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[Dark Earth] Solaria: Les Carnets de Route (Résumés)

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Petites corrections orthographiques. Sinon, c'est cool!

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Les dits de Raphaël, Emissaire de La Lumière CélestePartie Trois: Les Secrets de l'Avant
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En fait de renflouer les caisses de la Fraternité, notre période à la Cité des Ponts aura eu un solde nul. Tout est tellement cher, et il aura fallu graisser tellement de mains pour nouer le moindre contact et renforcer les alliances contractées que tous nos gains y sont passés.

Ceci dit, tout cela n'a pas été vain, loin de là. En nous associant, Réséda et moi avons pu nouer des contacts fiables et des alliances avec toutes les guildes et branches de l'administration utiles à notre Fraternité : contrôle des portes, des quais, marchands, distribution des ressources matérielles, répartition des forces de travail, chantiers de construction, bibliothèques, politiques...c'est un vrai travail de fond que nous avons mené, chacun à notre manière, mais les résultats sont là : la Fraternité est bien implantée dans la Cité des Ponts, reconnue et a désormais ses afflux personnels et réguliers de ressources. Notre histoire et le réseau de lumière que nous tissons s'étoffe donc.

Io a même essayé de contacter d'éventuels réseaux clandestins, mais il semble que la Cité des Ponts n'en ait pas... au moins un point positif pour ce Stallite.

Parlant de Io, il s'avère être un fervent défenseur de Solaar, et m'a beaucoup aidé à développer ma pensée, mes ressentis et le nouvel art martial sans agressivité dont je ressens le besoin pour vaincre l'Obscur. Nous nous sommes beaucoup entraînés ensemble et avons tissés des liens de confiance. D'ailleurs, toutes ces recherches et expériences commencent à porter leurs fruits et à se concrétiser. De nombreux habitants de la Cité des Ponts et quelques membres de la Fraternité nous ont rejoint dans cette démarche, qui prend désormais la forme d'un courant religieux propre, une philosophie baptisée "Voie de Solaar Intérieur". Une Prôneuse de la Cité des Ponts, Rafa, s'est même totalement engagée dans cette démarche et en compile les recherches, enseignements, préceptes. Elle a décidé de prôner désormais en ce sens. Par ailleurs, elle s'est portée volontaire pour initier le "flux retour" de cette philosophie aux membres de la Fraternité qui nous suivent et arrivent par vagues. Après tout, ils sont assez nombreux, surtout à Nâh et Jéru, qui ont été emballés par le message de la Fraternité voire m'ont donné un rôle de modèle, à ma surprise. Autant donc faire en sorte qu'ils ne prêchent pas en mon nom des valeurs auxquelles je ne me rattache pas. Et cela diffusera la Voie de Solaar Intérieur.

Tout aussi important sinon plus, grâce aux compilations et études de cartes de l'Avant, racontars de Marcheurs, légendes locales et écrits poussiéreux, nous avons réussi à nous faire une idée assez précise de la route que nous allons suivre en bateau et à pied, et des idées assez bonnes de potentielles ruines de l'Avant à fouiller.

Pour couronner le tout, Rodrigo a orchestré la fabrication non pas d'un mais deux bateaux. Pas des barques. De véritables esquifs, stables, capables d'accueillir Hommes et matériels, dont vivres et récoltes, pour plusieurs semaines. La propulsion se fera par rames, moins sujette aux récifs et plus discrète depuis la côte. Leur achèvement a causé de profonds émois dans le Stallite et une grande admiration pour les réalisations de la Fraternité. Cela va alimenter notre légende et motiver d'autant plus de personnes à nous rejoindre, bien que beaucoup attendent de voir si les navires reviendront en état avant de s'emporter plus que cela. Mais ils flottent, se dirigent et se chargent et déchargent à loisir. Certes, d'aucuns parmi nous ne sont pas très enthousiastes concernant ces moyens de transport, mais je suis sûr que tout se passera bien et qu'ils se feront une raison tôt ou tard.
En l'honneur de notre protecteur et camarade trépassé trop tôt, les bateaux sont baptisés Râ et Oul. Roberturo a approuvé avec force libations de Sthôl... au moins deux jours à chanter ses louanges à qui voulait l'entendre (plus de personnes qu'on pourrait le croire).

C'est sous d'excellents auspices que nous partons avec Râ et Oul, longeant la côte et escortant le groupe terrestre, en direction de La Faille et le long du Grand Désert du Vide. Très vite, nous constatons que la vitesse des embarcations permet de partir en éclaireur et éventuellement de poser les bases d'un camp voire d'une Halte pour faire gagner du temps aux piétons, avant des fouilles approfondies.

Malheureusement, nous tombons rapidement sur une Mortezone. Le repérage nous informe qu'elle n'est guère large, mais s'enfonce profondément dans les terres, quoique fort peu sur le large. Malgré de longues discussions pour convaincre les irréductibles de la marche que le risque, l'inconnu et le temps du détour n'en valent pas la peine et que donc, monter pour quelques minutes dans Râ et Oul sera beaucoup mieux, ils restent bornés et, disons le, effrayés par la mer. Ils partent donc faire détour, pendant que les marins avancent rapidement et explorent rapidement les environs, placent des jalons pour des haltes et font le nécessaire pour lorsque l'autre équipe arrive.

Nous croisons plusieurs Mortezones de ce même genre, ce qui ne manque pas de nous interroger. De plus, les zones où nous pensions trouver des ruines s'avèrent toutes submergées, les villes ciblées étant côtières au temps de l'Avant et le niveau des eaux ayant monté depuis. Cela, il faut bien l'avouer, brise un peu notre enthousiasme et notre espoir de réussite. Et les Mortezones sont vraiment répétitives... Curieux...

