[align=center]3 - Histoire d'Eredane[/align]
L'Eclipse:
[align=justify]Les Elthedars: Les Anciennes Fées, furent les premiers êtres à voir le jour sur Eredane. Enfant bénis des Dieux, ils vivaient en harmonie avec leur territoire et colonisèrent même, dit-on, de nombreuses contrées au delà des mers. Il reste très peu de choses de cette civilisation, si ce n'est quelques cités dans certaines régions reculées de la forêt d'Erethor, difficiles à trouver car le plus souvent complètement recouvertes par la jungle.
Izrador: Un jour, une guerre éclata entre les Dieux, et de grandes batailles eurent lieu, qui déchirèrent le ciel. Après avoir vaincu les principaux fauteurs de troubles, les Dieux furent mis en échec par Izrador, le dernier et le plus puissant des rebelles. La bataille qui s'ensuivit fut terrible, mais Izrador finit par être chassé du Plan Divin et il chuta sur Eredane; nul ne sait pourquoi Eredane en particulier et pas un autre Plan.
Mais cette victoire avait un prix: Elle s'accompagna de la rupture du lien entre Aryth et les autres Plans, et les Dieux se trouvèrent incapables de venir en aide à leurs serviteurs sur Aryth au moment où ces derniers en avaient pourtant le plus besoin. En effet, la chute d'Izrador se matérialisa par l'Eclipse: Un voile noir masqua le soleil et les étoiles et les ténèbres envahirent Aryth. De titanesques démons firent s'abattre des pluies de lave et un maelström d'énergie magique parcourut le continent. L'ancien monde fut purement et simplement détruit et seuls de rares survivants parmi les Elthedars trouvèrent refuge au fin fond des forêts où les esprits sylvains leur vinrent en aide et repoussèrent les attaques démoniaques.
Après quelques années, l'ombre se retira du Sud d'Eredane et se concentra dans les étendues glacées du Nord (En Haut-elfe, Izrador signifie littéralement "Ombre du Nord"), où elle tomba dans un profond sommeil. Eredane put revoir le soleil...
Les Alethars: Les Elthedars reprirent peu à peu le dessus. Après quelques essais infructueux de reprise de contact avec les Dieux, ils comprirent qu'il leur faudrait reprendre eux-mêmes possession de leur terre. De cette prise de conscience vint l'idée de prendre le nom d'Alethars (Jeunes Fées). Ils furent surpris par le nouveau visage d'Eredane, mais commencèrent à grandir et décidèrent de coloniser les terres hors de la forêt, dont ils s'aperçurent qu'elle ne couvrait à présent plus que la partie occidentale du continent.
Ceux qui restèrent dans la forêt d'Erethor prirent le nom d'Elfes. Ils découvrirent progressivement qu'en l'absence du lien divin, une flamme intérieure habitait les Alethars et qu'il était possible d'en tirer de grands pouvoirs, pouvoirs qu'ils se mirent à étudier et développer. Ces capacités se rapprochant dans leurs effets des anciens pouvoirs divins, cette discipline fut appelée Magie Arcane.
Ceux qui s'installèrent dans l'Eren Méridional évoluèrent rapidement et devinrent les Halfelins, excellents paysans et artisans. Certains poursuivirent vers l'Est et colonisèrent les rudes Montagnes Kaladrunes; ils devinrent les Nains, mineurs et métallurgistes exceptionnels, quoique cette colonisation se fit au prix de la disparition de nombre d'entre eux dans les froids du Nord de la montagne. Plus tard, une partie des clans Nains en eurent assez d'affronter ce difficile climat et ils s'installèrent en bordure de la Mer de Pellurie et le long du fleuve Eren; ils évoluèrent rapidement pour devenir les Gnomes, navigateurs qui se mirent à arpenter l'Ishensa, l'Eren et la Mer de Pellurie sur leurs navires de commerce.
