Acte V : Repos ! (suite)
La Lance sur la Colline du Serpent-Nuit et la soirée de Beltaine
La Nuée est à Umbar et
La Hyène a donné deux jours de liberté à la compagnie.
La Lance, toujours alitée et gravement blessée, souhaite séjourner chez son maître
Roshan. L'ancien gladiateur, plus connu sous le pseudonyme du "Roc", voit donc tôt le matin débarquer chez lui
La Lance accompagnée de son amie
La Gracieuse, ainsi que
Lohdnao et
Lucmaël, qui retourne rapidement auprès de ses compagnons au camp. On l'installe confortablement pour sa convalescence, on discute un peu.... Leur hôte est un homme peu causant mais affable et il prendra soin de sa protégée. Il prépare sa succession avec un maître d'armes Numenoréen du nom d'
Ethran, celui-là même qui a pris le jeune
Gimikhâd comme écuyer, lui évitant ainsi le destin peu honorable de mercenaire parmi la Nuée Ardente !
Lohdnao s'entretient avec
La Gracieuse. Il a une mission dangereuse et importante à entreprendre pour la Nuée Ardente en toute discrétion. Quelqu'un doit l'accompagner pour le couvrir et l'aider. Il souhaiterais que ce soit elle. La guerrière accepte avec évidence en rajoutant « Ce sera un honneur pour moi! ». Plus tard,
la Hyène confirmera cette demande.
Alors que
La Gracieuse s'en retourne au camp, elle rencontre
Sher,
la Vipère et surtout
Le Basilic qui se dirige vers le domaine de
Roshan.
La Gracieuse sait que
La Lance est très mal-à-l'aise en la présence du lieutenant et elle préfère retourner avec eux, pour veiller sur son amie.
Sher expose à
la Lance son projet de retourner sur la colline du pilier. une promenade et non un pèlerinage comme l'avait évoqué à tort
La Vipère ! Dans la chambre,
Le Basilic est discret et ne dit mot. Mais chaque fois que
La Lance jette un coup d'œil dans sa direction, il l'a regarde droit dans les yeux et elle détourne le regard.
Lohdnao est là aussi, et observe tous ce qui se joue dans la pièce.
Là-haut, on dit qu'il y a un temple désormais et on évoque la possibilité de demander une guérison divine pour
La Lance.
La Lance demande conseil et si les autres sont silencieux ou disent qu'on peut toujours essayer,
La Gracieuse n'est pas très enthousiaste : un dieu est-il si nécessaire ? Quel est le coût ? Ne sera-t-il pas trop élevé ? « Rappelle-toi
Sakina : pour qui gagnes-tu de l'argent ? Si le prix à payer est trop élevé, c'est pas une esclave du dieu de la Nuit qui pourra faire quelque chose ! Réfléchis bien ! Tu es grande.» Et malgré la décision finalement positive de
la Lance,
La Gracieuse concède à l'accompagner « C'est vraiment parce que tu me l'as demandé et parce que c'est toi ! » Finalement,
Lohdnao sort de son silence et émet également des réserve.
La Lance s'exclame alors : « Qu'est-ce que vous avez tous à me dire de faire attention? Oui, je vais y réfléchir et je vais faire attention. Mais là, je suis bonne à rien ! »
La procession se met donc en marche et
La Lance est transportée sur une charrette tirée par deux esclaves de
Roshan (car il les a prévenus : là-haut, les animaux deviennent nerveux et refuse d'aller jusqu'au bout ; en tout cas, les équidés, le bétail et les chiens.) Il faut plusieurs heures de marche pour atteindre le site. Nombreux sont ceux qui fréquentent les sentiers sinueux qui y mènent. Et au bout d'un moment,
Lohdnao fait remarquer l'étrange ballet des nuage qui ont l'air de s'amonceler au dessus de l'ancien emplacement du pilier numénoréen. De son côté,
Sher ressent le lieu comme "chargé". Avant, il était également puissant, mais aujourd'hui, "l'ambiance" de cette colline a drastiquement changée ! Le passage de
Melchior l'a marqué à jamais, à ce qu'il lui semble. Et cette nouvelle "ambiance", les autres ne tardent pas à la ressentir également. A mesure qu'ils s'approchent du sommet, l'atmosphère se fait angoissante ; on ne parle plus qu'à mi-voix... et seulement pour dire l'essentiel et lorsqu'il atteigne le sommet, même le vent s'est tu !
