principal l'éclatement d'une valse de Chopin. Il n'y avait pas un souffle de vent et cette nuit-là , la musique s'était répandue partout dans le paquebot noir comme une injonction du ciel, comme un ordre de Dieu dont on ignorait la teneur.
Elle avait pleuré parce qu’elle avait pensé à cet homme de Cholon, son amant, et elle n’avait pas été sûre tout à coup de ne pas l’avoir aimé d’un amour qu’elle n’avait pas vu parce qu’il s’était perdu comme l’eau dans le sable, et qu'elle le retrouvait seulement maintenant, à cet instant de la musique jeté à travers la mer.
Déjà entendu çà ... J'arrive pas à mettre le doigt dessus...