Au fur et à mesure des milliers d'années que prirent la reconquête d'Eredane, les autres peuples s'étiolèrent peu à peu et finirent par disparaîre: Les Dryades, les Follets et les autres esprits sylvains s'éteignirent en Erethor, les Géants qui peuplaient l'Eren Septentrional disparurent tandis que les contacts avec les Dragons, quotidiens avant l'Eclipse, furent rompus, et eux aussi finirent par disparaître.[/align]
Le Premier Âge:
[align=justify]L'apogée des Alethars: Il y a 8000 ans, une sorcière Elfe nommée Aradil prit le pouvoir en Erethor. L'année de son sacre, appelée Année de la Reine, est le point de départ du calendrier des scribes de la Cour. En effet, cet événement est à l'origine d'un âge d'or fabuleux pour les Elfes, peut-être supérieur à tous ceux connus précédemment par Aryth. Cette ère de prospérité se traduisit notamment par un développement fantastique de la Magie, la domination de la forêt et la fondation du mode de vie arboricole des Elfes.
A cette période apparurent les premiers Orques. Soutenus par des hordes de serviteurs Gobelins et par des Ogres et des Trolls, ils menèrent des pillages systématiques sur les frontières nordiques des royaumes Alethars, notamment les Elfes des Neiges (Erunsils) et les Nains, et devinrent rapidement une menace réelle. Par chance, ils étaient peu organisés et les repousser n'étaient pas très coûteux; néanmoins, Aradil prit contact avec les autres Alethars. Dès lors, tous ces peuples portèrent une attention particulière aux événements des frontières nordiques et conservèrent des contacts réguliers les uns avec les autres.
La prospérité gagna rapidement les non-Elfes, qui bénéficièrent du rayonnement de la civilisation Elfe, dont le peuple se mit à construire systématiquement des routes afin de relier les hameaux d'Eredane; l'apparition des premiers vrais Sang-mêlés date de cette époque. Les Elfes apprirent à ceux qui le voulaient la manipulation de la Magie. A la même période, les Nains découvrirent les premiers filons de Mithril au fond des Kaladrunes, métal qui fit d'eux les plus fameux joailliers et enchanteurs d'Eredane. Un grand progrès technique s'ensuivit qui profita notamment aux Halfelins, dont les méthodes agricoles s'améliorèrent fortement, et qui, combiné à une affinité particulière avec la Magie, conduisit à la sédentarisation des trois-quart d'entre eux. De l'exploitation rationnelle des forêts par les Halfelins, les Gnomes tirèrent le meilleur des essences de bois et devinrent d'excellents architectes navals; ils adoptèrent alors un mode de vie presque uniquement aquatique, vivants sur leurs merveilleux bateaux et assurant des communications rapides par les fleuves et les mers.
L'invasion Dorn: Contre toute attente, le danger vint du Sud: Arrivés de la Mer de Kasmaël par bateaux, fuyant eux-mêmes un royaume dont ils avaient été chassés, les Dorns, des Humains puissamment bâtis, envahirent sans difficulté les grandes plaines de l'Eren, du fait de leur tradition guerrière inconnue sur Eredane. Ils soumirent Halfelins et Gnomes en quelques semaines, ne laissant que quelques fuyards qui parvinrent en Erethor et dans les Kaladrunes. L'annonce du désastre souleva les forces Elfes et Naines dans une guerre qui dura des siècles; elle fut l'occasion pour les Elfes de développer des sorts offensifs et pour les Nains des machines de guerre. Mais cela ne suffit pas à faire plier les Dorns, dont l'organisation était nettement supérieure malgré leur ignorance totale de la Magie.
Au cours du conflit apparurent sur les champs de bataille les premiers Affamés: Mus par une force inconnue, une proportion grandissante des cadavres se releva et pourchassa les vivants. Les Dorns, les Elfes et les Nains, tous débordés par le phénomène, ne furent pas longs à amorcer une trève: Les Dorns s'installèrent en Eren, particulièrement sur les rives septentrionales de la Mer de Pellurie, où la grandissante menace Orque leur permit d'assouvir leurs pulsions guerrières. On découvrit qu'il suffisait de décapiter ou brûler les cadavres pour s'assurer qu'ils ne se relèvent pas. Les peuples libres s'épanouirent des siècles durant, dans une concorde renouvelée.