Du coup, nous prenons le temps de mieux recroiser les cartes, avec nos relevés actuels. Il se dégage une sorte de lien, de coïncidence ou de schéma, qui nous apporte plus de questions que de réponse. D'abord, les anciens, du moins les villes que nous ciblons, étaient bien toutes en bord de mer, donc la probabilité de ruines accessibles est faible. Toutefois, nous repérons une ville, plus loin sur notre route, suffisamment importante et haute pour que nous ayons bon espoir d'en trouver des reliques. Deuxième chose, bien plus intrigante : les Mortezones ont l'air d'être liées à des anciennes zones de forte activité humaine. Pas des villes, mais des croisements de routes, des structures particulières, qu'on peut assez bien superposer aux Mortezones relevées, trop régulièrement pour que cela soit une simple coïncidence.

Tout cela nous laisse bien songeurs, mais ragaillardis dans notre volonté de découvrir l'origine de la Chute. Qu'y faisaient les anciens? Pourquoi? Dans les prochaines Ruines, dont nous rêvons les contours sur l'horizon, nous espérons bien trouver des premières clés de réponses à ces questions...

Il faudra un peu de temps pour atteindre ces Ruines, encore quelques passages moitié terre/moitié mer pour contourner de petites Mortezones, et nous arrivons à un point sur la carte où il faut mettre pied à terre pour tout le monde. Les piétons ont croisé une termitière sur la route, peut-être habitée, mais ont jugé plus prudent de ne pas s'y aventurer, car les rumeurs sur des Adaptés et termites cannibales étant assez...ancrées dans la région, le contournement était préférable. Voilà ce qu'ils nous racontent lorsqu'ils nous rejoignent dans la Halte de fortune avant le départ pour les ruines.

Nous partons donc tous à pied vers l'intérieur des terres et, nous l'espérons, des ruines riches d'enseignements. Enfin, en attendant, une bande de chakrals nous a pris en chasse, ce qui n'est pas pour nous rassurer...Elle reste à distance, mais nous suit, comme attendant notre trépas pour se repaître de nos restes, ou notre faiblesse pour nous achever. Vlad les tient à distance, mais cette surveillance constante nous pèse sur les nerfs.

Ce sont effectivement des ruines majestueuses et en bon état que nous découvrons ! Des dizaines d'immeubles, avec parfois plus de vingt étages, des structures, des routes, des tas de choses laissées intactes et vierges depuis le Grand Cataclysme ! Une vraie mine d'histoire et d'artefacts ! En plus, les chakrals n'ont pas l'air de vouloir y entrer !

Nous n'avons donc aucun mal à y trouver un abri, ou plutôt à établir une base d'opérations qui nous permettra de rester ici tout notre saoûl. On ne manque d'aucune ressource matérielle, il suffit globalement de se baisser. Exit ne tarde pas à installer des cultures de Rueg et Champignons, pour éviter de prendre dans les rations.

Nous choisissons, un peu au pif vu l'embarras du choix, un immeuble au hasard en bon état à explorer. Et c'est, comme prévu, un véritable trésor : des boitebouffe, des briques, du métal, des livres enfermés dans des cassettes métalliques, une vingtaine de bidon d'un liquide inflammable plus brûlant que l'huile et une épée magnifique, ouvragée, légère et tranchante, une oeuvre d'art mortelle et discrète. C'est Valentin qui met la main dessus. Et Hack qui s'en empare, demandant avec une politesse clairement pour la forme s'il peut la garder, en tant que Gardien du Feu. Réséda et moi, on trouve le manège un peu bizarre, quand même...
Cette pêche miraculeuse certes mais prévisible nous prend quand même une bonne journée.
Nous trouvons également une sorte de pâte que Clétus voudra brûler mais qui dégagera des gaz toxiques. A manipuler avec méfiance donc...nous serons plusieurs à être brûlé par ces vapeurs.

Comme il est inutile d'essayer de tout fouiller méthodiquement, d'autres feront ça après nous, on prend le parti de faire un repérage systémique de la ville : ce qui a tenu, ce qui est plus difficile d'accès, et surtout comprendre comment le conflit s'est déroulé. Et le résultat est assez triste : les combats ont eu lieu partout, pas de réelles préférence à part des poches de résistance. Le Grand Cataclysme semble avoir, ici en tout cas, embrassé toute la ville sans discernement, tant de l'extérieur vers l'intérieur qu'en son sein même, contre elle-même. Tout cela n'est pas franchement rassurant sur les raisons de l'apparition de l'Obscur et la disparition de Solaar, et tend à corroborer mes thèses...ce qui ne m'en donne finalement que plus de vigueur dans ma recherche et ma pratique.

On trouvera un jeune chakral quasi famélique, donc relativement facile à adopter. Mais surtout, un immeuble où luit une lumière en hauteur, jour et nuit. Ca, c'est curieux, nous pensions être les premiers et n'avions aucune vraie raison de penser le contraire !
Donc, nous nous y rendons. Le rez-de-chaussé est rempli de grande toiles d'araignées, assez grandes pour capturer un Homme, mais on circule quand même sans les toucher. Par contre, nous devons en avoir le coeur net. Un rat jeté dans les toiles fait descendre non pas une araignée géante, ni une foultitude d'araignées plus petites, mais un être humain. Fatigué, maigre, mais humain, qui récupère la bête et remonte dans les étages. C'est à partir de là que les choses s'emballent.

Avec des Gardiens du Feu au cas où, je tente un premier contact via appât de nourriture alléchante. Nous échangeons quelques mots, mais la personne est apeurée et nous presse de quitter les lieux. Elle est surveillée, menacée...
Un autre groupe grimpe dans un immeuble voisin pour avoir une vue sur l'intérieur de celui-ci, notamment l'endroit d'où vient la lumière. Points positifs : il n'y a pas de toiles à tous les étages, la lumière vient d'un énorme globe renfermant une foule de luciles. Points négatifs : une cinquantaine d'humains, répartis en deux groupes, occupent l'étage du globe : une vingtaine, trônant quasi immobiles derrière des voiles arachnéens, se déplaçant rarement pour manger ce qui est pris dans les toiles et une trentaine d'autres, qui se relayent en permanence, nuit et jour, dans une pantomime qui se veut comique, à destination du premier groupe. On sent bien que quelque chose cloche. Quelque chose de maléfique...

