Voici le passé d'Illunir, ou du moins ce dont elle se souvient ; Bonne lecture! En ce moment j’ai la tête coincée entre une peau de mouton et mon oreiller, sur mon hamac dans les quartiers de l’équipage du Fafnir. J’ai arrêté de chanter il y a … pas longtemps … je crois. D’ailleurs j’ai cru entendre un soupir de soulagement, mais je n’en suis pas sure. Ce dont je suis sure, c’est que je commence à m’endormir avec une bouteille de rhum à moitié vide en guise de doudou. Je suis dans cet entre-sommeil, où l’on n’est ni tout à fait réveillé ni tout à fait endormi, cet instant propice aux dérives de la conscience, où l’on est comme libéré de son corps, juste un esprit flottant sans attaches. Ça me rappelle mon Réveil. C’est mon premier souvenir, et l’un des plus précis. Ensuite certains passages sont nébuleux, mais celui-ci j’ai l’impression de pouvoir le revivre en fermant les yeux. Et ça tombe bien, j’ai les yeux fermés !
Je dois avoir un sens de l’humour assez particulier, puisque je me suis éveillée sans aucun souvenir dans une bibliothèque, temple de la connaissance. En fait, je me suis réveillée sur une table d’étude, un livre ouvert en guise d’oreiller. N’ayant aucun souvenir du titre, je me redressais, et le refermais pour en lire la couverture : «
Mythes, Légendes et Réalités Pirates » ; je n’ai pas retenu le nom de l'auteur. C’est à ce moment que mes yeux sont tombés sur mes mains, enfin sur les mains qui tenaient le livre. La sensation fut très étrange, la raison voulait que ce soit mes mains puisqu’elles tenaient le livre pour moi. Cependant, je n’avais aucune certitude que ces mains m’appartenaient. C’est donc logiquement que je me posais la question de qui-suis-je-? ; je me rendis alors compte que je n’en avais aucune idée. Je crois que, pendant un très court instant une partie de mon cerveau -la scientifique surement- à essayé d’analyser ça logiquement, mais n’y arrivant pas, j’ai fait ce que tout autre aurait fait depuis longtemps, j’ai paniqué. Le reste est un peu brumeux, je crois que je me suis levée, que j’ai crié, et peut être essayé d’avancer avant de perdre connaissance.
La suite est encore floue, je me souviens d’une chambre d’hôpital, de médecins et d’infirmières, enfin je suppose. D’après ce qu’on m’a dit, je me suis réveillé deux jours après ma crise à la bibliothèque. Ce réveil fut tout aussi étrange que le premier, mais aussi très différent. Cette fois, j’avais conscience de savoir que je ne savais pas qui j’étais ; je crois que mon intellect c’était habitué à cette étrange idée pendant ces deux jours. Ainsi je m’éveillais, et une fois de plus, attachais dans un premier temps plus d’importance à mon environnement qu’à moi-même. J’étais dans une chambre claire, sobre et impersonnelle comme le sont toutes les chambres d’hôpital. Une douce lumière filtrait à travers les rideaux et j’en déduisis qu’on était le matin. Je reportais alors mon regard sur le lit, et sur la forme sous les draps, qui était selon toute vraisemblance mon corps. Je commençais par examiner mes mains, et les levaient à hauteur de mes yeux. La première chose qui me frappait fut mes mains et mes bras étaient bleus. En regardant de plus près, je découvris que ma peau était recouverte d’écailles. Très fines, et quasiment invisibles sur les paumes, elles s’épaississaient et grossissaient sur le dos de la main et atteignaient la taille d’un demi-ongle sur les bras. De formes octogonales allongées, elles se chevauchaient peu, conférant une certaine étanchéité au derme tout en restant lisses au toucher. Ainsi j’étais une mutante. À cet instant, je voulu me redresser pour poursuivre la (re)découverte de mon corps. Mais alors que je pouvais librement bouger mes jambes et mes pieds, la sensation d’être entravée perdurait. J’entrepris alors de soulever les draps, et dévoilais une queue en plus de mes jambes. Cette dernière était attachée par des sangles aux bords du lit, et je ne pouvais qu’en mouvoir légèrement l’extrémité, ornée de pointes impressionnantes.