Seuls
Lohdnao et
le Basilic ont l'air d'être totalement maître de leurs émotions.
Le sommet de la haute colline est occupée par des dizaines de tentes noires estampiller du symbole du Serpent-Nuit : des bannières de sable à un serpent de gueule en cercle, se mordant la queue. Les tronçons brisés du pilier d’
Ar-Pharazon forment un décors donnant une tout autre dimension au lieu. Et on peut distinguer les début de constructions en dur. De longues files d'attente serpentent devant l'entrée de certaines grandes tentes.
De temps à autres, des cris de douleurs ou peur se perdent dans le vent, et les nouveaux venus se regardent avec une certaine inquiétude
Les mercenaires réalisent alors que lorsqu'ils étaient arrivés au camp des prêtres de la Nuit, ils avaient entendus des hurlements identiques venant d'un peu partout des tentes. Ce vacarme maintenant identifié est terrifiant. L'épreuve qui dure plusieurs minutes semble interminable.
Plusieurs prêtres aspirants ont la charge d'accueillir les gens pour les conseiller et les orienter.
Sher présente le cas de
La Lance à l'un d'eux, demandant s'il est possible de faire quelque chose. Il répond par l'affirmative mais il y aura beaucoup d'attente en montrant une grande tente et une file d'attente de 2 heures environ.
Le Basilic sort 2 pièces d'argent pour écourter d'autant cette attente. Ils sont annoncés -sous un faux nom- à la grande tente où les prêtres guérisseurs acceptent de les recevoir rapidement. On les fait patienter dans un "salon" où des petites friandises et du thé à la menthe est à leur disposition, ainsi qu'un esclave pour les servir.
Sher perçoit une atmosphère chargée en force mystique.
Un prêtre entouré de 2 acolytes, fait finalement son apparition dans le salon :
Rakim, se nomme-t-il. Après une prise de contact rapide, il fait dévêtir
La Lance à la vue de tous ses compagnons, puisque ceux-ci préfèrent rester auprès de leur amie. A l'idée d'être nue devant tous,
La Lance se mortifie... mais elle laisse les acolytes oeuvrer. Même s'ils font attention, l'opération est une longue souffrance, tant morale que physique. Seul,
Lohdnao détourne le regard. Tous les autres hommes, de la Nuée ou non, profitent du spectacle !
Une fois dévêtue,
Rakim palpe le corps de la Lance, pour prendre la mesure des blessures, autant par plaisir que par professionnalisme et annonce son verdict : si elle a la Foi, qu'elle s'en remet à
Nabat-Lyl, le Serpent-Nuit, il acceptera de la guérir. Le prix ? 5 pièces d'or.
La Lance monte un embarras certain : elle n'a pas cette somme avec elle ! C'est alors que
Le Basilic ouvre sa bourse pour en sortir l'argent nécessaire.
Les prêtres se mettent en position autour de
La Lance toujours nue et commence à psalmodier dans une langue qui n'est ni de l'haradaïc ni de l'adûnaïc. Seuls
Sher comprend un peu et confirmera que c'était des prières.