Réséda et moi prenons le temps, pendant plusieurs jours, de nouer des contacts avec ces personnes et de discuter avec elles. Elles sont prisonnières de la vingtaine derrière les toiles, eux-mêmes contrôlés par des araignées métamorphosées par l'obscur. Elles rentrent dans leur cerveau et en font des esclaves. Tant qu'ils rient, tout va bien. Mais s'ils arrêtent de rire, le corps meurt et elles prennent alors un remplaçant dans la foule. D'où le spectacle permanent...
L'immeuble abrite de nombreuses araignées, mais elles laissent plusieurs étages libres pour que des rats y prospèrent. Rats qui sont leur nourriture à tous, lorsqu'ils se promènent et arrivent dans les toiles.
Ils sont tous là depuis au moins 10 ans, ne savent pas comment ils sont arrivés et n'ont aucune foi en l'avenir.

Ces gens sont terrorisés, affamés, asservis, par des créatures qui, si elles ne sont pas des Monstres de l'Obscur, ont anéanti leurs espoirs et la lumière dans leur coeur. Nous ne pouvons pas rester inactifs, et mettons en place un plan audacieux pour les libérer.

Grâce à notre implication à Réséda et moi-même, les esclaves nous font un peu confiance et sont prêts à tenter le coup. On les nourris du mieux que possible et leur fourni de nouvelles histoires drôles (merci à Roberthuro, intarrissable) pour leur permettre de gagner le maximum de forces. Une date est fixée. Deux tyroliennes, une pour aller dans un étage vide depuis l'immeuble d'à côté, une pour sortir de cet étage vide et rejoindre ce même immeuble, depuis le bas. Un cercle de feu à quelque distance de l'immeuble aux araignées, car elles sautent loin, Exit en a fait les frais : après un bond de deux mètres, la chose, grande comme un demi-poing, a  planté à travers le cuir un dard téléscopique d'une vingtaine de centimètres en plein son poumon. Après un hurlement a réveillé les morts, il a sombré dans un coma d'une semaine, au moins.
Et, bien sûr, le bas de l'immeuble piégé pour l'incendier au départ, des flammes pour protéger la fenêtre où seront les tyroliennes et un embrasement de l'étage d'évacuation sur notre départ. Une bonne partie de notre récolte de liquide combustible y passera, mais  c'est pour la bonne cause.
Par ailleurs, nous apprenons à crache le feu, au cas où, et réalisons une magnifique fresque comique avec Roberthuro et Réséda afin de couvrir le départ des derniers esclaves. Ainsi qu'un lance-harpon, nécessaire au fonctionnement du plan.

4 équipes : une en bas pour s'occuper de la base de l'immeuble. Une en hauteur pour réceptionner les rescapés, deux à l'intérieur : une en couverture et une pour briefer, rassurer et faire sortir les esclaves.

Tout est en place...les dix premiers arrivent au compte goutte et sortent sans coup férir. L'équipe en surveillance et réception nous fait signe qu'il y a un peu d'agitation en haut. On continue la mission, même si on s'est fait repéré. Encore cinq. Puis un, complètement fou, qui traverse en hurlant les murs de flammes que nous avons dressés dans le couloir pour le cas où au lieu de slalomer. Il prend feu, s'écrase sur les boucliers de Dan et Io. Io l'achève d'un coup de trident. D'autres encore arrivent, rendus fous par des araignées qui ont pris le contrôle de leur corps et se jettent sur nous quand nous tentons d'abréger leurs souffrance. Grâce aux techniques développées dans la Voie du Solaar Interne, ces créatures monstrueuses ne m'atteignent pas. La lumière de Solaar inspire mes poings et mon corps.
Alors qu'on se demande si tous vont ainsi être sacrifiés, deux rescapés sains arrivent. OUF ! Il en restait. La mission continue.

D'autres vagues de fous embrasés...il manque encore une personne si on compte bien. Une voix. Elle est coincée dans une fissure. Le temps presse. Tant pis, Io et Hack y vont, celui-ci enflammant sa lame. Dan et moi couvrons les arrières. Io la dégage. On l'évacue en vitesse. Hack est dans un état second. On entend la masse des arachnides nous poursuivre et se rapprocher. On brûle notre retraite, cela nous gagne un peu de temps. Voyant que Hack serait prêt à rester ici les affronter, je le pousse à descendre. Pas le temps d'attendre, c'est au bouclier que je franchis la tyrolienne, manquant me rompre les os et sentant les pattes des bêtes quasiment sur mes talons avant que je ne m'élance.

Fuite. Incendie général. La lumière se voit à des kilomètres. Le vacarmes lorsque la tour s'effondre quelques heures après, s'entend sûrement aussi loin. Mais il faut nous terrer, jusqu'à ce que nos protégés soient en état.

18 rescapés. Aucun blessé de notre côté. Solaar était avec nous, nous avons fait le bon choix, c'est un succès incroyable ! Sur lequel il ne faut pas se reposer, le pire est à venir.
Les anciens esclaves ont trop besoin de repos et de nourriture. Notre repère est caché et abonde en biens, grâce aux cultures d'Exit, mais l'attaque de l'Obscur guette.

On reprend aussi des forces, il en faut, mais notre triomphe nous donne du baume au coeur. Réséda et moi décidons de surveiller Hack, dont le comportement nous a quand même inquiété. De plus, Dan et moi sommes convaincu de l'avoir vu craché le feu bien plus longtemps que ce qu'il devrait être possible avec l'huile en bouche. D'ailleurs, nous en faisons un rêve étrange.