Cet à ce moment, qu’une infirmière entra. Ce fut elle qui me révéla mon nom : Illunir Niranjana. Après s’être renseignée sur mon état général, elle me détacha tout en expliquant la raison de mon immobilisation. À mon arrivée, j’avais blessé le médecin qui m’examinait par, selon elle, un réflexe défensif inconscient. Étonnamment, je ne lui parlai pas de ma perte de mémoire lorsqu’elle me questionna sur mon malaise qui détermina mon entrée à l’hôpital. L’infirmière repartit peu après, en me signifiant que je pourrai sortir dès l’après-midi si mon état restait stable.
Je poursuivi alors mon inspection de moi-même. Je ressemblais à un grand lézard de forme humanoïde, la couleur de mes écailles allait du bleu roi au saphir profond. Ma tête allongée était ornée d’écailles larges et plates ainsi que de plus petites, sombres, sur le contour des yeux qui dessinaient un motif étrange remontant sur mon crâne. Mes yeux, aux iris dorés avaient des pupilles humaines. Ma dentition aussi semblait humaine, bien que je sois pourvue de multiples canines effilées sur chaque mâchoire. Mon cou était cependant plus long, et mesurait 10 bons cm de plus que celui d’un humain. Ma queue, qui partait du bas des reins devait atteindre un petit mètre. Mes jambes, recouvertes d’écailles plus épaisses ressemblaient à celles des antiques animaux que l’on peut voir dans certains musées de Coralia. J’avançais comme sur la pointe des pieds. Je ne devais vraisemblablement pas porter de chaussures tant mes écailles étaient épaisses et mes griffes imposantes.
[Pour faire plus court, vous prenez un argonien, vous le peignez en bleu et vous rallongez son cou d’une 10n de cm.] [Lors de ma mutation, je perds les pointes sur ma queue, ainsi que mes griffes, qui sont remplacées par des orteils quasiment humain. Je gagne en contrepartie deux cornes partant du sommet de mon front et se courbant vers l’arrière. Elles sont creuses, comportent des motifs, et améliorent ma perception de l’environnement et des choses.]Je pus sortir au début de l’après-midi. On m’avait rendu mes affaires, et j’avais revêtu une combinaison blanche, signe que j’étais affiliée à l’un des départements de la Ligue. Une fois dehors, je me rendis compte que si je pouvais me repérer dans la ville, je n’avais aucun souvenir de mon adresse personnelle. Il me vint l’idée d’aller chercher d’éventuelles réponses à l’endroit de mon Réveil, à savoir la bibliothèque. En marchant, j’eu l’idée de demander le livre que je semblai consulter avant mon amnésie. Je décidais de l’emprunter ; et comme je le pensais, le reçu que l’on me donna comportait mon nom et une adresse. Mue par une intuition, je commençais à feuilleter l’ouvrage, et découvris quelques feuillets manuscrits dont l’écriture me paru familière. J’entrepris leur lecture.
« Chère moi,
J’espère que tu n’es, enfin, que nous ne sommes pas trop perturbées par la perte des souvenirs de ces derniers mois. Effectivement, c’est moi, enfin nous qui en sommes à l’origine. Si il s’est bien écoulé deux semaines entre le début de notre amnésie et la découverte de cette lettre quand le livre t’a été livré, alors nous auront réussi une partie de notre mission.
Comme tu le sais, nous faisons partie du département R&D ; il y plusieurs mois notre équipe, épaulée par l’Astrodivision, à fait une avancée spectaculaire sur les hypothèses et les origines de la Genèse. Nous avions trouvé des anciennes coordonnées, datant d’avant l’âge des conquêtes. Cette avancée, risquant de bouleverser la Galaxie, nous avons été mis au secret par le Sénat. C’est ainsi que nous avons atterri sur cette planète et continué nos recherches dans la plus grande confidentialité. Nous n’étions qu’en contact avec les dirigeants de la Ligue que par l’intermédiaire d’une seule unité de l’Astrodivison.