La guerre des trois peuples: Mais pendant ce temps, l'Ombre se structura et asservit les Orques, les Gobelins, les Ogres et les Trolls. Quand les Orques se déversèrent subitement sur Eredane, on crut à une reprise des des pillages, avant de comprendre ce qui se passait réellement: Izrador tentait d'atteindre directement le coeur d'Erethor afin de mater les Elfes au plus vite. Au nom de leur alliance, Aradil fit appel aux Nains et aux Dorns qui envoyèrent leurs troupes. On se rendit compte que les armées d'Izrador comptaient dans leurs rangs des Dorns et des Elfes corrompus, bénéficiant d'une Magie Divine débridée (et pour cause), les Légats. La guerre des trois peuples fut un massacre inimaginable, dont les récits semblent toujours parfaitement improbables. Grâce à l'union des peuples libres, les forces d'Izrador furent repoussées au delà de ce qui allait devenir les Marches du Nord.[/align]
Le Deuxième Âge:
[align=justify]L'invasion Sarcosienne: L'année 5133 du règne d'Aradil marque la fin de la guerre des trois peuples et le début du Deuxième Âge. Il débuta par la reconstitution d'armées composées de régiments mixtes et par la construction des Marches du Nord, un puissant réseau de forteresses situées le long des frontières Nord. Remplies de soldats entraînés et armés jusqu'aux dents, ces défenses étaient la meilleure sécurité envisageable.
Mais une nouvelle fois, le danger vint de la Mer de Kasmaël. Les Sarcosiens, ceux-là même qui avaient chassé les Dorns de leurs terres d'origines, débarquèrent à leur tour et envahirent facilement le Sud de l'Eren grâce à leur cavalerie et à l'acier, choses totalement inconnues sur Eredane. Leurs assauts sur les Elfes et les Nains furent néanmoins facilement repoussés, la cavalerie Sarcosienne étant incapable de pénétrer forêts et montagnes. Elfes et Nains menacèrent de déferler avec leur Magie et leurs armes de Mithril pour rejeter les Sarcosiens à la mer, ce qui força ces derniers à accepter un traité de paix qui leur assignait la partie Sud de l'Eren (la partie Septentrionale restant aux Dorns), mais sans suzeraineté sur les Gnomes et Halfelins y habitant. Afin de soutenir un mode de vie sédentaire et urbain dans leurs terres, les Sarcosiens résolurent de s'allier aux artisans et paysans Halfelins, aux navigateurs Gnomes et aux fantassins Dorns. En quelques siècles, les colons Sarcosiens délaissèrent leurs liens avec l'Empire Sarcosien de Pellurie et nouèrent des liens de sang avec les Dorns, donnant naissance aux Sang-mêlés Humains qu'on appelle Ereniens.
L'extinction des Dragons: Après une longue période de prospérité retrouvée, les attaques Orques reprirent sur les Marches du Nord, de manière plus ou moins épisodique, jusqu'au jour où une puissante attaque perça précisément la ligne de défense en son point le plus faible. Les troupes Orques, au lieu de déferler directement vers le Sud comme lors de la première guerre, s'étendirent tout au long du côté Sud des Marches. Celles-ci tombèrent en quelques mois, tandis qu'une guérilla incessante se développa avec les peuples libres. Les Orques furent stoppés, mais il se révéla impossible de les repousser au delà des Marches. Une fois les armées des peuples libres usées par cette guerre de position, une troupe de Dragons ralliés à Izrador parcourut les lignes pour y semer le chaos et la confusion; les peuples libres ne furent sauvés que par l'arrivée providentielle d'une autre armée de Dragons qui se sacrifia en anéantissant la première, signant ainsi la fin de cette race. Cette victoire permit de surprendre les Orques et de les repousser au Nord des Marches, mais elle engendra de telles destructions qu'elle fit presque autant de mal que de bien.[/align]
Le Troisième Âge:
[align=justify]Les peuples fatigués: En l'an 7081 du règne d'Aradil, dans les cendres encore brûlantes du souffle des Dragons, les peuples libres prolongèrent immédiatement les alliances, chacun partant du principe qu'Izrador reviendrait à la charge.
