" Il était une fois, au Royaume des Songes, une petite fille, qui un jour décréta que toutes les histoires devaient lui appartenir. Elle devait pour celà couper la langue de tous les conteurs de la terre. Après avoir embrassé sa mère, puis son père, elle fit son baluchon et quitta son petit village...."
" Elle n'avait pas parcouru trois lieues qu'elle se rendit déjà à l'évidence: il y avait une faille dans son plan parfait.
Pour couper les langues, il fallait bien un couteau ou une quelconque arme tranchante !
Toute à ses pensées, elle remarqua à peine qu'elle venait d'entrer dans un petit village au milieu duquel tronait un étal duquel émanait un fumet des plus
merveilleux.
Là , debout face à elle, un immense cuisinier découpait un citron vert avec une extrême agilité et surtout, avec un large tranchoir..."
"- La chance est avec moi, pensa-t-elle.
L'immense cuisinier saisit de sa main gantée un énorme poisson, bien frais, car le village était situé au bord d'une mer poissonneuse, et était peuplé d'habiles pécheurs. Il laissa son tranchoir à la lame luisante s'abattre sur le poisson, lui ouvrant le ventre avec une dextérité rare.
Soudain, fendant le ciel, rapide comme l'éclair, une mouette rieuse de la taille d'un aigle s'abattit sur l'étale, saisissant le poisson de ses pattes, et s'envola. Le cuisinier se mit à la poursuivre en pestant, laissant sur l'étale son tranchoir affuté..."
" la fillette s'approcha de l'étal alors que tous les gens autour d'elle regardaient le cuisinier beuglant et gesticulant. Elle se saisi vivement du grand tranchoir qu'elle glissa sous son manteau et elle en profita pour attraper un sac de toile sous l'étal qu'elle remplie en piochant au hasard sur l'étal. Il lui faudrait bien se nourrir pour accomplir son voeu. Ainsi chargée, elle quitta discrètement le marché pour trouver le premier conteur, mais un léger gargouillement lui monta du ventre. Les odeurs du marché et l'excitation de son larcin avaient aiguisé son appétit. Elle s'installa sur une caisse près du port et fourragea dans son sac à la recherche d'un repas. Elle se saisi d'un poignée de coquillage qu'elle brisa d'un coup du dos du tranchoir avant d'en gober le contenu. A la cinquième, elle manquât de s'étrangler et en toussant, elle rejeta une pierre qui vint cliqueter sur le quai. Intriguée, et se saisi du caillou couvert de la chair du mollusque, le nettoya et vit apparaitre une magnifique perle noire au creux de sa main. Elle en avait déjà vu sur les bijou de certaine grandes dames. Avec un grand sourire, elle pressa son petit trésor contre son coeur. Elle n'aurait pas de problème d'argent avant un bon moment et se trouva confortée dans sa quête que le destin favorisait tant..."
- une tour en ruine