Après de durs mois de labeur, nous sommes enfin arrivé à progresser! C’est, je n’arrive plus à me souvenir de son nom, qui a établi une conversion entre ces vieilles coordonnées et des coordonnées actuelles.
Je ne sais plus ce qui arriva ensuite.
Je suis certaine que nous n’avons pas encore transmit au Sénat et à la Présidente ces coordonnées et ce qu’elles impliquaient.
Puis, nous avons été attaqués par quelqu’un qui savait, ce sur quoi nous travaillions. Un espion surement ; je crois qu’il venait de Sol.
[Ici la vitesse d’écriture semble s’accélérer, les mots sont presque illisibles à certains endroits]Je me souviens que nous avons codé puis séparé les coordonnées. Chaque membre en avait une partie. Nous avons ensuite détruit toute autre trace de l’inform……. Je crois que nous nous sommes donnés rendez-vous sur une planète dans un autre système. J’ai du mal à me souvenir de ses coordo……….. Je crois que j’ai fait une erreur de dosage dans les composants du sérum amnésiant. Je commence déjà à en ressentir les effets alors qu’il ne …….. … … …….. avant …... La plupart de l’équipe a fuit par les Bare… avec l’équipe d’Astrodivision. Les autres, comme moi, nous avons fait diversion. J’essaye de me rappeler les coordonnées cryptées, mais je ne suis plus sure, je crois bien que c’est 9647. Je crois que nous avions rendez-vous dans …………….. Je ne sais plus les coordonnées du rendez-vous.
[L’ensemble devient illisible, on ne peut que déchiffrer que quelques mots.]……. onnées …. …………… …… … 23 …… …. .lé … …yptag… …. …. ..ivre … les …. rates.
.... …ime …… … romperie. ………. Trop forts ….ages, ……… de mé………. …….. importante ….. prév...
[Le reste se perd dans des taches d’encre] »
Étant sous le choc de cette lecture, je rentrais difficilement chez moi. Depuis cette fois, j’ai tellement lu cette lettre que je pourrai la réécrire, au mot et à la tache près.
J’arrivais dans un appartement standard et absolument banal. Je ne voyais aucun objet qui aurait pu laisser à penser que c’était ma maison plutôt qu’un appartement d’exposition. J’essayais de me calmer, et fini par recommencer à penser normalement. Si cette lettre, ma lettre, disait vrai j’étais encore menacée. Apparemment j’avais perdu trop vite et plus que prévu la mémoire.
Alors que cela faisait surement plusieurs heures que je méditais sur mon problème d’identité, quelqu’un frappa à ma porte. En ouvrant, je me retrouvais face à un serf, me conviant à une collation privée avec le noble de la cité, Oscar Padovano. Je réalisais alors que je ne me trouvais pas sur une planète de la Ligue mais sur une planète de l’Empire de Sol ! L’invitation ressemblant plus à un ordre masqué, je me préparais et allait à la demeure de Padovano.
Après quelques temps, je fus reçue par le maître des lieux en personne. Qui après avoir pris de mes nouvelles au sujet de mon passage à l’hôpital, pris des nouvelles de mes travaux et de mon équipe. Dire que j’étais mal à l’aise serait un euphémisme. Certaines insinuations laissaient à penser qu’il en savait plus qu’il n’y paraissait. Me voyant perturbée, il me congédia, tout en m’invitant pour le lendemain, pour que je lui fasse part de l’avancée des recherches une fois plus reposée.