Fran, Réséda et moi-même suivons psychologiquement nos protégés. Ils parviennent à se rappeler des choses maintenant. Ils sont tous issus de convois attaqués et égarés, capturés par hasard en arrivant dans la ville par les araignées. Cela semble plausible, car aucune autre trace en vue, mais je reste inquiet....peut-être y avait-il des rabatteurs ? D'autant qu'apparemment, ce manège devait avoir lieu depuis la Destruction !

Je crois que ce jour-là, nous avons éradiqué une menace ancienne et terrifiante sur le coeur des Hommes, et rendu la Lumière a beaucoup d'entre eux. De quoi peut-on rêvé de plus beau !

Une dizaine de jours plus tard, les guetteurs sont formels, il faut lever le camp. Les libérés peuvent marcher, il ne faut plus tarder...la contre-attaque de l'Obscur approche, et nous ne sommes pas de taille.


Nous partons donc à cadence de course. Ou de marche aussi soutenue que possible. Assez rapidement, un objet étrange arrive sur nous : une voile, comme à la Lumière Céleste, mais montée sur un bateau, comme ceux de Sparta...un Char à Voile donc, pour naviguer dans le désert...Une prouesse qui frôle la bêtise, ou l'inverse. Optant pour la première, nous hêlons l'équipage, qui de toutes façons s'arrête à notre niveau.

La Fraternité des Défaillants, qui s'appellent ainsi non sans un certain humour, vogue droit vers une explosion lumineuse. Après quelques discussions, nous comprenons qu'ils ont vu la lumière de l'immeuble, et les décourageons donc de poursuivre par là. Leur Prôneuse semble fervente mais raisonnable. C'est elle qui a poussé vers la lumière, croyant à un Stallite. Qui lui en voudrait ?

Il faut négocier sec, jusqu'à la hache de l'avant de Io, mais ils acceptent de faire route commune et de prendre certains de nos réfugiés à bord. Malgré tout, on se traîne, les éclaireurs sont formels, les bêtes se rapprochent. Tout en  accélérant le pas, Réséda fouille dans les cartes de l'Avant et met en évidence qu'une Ruine devrait être à 2h de course d'ici. Nouveau plan : le char à voile fera des allers-retours vers celle-ci, emportant des gens aptes à fortifier les lieux, ou trop fatigués pour courir, puisqu'il va aussi vite en une heure que nous en une journée. Les autres rejoindront tant bien que mal.

Je reste dans le peloton jusqu'au bout, pour encourager ceux qui se sentent faiblir, aider les autres à garder leur souffle bref, faire mon rôle. Je ne sais pas si cela sert, mais nous arrivons tous aux ruines en cours d'aménagement, rincés mais en vie. Un immeuble de quelques étages encore debout nous attend. Les barricades sont en cours d'érection. Des pièges enflammés sont mis en place. Cela prend bonne tournure lorsque, qui l'eût cru, notre première perte vient de l'immeuble même : Solain, soigneur des Défaillants, reçoit un mur tremblant en plein sur les jambes. C'est pas de chance....
Enfin, Solaar soit loué, il ne perdra pas leur usage. Une inspection rapide et quelques attelles de fortune plus tard, le voilà immobilisé en récupération. Ca commence bien.

Mais pas de temps à perdre pour les coureurs...on monte au premier avec les autres, pendant que se ferment les barricades. Les choses Obscures sont sur nos talons, et nos défenses ne les ralentissent que le temps de les incendier...ce qui est déjà pas mal en soit.
Elles sont...hideuses et informes à la fois. C'est étrange à dire, mais comment qualifier autrement un amoncellement aléatoire de crocs, griffes et membres dont la nature et le nombre change constamment ? Il ne s'agit pas d'un fantasme de Marcheur ou d'une illusion due aux flammes, nous avons eu tout loisir de contempler ces êtres : ils n'avaient pas de forme à part leur taille, oscillant entre 2 et 3 mètres, ce qui n'est déjà pas bien précis...

Enfin, Io, Hack, Dan et Najoua réceptionnent les bêtes en bas de l'escalier, pendant que depuis le pallier, nous tirons tous ce que nous pouvons sur elles. Non sans être tous sous la bénédiction de Solaar !
Etrangement, nos adversaires sont assez peu vindicatifs...nous ne tardons pas à comprendre pourquoi quand le sol s'ouvre plusieurs fois sous nos pieds, nous forçant à bondir in extremis pour sauver nos vies, ou celle d'un compagnon moins chanceux !

A un moment, Hack, tout en bas avec Roberthuro qui venait de tomber, nous a hurlé de monter. On a obéit, mais ça n'a pas empêché le sol de continuer de disparaître, bien que moins violemment. Mais avec deux étages au lieu d'un ! Rudmila et Ilham n'ont pas pu être rattrapés ! Vivants tous les deux, mais les jambes brisés, il leur faut compter sur la ténacité des combattants au contact pour survivre !

Grâce soit rendue à Solaar, leurs prouesses pourront être chantées ! Io, totalement absorbé dans la maîtrise du nouvel art que nous développons, tranche aisément un être qui s'avançait trop près. Preuve de la justesse de notre approche dans la Voie du Solaar Interne !
Hack nous montre la raison de ce rêve de dragon, en enflammant sa lame avant de faire des ravages dans les bêtes. Ceci explique cela...bel artefact de l'Avant que cette lame, mais comment l'a-t-il su ?
Et euh...un combattant des Défaillants qui se pend aux câbles de l'immeuble en cours de chute pour mieux canarder nos adversaires. Technique étrange et très risquée, mais il s'en sort bien...