Mais la guerre, terriblement usante pour les peuples, faisait régner le pessimisme, limitant chez beaucoup la conscience de l'avenir à la durée d'une vie ou deux. De surcroît, les Nains ne connurent, eux, aucune trêve, toujours persécutés par des attaques Orques de plus en plus violentes; leur isolement grandissant se matérialisa par l'abandon progressif des cités de surface au profit des demeures souterraines. Les Sarcosiens et les Dorns, touchés de façon très différente par la guerre, se comprirent de moins en moins. Seuls les Elfes, grâce à la volonté d'Aradil, prirent soin de réellement se préparer et de reconstruire les Marches du Nord tout en venant en aide aux Nains.
La dernière bataille: Izrador utilisa des moyens subtils, corrompant les âmes faibles et délitant patiemment, à force de tromperie, les liens entre les peuples, jouant à fond sur la paranoïa. Les Dorns rejetèrent finalement leurs alliances avec les Sarcosiens. Les Gnomes et les Halfelins restèrent en bonne intelligence, mais limitèrent leurs relations avec les Humains à la sphère commerciale, les Gnomes ne gardant finalement de bons contacts qu'avec les Nains, et les Halfelins qu'avec les Elfes. Les Nains finirent par prendre l'aide apportée par les Elfes comme une marque de pitié; sans pouvoir se permettre le luxe de refuser cette aide, ils la prirent de plus en plus avec un certain dédain et devinrent peu à peu aigris vis-à-vis de tous les peuples libres hormis les Gnomes.
En 7833, les Orques marchèrent sur les plaines de l'Eren sans véritablement rencontrer d'adversaires à défaire; il ne leur fallut que quelques semaines pour s'emparer d'Eredane des Marches du Nord jusqu'à la Mer de Kasmaël. Seuls les Nains, terrés dans leurs forteresses sous la montagne, et les Elfes, protégés par la forêt et le pouvoir d'Aradil, évitèrent l'invasion des suppôts d'Izrador.[/align]
Le Quatrième Âge:
[align=justify]Un siècle s'est écoulé depuis la chute de l'Eren, qui marque la fin du Troisième Âge et le début du règne sans partage d'Izrador sur les Sarcosiens, les Dorns, les Halfelins et les Gnomes. Grâce aux troupes orques (et leurs serviteurs), Izrador a achevé la stabilisation et le verrouillage des territoires conquis initialement et s'intéresse maintenant aux fronts d'Erethor et des Kaladrunes.
Dans les Kaladrunes, la stratégie n'a pas varié depuis le Troisième Âge, et consiste à harceler les Nains pour les repousser toujours plus profondément dans les entrailles de la montagne. Sur le front d'Erethor, la tâche est bien plus délicate, car la forêt se défend elle-même et est en plus peuplée de soldats organisés, entraînés et bien équipés; toutefois, le front Nord, malgré la sauvagerie des Erunsils, donne d'inquiétants signes de faiblesse. Par ailleurs, Elfes et Nains présents en Eren ainsi que les Halfelins restés nomades, lorsqu'ils ne sont pas réduits en esclavage, sont abattus à vue. Les déplacements non autorisés par le nouveau maître d'Eredane sont durement punis, ce qui complique les coopérations entre les peuples. Les Légats d'Izrador, promus au rang de seigneurs d'Eredane, pourchassent tout détenteur ou utilisateur de Magie à l'aide des Astirax, des démons qu'Izrador parvient à enchaîner dans des animaux. Une fois arrêté par un Légat, on meurt lentement sous la torture ou rapidement par une exécution sommaire. A présent, Eredane agonise sous la poigne de l'Ombre...
A ceci près que, libres ou soumis, les peuples d'Eredane ont conscience d'aller à l'abattoir et n'y vont pas le coeur léger. C'est le défaut de la logique de la terreur: Le désespoir pousse les gens à la révolte. La résistance est brouillonne, menacée par les dénonciations, écrasée par la torture, mais déterminée à mourir en tentant d'arracher sa liberté plutôt qu'en se lamentant dans l'attente du bourreau.[/align]