En regagnant mon appartement, je me remémorais ma lettre et décidais de taire le plus d’informations possibles aux personnes de Sol, et de rejoindre mon équipe au plus vite, où qu’ils puissent être. Et pour cela je devais quitter la planète et le système au plus vite. Le lendemain, je trainais dans l’astroport dans l’espoir de trouver une solution. N’en trouvant aucune je me rendis la mort dans l’âme au rendez-vous avec le noble. Cette fois, je ne pus lui cacher mon amnésie, mais je prétendis n’avoir aucune idée d’où se trouvait mon équipe. Un air satisfait sur le visage Padovano me congédia à nouveau tout en me demandant de revenir dans une semaine, ou plutôt si la mémoire de mes recherches me revenait. Par la suite, je passais presque une semaine entière sur les quais de l’astroport, cherchant une solution, tout en feuilletant mon livre de pirates. Je me sentais de moins en moins à ma place dans cette ville et cela rendait mon départ encore plus urgent.
La veille de ma rencontre avec Padovano, je fus abordée par ce qui me semblait être un roturier. Il ne prit pas la peine de se présenter, me glissa un papier dans la main tout en me disant de faire attention à ce qu’on ne me suive pas, et disparu dans la foule. La note me donnait rendez-vous dans un bar de la Basse-Ville le soir même. S’est incertaine que je décidais de m’y rendre. L’endroit semblait assez bien tenu, et dès mon entrée je fus conduite dans un salon privé. J’y retrouvais le roturier du matin, attablé devant un copieux repas, qu’il m’invita à partager. Il se présenta sous le nom d’Eugenio. Très vite il aborda un sujet, que je pensais avoir réussi à garder secret, ma fuite imminente. Il ne paraissait pas dérangé par mes origines, et pour des raisons inconnues semblait décidé à m’aider. Il s’avérait qu’il quittait la planète et le système dans la nuit, et qu’il n’était pas contre le fait d’embarquer un passager supplémentaire sans contrepartie. Je l’estimait de bonne fois, et décidais de lui faire confiance. C’est ainsi que j’embarquais dans la nuit sur le Bellissime, avec pour seuls biens ma lettre et mon livre de pirates. C’était un vaisseau solaire, dont les ornementations laissaient présumer qu’il appartenait plutôt à un noble qu’à un roturier ; pourtant il s’avéra qu’il était bel et bien à Eugenio. En passant sur le pont, je notais que la plus part des hommes d’équipages étaient armés et qu’il en allait de même pour Eugenio. Il avait été convenu, qu’ils me déposeraient sur une planète-relais de l’OCG de la route galactique. J’avais choisi le relais de Mu-23 dans l’espoir que ces coordonnées soient celles indiquées dans ma lettre. Le voyage se passa sans gros problèmes, le vaisseau semblant avoir toutes les autorisations requises pour parcourir l’Empire de Sol. Malgré de nombreuses questions, je ne pus en savoir plus sur le passé ou les buts de mon sauveur.
Après un peu plus d’une semaine de voyage je posais enfin pied sur le relais. Eugenio reparti après m’avoir souhaité bonne chance. Je me mis alors directement à la recherche des mon équipe. J’y passais plus de deux semaines, pour au final me rendre compte que soit je n’étais pas sur la bonne planète soit, la date du rendez-vous était passé. De toutes façons je devais trouver un moyen de repartir de la planète et de poursuivre la recherche de mon équipe. Je ne songeais qu’à peine à contacter la Ligue car, si mon équipe avait bien fuit dans vers les Barens, même l’Astrodivision n’aurait pas la liberté et les autorisations nécessaires pour aller les chercher. Je devais les retrouver.
Alors que je cherchais une solution en marchant le long de l’astroport, j’entendis quelqu’un s’exclamer « C’est vraiment cool la vie de pirate ! Mais, on ne manque pas un peu de camarades ? » Par la suite, je su que c’était Shann, l’un des membres du Fafnir.
Seuls les pirates avaient la liberté de voyager partout où ils le voulaient, et après réflexion je concluais que la piraterie était l’un des moyens les plus rapides pour parcourir la galaxie. Avec de la chance je finirais bien par tomber sur une piste menant à mon équipe ou à mon passé. En plus, l’équipage qui débarquait avait l’air aussi honnête qu’un équipage de pirates peut l’être. C’est ainsi que je me présentais au capitaine, et fus recrutée à bord du Fafnir.