La bataille a cependant bien faillit prendre fin lorsqu'une bête bien plus énorme a usé de pouvoirs Obscur. Déjà, ses attaques menaçaient de briser les armes, et certaines ont bien été détruites par ses membres. L'une est passé, jusqu'à atteindre Najoua, dont l'enveloppe charnelle devint méconnaissable. Son âme retourne à Solaar...
Mais pire : par suite, Dan et Hack se sont prostrés, immobilisés devant la vague d'Obscur de la bête. Et Io...Io s'est tourné vers nous, la bave aux lèvres, prêt à nous massacrer. Un instant que j'avais déjà vécu avec Ra Oul, fidèle compagnon d'arme, et que je refusai de voir se reproduire ! Faisant appel à toute la paix que nos principes et entraînement quotidiens avaient amenés, j'enjoignis Io à repousser l'Obscur en lui à la Flamme de sa Foi. Exit me seconda, appuyant sur la discipline martiale de Io. Et c'est in extremis, grâce à sa volonté sans faille et à la pureté de son Solaar Interne, que Io repris ses esprits, pour diriger son juste courroux vers le Monstre, qui périt rapidement sous ses attaques impitoyables.
Nouvelle preuve de la justesse de notre démarche, la Voie du Solaar Interne.

Victoire en demi-teinte toutefois, car en plus de Najoua, Nérelle aussi a péri. Une chute pendant l'instant critique, nous ne l'avons pas vue...et elle s'est reçue sur la nuque. Plusieurs réfugiés aussi, dont le coeur, encore faible, n'a pas supporté la course et la tension, la peur du moment. J'espère qu'ils ont quand même apprécié leurs instants de liberté....Encore 10 de vivants...rien n'est donc vain, et c'est autant de Monstres que nous avons éliminés ce jour. Bel exploit tout de même !

Après tant d'horreur, il nous faut un abri et un peu de bons moments. Nous arrivons à faire un campement potable et, si les Fraternités parviennent à se parler, à échanger, ce qui est positif et bon pour le moral, nous n'avons malheureusement pas le coeur à rire, à concocter des divertissements efficaces et à réchauffer les coeurs outre mesure. Seule la nourriture sera quelques peu salutaire. A ce propos, la Prôneuse des Défaillants semble un peu hésitante dans son culte, pas tout à fait mûre pour officier...il faudra que je la prenne sous mon aile.

Enfin, le campement se fait. Les Défaillants décident de cheminer avec nous. On échange : réfugiés, chemins de Lumière, Défaillants...il y a beaucoup à apprendre. Exit vient me voir, et me demande comment rejoindre la Voie du Solaar Interne. Le comportement de Io l'a impressionné, il veut en savoir plus. Je lui explique les principes, qu'il faut peut-être que je commence à mettre au clair. Pendant le repas, il me parle de son culte d'Adapté, de la vénération de milles et unes entités. Je ne fais pas de reproches ou commentaires négatifs. La route vers le Solaar Interne et personnelle, et si Exit a besoin de ceci pour le trouver, qui suis-je pour juger ? Aider, accompagner, oui. Mais rien de plus.

Nous rejoignons enfin nos bateaux, ce qui laisse les Défaillants pantois. Mais nous avons tous nos prouesses, inutiles de jouer à qui rend les meilleures....cela ne fait que créer les graines de la jalousie et de l'envie, contraires à la paix.

Nous voguons, marchons ou volons donc de concert vers La Faille, nouvelle étape de notre toile de Lumière.


La Faille ! Ca fait si longtemps...la Fraternité des Chemins de Lumière n'existait même pas à l'époque. Pendant la quarantaine, nous prenons plus de temps pour nous lier aux Défaillants. Eux sont clairement dans une optique de commerce, ainsi que la découverte des Adaptés et de leurs mystérieux modes de vie. Pour le coup, leur char est bien pratique et la direction de leurs voyages concordent avec nous, donc nous avons tout intérêt à faire route ensemble. Et avoir de vrais marchands peut s'avérer utile...j'avoue me lasser de ce rôle très matériel...

Notamment parce que Io, et moi pour l'aider, allons lancer un projet à son initiative. Qu'il expose à tous pendant la quarantaine. Monter un (des ?) monastères pour accueillir et former les Sombresfils, leur apprendre la Voie du Solaar Interne afin qu'il puissent canaliser et apaiser leurs pulsions pour mieux les diriger contre le véritable ennemi : l'Obscur. En faire des sortes de moines-guerriers, et ainsi les intégrer dans la société qui ne leur offre pour l'instant qu'une place de méfiance au mieux. Evidemment, je soutiens totalement ce projet. Et le reste de la Fraternité offre également son aide, ce qui est un premier bon signe : Io a gagné sa place et son respect, preuve que les Sombrefils n'ont pas à être rejetés, et que la Voie du Solaar Interne a des effets bénéfiques.

Après cette proposition, c'est au tour de Hack de nous faire des révélations et ses propres propositions. Les éléments qu'il a raconté, je ne les prendrai pas en note. Certaines choses doivent être transmises oralement. Disons simplement que nous avons rejoint une organisation ancienne et tenue cachée qui cherche des moyens de vaincre l'Obscur. Cela nous vaut de nouveaux alliés, mais aussi de nouveaux ennemis.
Il est heureux que personne parmi nous n'ai refusé de rejoindre celle-ci. Les Chemins de Lumière sont réellement tissés de la main de Solaar.

Une fois la quarantaine passée, nous nous rendons utiles à la Faille, et construisons un deuxième char à voile afin d'avoir des possibilités accrues de transports et d'éclairage dans l'Obscur. Les premières pierres du Monastère de Io sont posées, en soutient des Prôneurs que je parviens à amener dans l'idée et qui rejoignent certaines de mes suggestions....il est important en effet que notre Caste se trouve une place dans ce monde qui bouge...la politique n'est pas un rôle très.....en accord avec notre mission de soutient et de réconfort. Une certaine Raflésia va beaucoup nous aider à mettre en place ce monastère, et son analyse des Prôneurs rejoint les miennes. Elle décide de s'engager sur le Solaar Interne et d'en diffuser les préceptes à la Faille et dans le monastère une fois celui-ci achevé. Elle a un rang assez élevé, aussi je gage que sa parole pourra effectivement faire bouger les lignes...