La Lance sent son esprit enveloppé d'un courant froid, comme un serpent qui s'enroulerait autour d'elle peu à peu, non pas pour la protéger, mais pour l'étouffer ! Et c'est d'ailleurs la sensation qu'elle éprouve dans un second temps. Son corps est comme broyé par une force inexorable et elle ne peut plus contenir ses hurlements de peur et de douleur. Et alors qu'elle ne sent plus vraiment son corps, réduit, à ce qu'il lui semble, à une bouillie informe, c'est son esprit-même qui devient la cible du serpent. Elle le sent glisser au plus profond de son être. Elle voudrait retrouver la quiétude de l'inconscience, mais elle reste des plus éveillées, hurlant de toute son âme, avec la folle espérance qu'ainsi, elle pourra s'échapper par sa bouche, quitte à mourir ! Mais non... n'était-elle pas venue ici pour vivre, précisément ? Le Serpent-Nuit lui offre la sensation extrême de sa vie et lui refuse le repos de la mort !
Et puis les choses semblent s'atténuer, peu à peu. Le serpent se retire, dans une insoutenable lenteur. Et
la Lance ressentira encore longtemps l'empreinte qu'il aura laissé en elle... à moins que... à moins qu'il ne soit pas totalement parti...
Quand tout est fini, les prêtres prennent congé pour s'occuper d'un autre cas dans un autre salon. Mais avant, il précise bien que la Lance n'est pas complètement soignée ! il est préférable qu'elle garde les atèles, en renfort de ses membres encore faibles, et qu'elle se ménage. Mais queand elle aura repris ses esprit, elle pourra sortir debout !
La Lance, pantelante, gémissant encore par moment, est peu consciente de ce qui l'entoure, tant son esprit a cherché à se réfugier au creux de son être, pour échapper, en vain, à l'emprise du Serpent-Nuit et ressent à peine les vêtements que
La Gracieuse pose sur elle pour la couvrir. Mais au bout d'une dizaine de minutes, elle se sent mieux... beaucoup mieux. Elle se rhabille avec l'aide de
la Gracieuse et se sent la capacité de se mettre debout et de marcher. Et de fait ! C'est d'abord mal assuré, mais elle met un point d'honneur à sortir de cette tente et à entamer le chemin du retour sur ses 2 jambes ! Le début du retour se fait dans le silence et l'expectative... et puis à mesure qu'ils s'éloignent du haut de la colline, les esprits s'allègent et les langues se délient. Mais on tache de parler d'autre chose...
La Lance retourne également dans la charrette à bras, car la route est longue.
Sher laisse partir les autres et reste un peu plus longtemps, car il désire s'entretenir avec des prêtres. Il reviendra au camp au cours de la nuit, le front soucieux et le regard perdu dans ses réflexions internes.
Pendant ce temps,
Andile, sous les réflexions du
Basilic, décide d'en apprendre plus sur la gangrène en ville.
Lucmaël,
Vaughan et
Ruadh, leur poche remplie de leur soldes des deux dernières missions, se renseignent auprès d'
Argazûl au sujet des lupanars d'Umbar.
Lohdnao étant resté auprès de la Lance et ne revenant pas, ils font une demande particulière à
Argazûl... Mais eux, ce soir, ils vont faire la fête dans l'esprit d'une tradition du nord à la fin de la saison sombre...
Lorsque la nuit est tombe à Umbar, les riches demeures s'illuminent des lumières des lampes à l'huile et des torches.
Lucmaël,
Ruadh et
Vaughan, que l'on aide à marcher, entre dans un établissement raffiné, aux pièces richement décorées de soieries. Des parfums de myrrhes et de santal s'exhalent des encensoirs. On reçoit les trois hommes avec une surprise que l'on tente de dissimuler. Dans un premier temps, les trois étrangers sont déshabillés par de belles esclaves, et sensuellement lavés. On leur démêle les cheveux et la barbe, on les parfume... puis on les vêt de toges délicates avant de les conduire dans une salle où une table basse entourée de banquettes confortables étalent des mets odorants et bellement présentés. Une demi-douzaine de magnifiques esclaves echab les attendent pour les servir... dans tous leurs désirs... !
