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[Culture] J'écris des trucs
Erevan:
Nouveau Thème : Rédemption ...
Fee Stival:
C'est noté, ça va trotter dans ma tête quelque temps. On verra ce que ça donne.
Lapin:
[width=80] Je me suis réveillé cet après-midi en ayant pondu un texte. Aussi, pour éviter qu'il pourrisse au fond d'un disque dur, je le publie ici au cas improbable où quelqu'un le trouverait intéressant, afin qu'il n'ait pas été pas pondu en vain.
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Maxime et Xavier se tenaient devant leur mère furieuse qui s'apprêtait à leur passer un savon[nbsp]:
– Qui a mangé la moitié des chocolats qu'on devait offrir à grand-mère[nbsp]? s'écria-t-elle.
– C'est lui[nbsp]!
– Non c'est pas vrai c'est lui[nbsp]! répondirent-ils à l'unisson.
– On ne va y passer trois heures[nbsp]! Si je ne trouve pas qui les a mangés, je vous punirai tous les deux. Que celui de vous deux qui a mangé les chocolats avoue, afin au moins d'épargner la punition à son frère.
Notez que la mère pourrait proposer d'adoucir la punition en cas d'aveu. Mais cela inciterait les deux enfants à avouer, y compris l'innocent. Aussi, le plus faible des deux risque-t-il de s'accuser en premier de cette faute qu'il n'a peut-être pas commise, en supposant que son frère n'avouerait jamais. Il choisirait ainsi la solution la moins pire entre deux punitions inévitables.
Ce faisant, la mère estime être plus juste.
Après quelques dizaines de secondes pendant lesquelles la tension eut le temps de croître encore plus, Maxime avoua du bout des lèvres[nbsp]:
– C'est moi qui les ai mangés...
– Je m'en serais doutée[nbsp]! Toujours à faire des bêtises... Tu devrais prendre exemple sur ton grand frère[nbsp]!
Notez aussi comme cette mère dévouée incite son enfant à développer son esprit d'initiative.
– Mais pourquoi les as-tu mangés alors qu'ils étaient pour mamie[nbsp]?
– Je ne savais pas... mentit Maxime tout en évitant de répondre à la question.
Car c'est bien par pure gourmandise que les chocolats ont été dévorés.
– File dans ta chambre[nbsp]! Et puisque tu as assez mangé pour aujourd'hui, tu seras privé de dîner.
Quelques temps plus tard, Xavier se rendit discrètement dans la chambre de son frère puni[nbsp]:
– Tiens, voilà les dix chocolats que je t'ai promis.
Nous retiendrons de cette histoire qu'un aveu n'est pas une preuve et que justice sans preuve est impossible.
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Question subsidiaire[nbsp]: comment la mère aurait-elle dû réagir face à ce crime presque parfait[nbsp]?[/width]
Ce texte a été aimablement relu par Salammbô.
stoil:
Peut-être...
en les privant de futurs chocolats qu'ils auraient du recevoir, en quantité sensiblement plus importante que celle qui a disparu.
Chacun si personne n'avoue, ou seulement celui qui avouerait.
Ainsi, le/les coupables seront forcément déficitaires de l'opération. Mais ça ne peut fonctionner qu'avec des enfants capable de se projeter dans le temps, je pense.
Si on veut pousser l'aspect enquête sur ce crime presque parfait, la mère pourrait demander à voir les emballages (mais les gamins pourraient les produire tout en mettant les chocolats dans un autre contenant)
Lapin:
Je penchai aussi vers une solution qui consiste à les punir tous les deux. Et oui, tant qu'un des 2 enfants a un avantage, il lui sera possible d'en faire profiter l'autre (par une faveur ou un service par exemple). Mais puisque rendre justice sur cette affaire semble impossible (cf. § suivant), la question devient pour moi de savoir s'il faut punir les deux (point de vu du parent) ou n'en punir aucun pour éviter de châtier un innocent (point de vue d'un juge).
Ce n'est pas précisé, mais j'avais dans l'idée qu'il s'agissait d'une grosse boite de chocolats que l'on trouve généralement en abondance à l'approche des fêtes dans les supermarchés, le genre de boite où les chocolats ne sont pas emballés. Ce "crime" tend vers la perfection car il n'y a de preuves que les chocolats mis de côté, mais il pourrait être encore plus parfait si Xavier avais promis une faveur aux lieu des chocolats. Il n'est que presque parfait car il a été découvert.
On peu noter aussi que la mère suppose qu'il n'y a qu'un seul coupable. Ce n'est que par chance qu'elle a vu juste.
Pour ceux qui voudraient une deuxième (voire une troisième) lecture de cet apologue, vous pouvez le lire comme une invitation à la réflexion sur le système judiciaire et comme une critique du traitement par les journalistes des crimes (pour le coup, il s'agit dans ce cas d'une dénonciation et non pas d'un aveu, ce qui est encore moins pardonnable).
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