Nous veillons également à l'intégration de nos rescapés, heureux de retrouver la sécurité des Stallites après tant de souffrance !

Il faut également discuter de nos prochains projets. Un consensus se forme sur l'idée de traverser La Roke pour rejoindre Eldéna...ambitieux, peut-être fou, mais allons-y ! Pour des raisons propres à notre nouvelles affiliation, je propose un détour par le Hoggar et la trouée temporaire dans le Noir Nuage que nous avions repérée lors de notre traversée....un détour certes, mais qui peut en valoir la peine....

Enfin, la première étape, c'est Nâh, qui nous permettra de rencontrer des contacts de Hack, et aussi de voir où en sont les graines que nous avions semées lors de notre précédent passage.

Malheureusement, à peine les contacts pris, Adélia et Rufus retrouvés et l'assurance qu'effectivement, nos actions portent leurs premiers fruits....il nous faut partir. Hack, au bout de 4 jours, nous annonce que toutes les personnes liées à son organisation ont...disparu. Que cette disparition semble liée à l'émergence d'un certain culte de Seth. Nous plions donc bagage, n'ayant pas les moyens d'affronter quoi que ce soit ici, dans le but d'aller chercher du renfort.
Bien nous en a pris. Marc, Morconn et Elisabeth, restent en arrière pour brouiller nos traces contre d'éventuels poursuivants. Et c'est une quarantaine de Séïdes, l'élite de Nâh, qui ne sort normalement jamais des pyramides qui nous emboîte le pas...fort heureusement, leur inexpérience de l'extérieur les rend incapables de nous retrouver, mais cet épisode nous montre que nos adversaires sont déterminés, puissants et influents.
Il faut vraiment des renforts.

Après de longues discussions sur la conduite à tenir, Hack, Roberturo et Elisabeth vont prendre un bateau pour rejoindre Istan et Nople en remontant le fleuve des âmes perdues, de façon discrète et rapide. Pour les autres, nous allons traverser le Chaudron des Enfers et rejoindre Istan et Nople par la route de Phénice, donc également la petite Mortezone.

Nous descendons donc dans le Chaudron des Enfers, ce qui implique de démonter les chars à voile et d'affronter une falaise. Ce genre de terrain ne nous est pas aussi familier que le désert, aussi nous ne prévenons pas un éboulement, qui emporte Valentin, Solain et Marc. Par chance, nos compagnons trouvent refuge sous un gros rocher, aussi après une opération de sauvetage in extremis, nous les récupérons, légèrement blessés mais rien de grave.

Le Chaudron des Enfers est un marécage, autrement dit un type de terrain que nous n'avons pas expérimenté depuis Okahën, et là-bas, il était petit et peu agressif. Ici, rapidement Helyel tombera malade, fiévreuse et crachant ses poumons. Et on se prend une averse de grêle. Des glaçons gros comme le poing qui vous tombent dessus et frappent comme les maîtres de la Lumière Célèste...de quoi en assommer plus d'un. Moult blessures et contusions, et vu la densité de ce qui s'abat sur nous, nos protections sont inutiles. Contre toute attente, Io fini assommé par un de ces projectiles. Coma même.
Coma mais il semble réagir lorsqu'on lui parle. En tout cas ses yeux bougent. Je reste donc près de lui pour lui réciter des cantiques, afin de maintenir son esprit en paix et de le renforcer.

Il lui faudra quelques jours pour se réveiller. En fait, les Sombrefils ne dorment jamais vraiment....Et sont toujours plus ou moins conscients. Encore une particularité étonnante.

Ces événements nous ont pour le coup éloignés de la route prévue. De plus, nos provisions ne suivent pas très bien, car nous peinons, par inexpérience, à nous nourrir dans ce Chaudron des Enfers. Il faut penser à la Mortezone... On décide donc de ralentir le rythme pour prendre une journée régulièrement consacrée à la collecte de nourriture.
Ca permet à Exit de faire quelques bonnes potées propres à redonner courage.

Cahin cahan, on finit par arriver à l'autre falaise. Pas d'éboulement cette fois, mais nous croisons des Ratz corrompus par l'Obscur. Vraiment corrompus. Ils ne nous attaquent pas mais leur hostilité est évidente pour tous. Cela n'est guère rassurant sur l'influence de la Mortezone, guère éloignée....
L'arrivée à la Roke nous confronte au Vent permanent de ce continent. Ce Vent n'est pas que physique, il attaque aussi l'esprit, déstabilise et secoue l'âme. Valentin, déjà affaibli, n'arrivera pas à s'habituer rapidement et devra être isolé quelques temps.

Enfin, on quitte ce marécage pour une route correcte, où nous croisons des Marcheurs de Phénice, des couriers venant d'Istan et Nople. On discute, et ils sont surpris de se retrouver face à la Fraternité des Chemins de Lumière. Surpris et enthousiastes. Notre histoire fait des émules, même à Phénice. Est-ce à cause nous ou de nouvelles politiques à Phénice, ils prennent des copies de nos carnets, cartes et dictionnaire des Monstres de l'Obscur pour un prix particulièrement élevé....Ils nous assurent que la Mortezone se traverse bien, que le balisage est précis et régulier, que si on ne s'en éloigne pas, tout va bien. A la Halte, nous laissons François et Ferdinand II, nos chameaux. Ils ont bien vécu et méritent leur retraite. Après la Mortezone, nous les échangerons contre des Yaks, plus adaptés à ces milieux. Mais pour la traversée, il vaut mieux éviter d'avoir un quelconque animal sauf en cage....la Mortezone les rend imprévisibles. Nous prenons également le temps pour Helyel de guérir et Valentin de surmonter la folie du Vent...évitons d'être affaiblis avant une Mortezone....