La soirée s'étire entre massages et plaisirs de la bouche... puis, les belles créatures leur font découvrir toute l'étendue de leurs compétences... et c'est bien à cela qu'ils prennent conscience que les femmes de leur contrée n'ont rien de... "professionnelles" !!
C'est peut-être un Beltaine un peu en avance et pas très traditionnel, mais c'est un Beltaine dont ils se souviendront toute leur vie !!
La nuit est donc tombée depuis longtemps quand
Lohdnao revient au camp, avec
la Gracieuse,
la Vipère et
le Basilic. Mais rapidement, on lui apprend qu'un message l'attend chez
Argazûl. Il s'y rend et découvre, non pas un message, mais une personne...
Sarit Gizem, une Echab aux yeux bridés dont il est difficile de savoir si elle est esclave ou non (elle ne porte pas le collier typique). Tout de suite, il sent le "piège" et la patte de ses amis. Mais sûr de sa volonté, il accepte de partager le repas qui a été préparé. Le moment est agréable,
Sarit, a une conversation intéressante et une détermination dans le regard qui ne manque pas de séduire
Lohdnao. Il repousse le moment de quitter ce petit jeu de séduction... parce qu'il ne parvient finalement pas à y mettre fin ! Malgré lui, il passe aussi une nuit inoubliable...
Le lendemain,
Lohdnao houspille ses compagnons en leur affirmant que la dame a passé une très mauvaise nuit « Ne me refaites plus jamais ça. Et la prochaine fois, tu feras mieux de me demander mes goûts! » Puis, il s'en va.
La Lance teste son corps, manie une lance pour constater ses fonctions retrouvées, même si elle a encore des douleurs.
La Gracieuse, est à la fois soupçonneuse et émerveillée. Qu'est-ce qui se cache derrière ce miracle ?
Avant que la Nuée ne reparte,
la Gracieuse s'occupe du sort de
Souad, la jeune Echab ramené de la frontière et placée sous sa protection sous le statut d'esclave. Via
la Lance, elle s'arrange avec
Roshan, pour qu'il l'accueille dans son domaine, lorsque la Nuée repartira, contre dédommagement, bien sûr. Et bien lui en prend car le départ est ordonné dès le lendemain.
Le motif et la destination sont inconnus. Mais les blessés grave et les troupeaux sont laissés en arrière, comme pour une mission. Au matin du 3ème jour,
Lohdnao quitte le campement, alors qu'aucun ordre n'a été donné de repartir. Plus tard dans la journée,
la Hyène guidera sa troupe dans les collines du Sud d'Abarlôni pour y retrouver
Lohdnao et 3 caisses. Des traces de chariot arrivent et repartent du lieu.
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Mes frères, commence le Variag. Vous m'avait accueilli au sein de votre compagnie. Vous avez pu voir que moi et mes compagnons avions des arcs spéciaux. Il y en a une centaine ici, identiques aux nôtres.Il ouvre une des caisses qui étaient à ses pieds faisant apparaître de magnifiques arcs composites.
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Ils tirent loin avec une grande précision. Ce sera notre effet de surprise lorsque nous aurons une grande bataille à mener. Il faut donc garder ces armes secrètes et ne pas les sortir temps que La Hyène ne nous en aura pas donner l'ordre. Il est nécessaire de s'entrainer. Ils sont étrangers, et il faut en prendre soin car ils ne pourront être refaits et sont réparables que difficilement.Rares sont les mercenaires qui n'ont pas le regard incrédule d'un enfant à qui on offre un magnifique cadeau.
La Flèche en a même les larmes au yeux et vient doucement enlacer
Lohdnao en le remerciant. Et la distribution commence. Une fois en main, chacun des mercenaires s'empresse de le scruter sous toutes les coutures en l'examinant, et tout particulièrement les artisans archers de la compagnie ! Tous, à part
L'Enclume et
Sher, ont hâte de l'essayer. En revanche, L'Enclume n'a qu'une envie, le démonter !! l en reçoit d'ailleurs 2, dont un servira à son étude.