Punaise les gars... vous entendre parler de l'ancien temps... j'essaye toujours de m'imaginer à quoi ça pouvait ressembler... j'en rêve même parfois la nuit...
Je me permet de prendre le relais, si vous voulez bien. Oui, le gamin comme vous dites il faut bien qu'il essaye de s'imposer ! Ha ha....
*soupir*....
Le gamin... Ai-je vraiment été un jour un gamin ? C'est vrai que depuis un peu plus d'un an j'en ai jamais vraiment parlé de "l'Avant The Town". Je suis né à Denver... après l'infection. Et une chose est sûre, l'ambiance était assez morose. Quand je suis venu au monde, il y a pas eu de fête. Mon père, qui était dans l'armée sensée nous surveiller, était déjà mort depuis quelques semaines. Tout ce que j'avais c'était ma mère...
...Et ma mère... Je sais qu'elle m'aimait. Enfin... je l'ai su bien plus tard. Parce que voyez-vous, ma mère ne m'a jamais embrassé... aussi loin que je m'en souvienne. A la place de ces élans d'affection, je l'entendais pleurer tous les soirs. Durant mon enfance je me demandais pourquoi ma maman pleurait tout le temps. La vie était pas si mal. On était dans la ville, avec nos amis et nos voisins, un charmant couple de personnes âgées. D'ailleurs j'étais très souvent chez eux. C'était comme mes grands-parents. 'Pa et 'Ma me disaient qu'ils devaient s'occuper de moi parce que ma maman était très fatiguée. Jusqu'à un soir, quand j'avais neuf ans. Je jouais chez eux, comme d'habitude, et ma mère, comme tous les jours, venait me chercher pour qu'on aille manger et que j'aille dormir. Sauf que ce soir là, elle pleurait déjà. C'était étonnant, d'habitude elle attendait toujours que je sois couché. Et elle s'est mise à discuter avec 'Ma. Et là j'ai compris pourquoi elle semblait si triste. Elle s'en voulait. Elle s'en voulait de m'avoir mis au monde alors qu'elle n'avait rien à m'offrir si ce n'est le désespoir et la peur de mourir.
A cette époque je ne comprenais pas. Pourquoi ma maman ne m'aimait pas ? Alors je me suis dit que je n'avais pas ma place avec elle. Je suis rentré avec elle, elle m'a mis au lit et c'est la dernière fois qu'elle m'a vu. J'ai pris le peu d'affaires que j'avais et je suis parti de la ville. Avec les autres enfants on savait qu'il y avait des passages pour sortir et on s'était toujours dit qu'un jour on irait voir comment c'était dehors, faire comme les grands. Sauf que je suis parti avant. 'Pa, avant d'être dans le camp était un grand amoureux de maquettes. Du coup il m'avait appris à être agile de mes mains et bricoler des petites choses. C'est certainement pour ça que j'ai réussi à survivre seul alors que j'avais que 9 ans.
Les premiers jours ont été assez faciles, le secteur de Denver avait été bien ratissé par les militaires de la ville. J'avais faim mais j'avais pensé à prendre de l'eau et il y avait souvent des moyens de prendre de l'eau. Encore aujourd'hui je remercie 'Ma de m'avoir toujours dit qu'il faut faire chauffer l'eau parce que des petits monstres étaient cachés dedans et voulaient manger mon ventre. Au bout d'une semaine ça commençait à devenir vraiment difficile. A 9 ans, presque rien manger c'est pas bon. Alors j'ai dû réagir. On a beau être un enfant, on sait se débrouiller. Alors j'ai tué pour la première fois. C'était un petit lapin. Tout petit, comme moi. J'avais trop faim mais pourtant j'ai pleuré toute la nuit. J'étais plus un enfant car j'avais tué.
Quelques temps après, je ne saurais dire combien, j'ai trouvé un couple. Comme moi ils étaient perdus, affamés et fatigués, mais ils m'ont accueillis quand même. Ça a duré quelques semaines, voire quelques mois, je ne sais plus. Le temps paraissait si long dehors à survivre. La fin, elle, fut brutale. Nous étions en train de fouiller une maison à la recherche de quelques conserves alors qu'on avait rien mangé depuis des jours. On faisait toujours attention. Sauf que ce jour là, il y avait un rôdeur. Ils s'en sont occupés mais m'ont demandé d'aller chercher des affaires dans notre petit chariot qu'on avait caché un peu plus loin. Tout content de les aider je m'y suis rué. Alors que je cherchais je ne sais même plus quoi, j'ai entendu un coup de feu. Je savais qu'ils avaient qu'une balle dans le seul pistolet qu'ils avaient trouvé. Je me suis dit qu'il y avait un rôdeur alors je me suis caché comme ils me le demandaient. Sauf qu'il n'y avait pas de bruit. Je suis donc retourné dans la maison et je les ai vu. Elle gisait au sol, une balle dans la poitrine et lui se balançait au bout d'une corde, le pistolet encore dans la main. Elle avait été mordue. Lui ? Non. il l'avait tué et il s'était tué pour la rejoindre. Ils m'avaient abandonné, comme ma maman.
Ce jour là j'ai décidé de rester tout seul. Je ne sais pas comment j'ai survécu seul à 9ans. Mais de toute manière je n'était plus un enfant. J'avais tué et j'avais vu deux personnes se suicider. Qui peut rester un enfant après ça ? Alors j'ai tout appris, tout seul. J'ai appris à récupérer de l'eau et à la filtrer, à faire des pièges pour les animaux, à barricader des portes. Oh j'ai bien rejoins des groupes de survivants durant quelques temps, mais ça n'a jamais duré plus de quelques semaines. Je me méfiait trop, j'étais trop distant et je finissait par partir où... eux mourraient. Jusqu'à il y a un an environ. Ce jour là, j'ai vu l'horreur. Croyez-moi, les rôdeurs je connais. Mais ce n'en était pas un. J'étais avec un groupe de survivants depuis quelques jours et on devait fouiller un petit entrepôt. Pas de bruit, rien, on s'est dit que c'était sûr. Sauf que j'ai entendu un petit clic-clic, sec, perçant le silence de mort qui régnait dans l'entrepôt. Tout de suite je me suis caché sans faire un bruit sauf que mes camarades n'ont pas eu autant de chance. Et j'ai vu mes 12 nouveaux amis se faire littéralement déchiqueter par un seul "Clicker". J'étais tellement effrayé que je n'ai pas bougé, pas bougé pendant des heures. Le clicker était parti car il poursuivait un du groupe.
Finalement quelques heures ou jours après je ne sais pas combien de temps je suis resté caché dans cet entrepôt à me dire que tout était fini et que jamais je ne pourrais trouver un groupe, un grand homme, noir, taillé comme une armoire à glace avec un grand sourire m'a tiré de là et m'a ramené à "The Town". Il m'a pris son son aile et m'a appris la musique enfin... un peu. Il m'a appris la guitare et expliqué l'harmonica. Ca a l'air chouette l'harmonica. Il est devenu à mes yeux le père que je n'ai jamais eu.
Depuis ce temps, j'essaye de me rendre utile et de prouver que je ne suis pas un enfant car j'ai envie d'être utile. Enfin je me sens chez moi, un vrai chez moi. Et je sais que je suis le petit jeune mais s'il vous plaît, je sais que je peux être utile comme vous alors foutez-moi la paix et laissez moi goûter la bière. Juste une fois ! Je suis plus un gamin !