Voilà, on se lance dans notre première Mortezone. La peur au ventre, mais la confiance que Solaar nous aidera à la traverser comme il perce le Noir Nuage. Nous sommes, après tout, les Chemins de Lumière.
De fait, le balisage est impressionnant : un monticule de pierre tous les trente mètres, immanquable malgré la noirceur. Noirceur....démentielle...on se sent abandonné de la Lumière ici...l'Obscur nous étouffe.
La première journée se passe sans encombre, n'était cette poisse noire qui nous oppresse.

Lors de la seconde, l'impensable se produit : la route s'ouvre sous pied. Ou plutôt s'effondre, dans une énorme cavité ! Si personne ne tombe, la quasi totalité de notre matériel est emporté dans ce puits ! Les deux chars à voile, qui faisaient notre fierté, sont irrécupérables, et l'un des traîneau est également perdu....
Heureusement, notre expérience des situations critiques nous a rendu capables de faire face. On évalue rapidement la situation, il semble possible de remonter les éléments les plus critiques, distillateurs et purificateur notamment, avant que des créatures hostiles, certainement attirées par le bruit, ne nous tombent dessus.
On s'organise en quatre cordées et des guetteurs. On me confie la tenue d'une des cordes, je finirai par en tenir deux en soutien d'Helyel, car sa cordée manque de s'effondrer à un moment, et il vaut mieux assurer que perdre des personnes. L'opération de récupération est plutôt un succès, on remonte les éléments voulu plus vite que prévu.
Nous envisageons donc de récupérer le deuxième traîneau, et la descente est en place, quand Dan appelle à l'aide. Un Monstre est sur nous. Ni une ni deux, la moitié d'entre nous fonce à sa rescousse, pendant que l'autre moitié annule l'opération et se préparer à mettre les bouts.

Heureusement, entre Io et Dan, la bête, seule, sera terrassée rapidement. Surtout Io, qui nous montre toute l'étendue de ses capacités offensives pour l'occasion....Si tous les Sombrefils des Monastères ont ne serait-ce que la moitié de ses compétences en combat, l'Obscur aura du soucis à se faire....
Dan s'est cependant fait éjecté, mais survit avec un bras cassé et garde sa mauvaise humeur. Toujours en relative bonne santé donc....

On pousse à marche forcée pour mettre le plus de distance possible entre le précipice et les autres Monstres de l'Obscur qui ne manqueront pas d'arriver. En deux jours, et du temps de sommeil réduit, nous franchissons la distance faite en trois. Il faut pousser nos compagnons dans leur retranchements physiques, ce à quoi Helyel et moi-même dévouons toutes nos ressources psychologiques.

Nous croiserons bien une autre troupe de Marcheurs de Phénice, limitée celle-là, qui ne peuvent pas grand chose pour nous à part leur compassion. Fort heureusement, cette traversée se finira sans grand autre problème, à part une rencontre sans conséquence avec des Crachots. Seulement deux. Plus de peur que de mal, et une petite blessure pour Helyel.

Néanmoins, c'est avec un soulagement palpable que nous quittons l'Obscur quasi-liquide de la Mortezone, avec un jour d'avance sur le temps prévu de la traversée. Vidés, moralement, physiquement et matériellement. Nous ne sommes pas passés loin de la débandade, il faut l'admettre. J'ai cru revivre la traversée de la Forêt Pétrifiée. Mais Solaar était dans nos coeurs et nous a donné la force de passer.

A la Halte, nous prenons des Yaks et un repos mérité. Je prends le temps avec Helyel et Réséda de transformer cet épisode traumatisant en récit épique et comique, afin que tous en deviennent plus forts.

Et nous reprenons une route tranquille vers Istan et Nople. En quelques jours, nous rallions ces Stallites, avec près de 20 jours de retard par rapport à ce qui était planifié. C'est un contre-temps important, mais pas encore critique....espérons que Hack, Elisabeth et Roberthuro auront pu en profiter pour nouer les contacts nécessaires à la libération de Nâh...

A Istan et Nople, nous rejoignons nos compagnons. L'information a déjà pu être passée. Les personnes compétentes pour intervenir à Nâh sont en route. A notre grand regret, nous ne pourrons même pas venir en tant qu'observateurs, trop dangereux pour nous d'après nos contacts.
Personnellement, j'avoue être un peu déçu de cette décision. Et inquiet. Même si nous ne sommes que des Humains, la plupart d'entre nous sommes bien aguerris et expérimentés, y compris dans l'affrontement de Monstrs de l'Obscur. Cela interroge fatalement sur la nature supposée non-seulement de l'adversaire, mais aussi de nos alliés....

Enfin, nous le découvrirons bien un jour...Notre temps dans ces Stallites sera surtout occupé à rejoindre les divisions, ou Maisons qui nous conviennent, chez cette organisation. Nous en apprendrons sûrement plus avec le temps...

Avouons-le, la répartition est inégale. Beaucoup sont attirés par les promesses de l'organisation la plus politique...pourtant ils ne sont pas Prôneurs, voire n'ont pas confiance en eux. Et personne ne souhaite les spécialistes du voyage...quand bien même nous sommes une compagnie qui ouvre des routes. Cela donne à réflexion sur les vraies motivations et aspirations de nos compagnons...

Pour ma part, je suis reçu sans grande difficulté, bien que seul de la Fraternité à émettre de souhait de rejoindre cette division.

Nous passerons beaucoup de temps à nous former et à comprendre où nous avons mis les pieds. Peu de temps donc pour développer le réseau à Istan et Nople, juste de quoi semer les premières graines. Io va monter son monastère ici, j'ai juste le temps de trouver un contact pour le soutenir dans sa démarche....

D'autant qu'il faut décider de notre prochain mouvement. Après discussion, nous devrons d'abord faire un crochet par Séléuca, une sorte de première tâche pour notre intronisation. Puis, nous rejoindrons Phénice, même si cela fait un gros détour. En effet, c'est là que nous aurons le plus de chance de trouver Rusk, donc des informations sur Eldéna. Et aussi...on ne peut pas se passer de Phénice : tellement d'idées à y prendre, de graines à y semer...et faire l'impasse sur ce Stallite dans le développement de notre réseau, c'est suicidaire à terme.
Peut-être pourrons-nous repasser par le Hoggar à un moment, qui sait ?

Nous partons donc pour Séléuca, sans Io, qui doit rester en arrière pour cette fois...

A Séléuca, un monastère pour le projet des frères de Io est également lancé. Après tout, les contacts sur place ne manquent pas de ressources. Pour le reste, certains souhaitent se couvrir des fameuses armures de chitine de Séléuca. Ou en faire le commerce. On ne s'attarde pas, car c'est bien notre mission qui nous importe.

*feuillet codé et à part*
La Messa est définitivement un monde à part. Grâce à nos nouvelles connaissances, nous parvenons mieux à comprendre ce qu'il s'est produit ici. La Messa était sur une voie de communication entre Runkas. L'un des Runkas est mort, et le message qu'il devait recevoir ne trouve plus son chemin. Ce message tourne donc en rond...créant le cercle de la Messa. Les voix qu'on entend dans la Messa sont les bribes de ce message...

Si un message par un Runka endormi a autant de pouvoir, car rappellons que ce message à lui seul repousse l'Obscur, allonge la durée de vie et apporte abondance, la puissance d'un seul de ces être doit être plus que phénoménale. Et donc, celle de ceux qui les ont vaincus, enfin mis en léthargie, inconcevable.

D'ailleurs, comme la dernière fois, nous faisons tous le même rêve. Mais pas le même que la dernière fois. Car nous sommes tous emportés sur un autre monde, d'où nous observons le Shankr tomber sur cette planète, ou plutôt fondre sur elle comme une énorme tache de liquide noirâtre coulant du ciel.

Sur le chemin du retour, comme la Messa est toujours une expérience mystique et bouleversante, j'aborde les nouveaux pour en savoir plus sur leur ressenti. La Messa ayant profondément influencé la création de la Voie du Solaar Interne, je leur explique le cheminement. Peut-être y aura-t-il de nouveaux adeptes ?
*fin feuillet codé*

De retour à Istan, nous prenons tous du temps dans les branches spécifiques de cette organisation, pour commencer notre apprentissage. Les épreuves étaient simple, mais l'apprentissage en lui-même est extrêmement ardu. Même résultat pour tout le monde : au mieux nous comprenons des bribes du savoir caché derrière l'enseignement direct...ou plutôt les intentions derrière l'enseignement direct. Mais impossible de mettre ça au clair, encore plus de recoller les morceaux...stimulant pour certains, frustrant pour d'autres. Mais nous sommes sur le chemin de la compréhension, à n'en pas douter.

Pour accélérer les communications entre Phénice et Istan/Nople, nous mettrons en place, avec les Défaillants qui décidément sont des férus de cette technologie, nous allons mettre en place une voie de communication exclusivement en char à voile. La route étant particulièrement plate, l'entreprise est relativement aisée, pour un bénéfice conséquent.

Enfin, direction Phénice, la rayonnante et flamboyante citée dont les descriptions nous ont toujours parues farfelues. Force est de constater qu'elle sont au pire conformes à la réalité, en général en-dessous...car le Stallite bouge et évolue en permanence, c'est une fourmilière de tests, de nouveautés, de créations, de modifications, de constructions....on ne sait plus où donner de la tête. Nous sommes plusieurs à passer des jours à déambuler dans son immensité écrasante, juste pour essayer de n'en rien manquer, de tout voir, tout expérimenter. J'en consomme pas loin d'un carnet par jour, tant il y a de choses à remettre par écrit ou croquis....Organisation, opulence et mysticisme, Phénice est tout cela, et bien plus encore.

*s'en suivent des dizaines de pages de croquis de lieux, de personnes, de moments, d'édifices, d'objets, de cartes de quartiers, d'hagiographie...*

La Fraternité des Chemins de Lumière est cependant déjà connue dans Phénice, avec une bonne réputation. Ce qui, il faut bien l'avouer, facilite grandement notre implantation ici.  Et sans doute notre rencontre avec la raison de notre présence ici, le légendaire Rusk.

Rusk a une gouaille et un aplomb largement au-dessus de la moyenne. Si on comprend bien, il serait venu ici depuis Eldéna suite à un pari, ou pas loin. En tout cas, c'est le sens des messages qu'il nous demande de transmettre...Sinon, il fait clairement partie de la même organisation que nous, mais refuse de l'admettre.
S'il ne cherche pas à nous dissuader, ni à nous encourager d'ailleurs, dans notre entreprise, il nous met bien en garde contre les dangers d'Eldéna et des glaces. Il nous brosse un portrait aussi honnête que possible de ce "continent vide" à partir de ses souvenirs d'enfance. Les perspectives ne sont pas fantastiques, mais notre sacerdoce à nous est d'ouvrir les routes, de tracer les voies et la toile de lumière sur le monde.
C'est un périple dangereux, dans des terres inconnues et hors de toutes les cartes qui nous attend, avec peu d'espoir aussi bien de revenir que de même trouver des choses intéressantes....mais quelqu'un doit le faire, doit franchir ces obstacles au moins une fois. Et Solaar a depuis longtemps montré qu'il nous avait choisis pour affronter ces épreuves et porter sa lumière dans l'inconnu.

Avec un nouveau char à voile adapté aux conditions de La Roke, nous partons vers le nord !

merson:
Comme le dira Erdred à sa jeune scribe dans quelques années: "L'Avant", pas "L'Avent"! Sinon, "Sthôl" et pas "Schtoll" (même si ça se prononce bien "Chtole"), et votre architecte naval, Rodrigo et non pas Rufus, plus quelques corrections mineures.

J'ai aussi ajouté des liens de navigation dans les blocs de titrage de tes résumés

C'est très cool! Le nom est très bien...

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