Auteur Sujet: Heaven Harbor's Who's Who  (Lu 556 fois)

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LarrxX

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Heaven Harbor's Who's Who
« le: 22 octobre 2018 à 14:01 »
HAROLD J. PALMER
L'honorable Harold J. Palmer, un démocrate, est le maire actuel de Heaven Harbor. Voilà presque trois ans que Palmer occupe ce fauteuil et il n’a pas le moins du monde envie de le quitter. Il s’y sent bien et pour lui, être maire est un accomplissement, pas une étape. Sa position comble à peu près toutes ses ambitions. Contrairement à beaucoup de ses collègues politicards, il ne se voit pas gouverneur, sénateur ou même président. Il connaît ses limites, pourrait-on dire. J’avoue avoir de la sympathie pour lui, un peu comme on aime, de loin, un oncle blagueur un peu poivrot. Il n’a jamais fait preuve d’une intelligence redoutable et ce n’es pas non plus un bourreau de travail.
C’est une sorte de gentil incapable, un attentise porté par les événements, misant sur son bagout pour se sortir de la panade et laissant ceux qui bossent pour lui gérer les affaires quotidiennes. Palmer n’est ni un penseur, ni un théoricien mais il a toutefois parfaitement réalisé une chose : ce qui compte, dans son business, c’est le réseau et il est très fort dans ce domaine. Palmer a partie liée avec les 9 depuis ses jeunes années d’entrepreneur textile et s’est toujours ménagé leur appui en servant leurs intérêts au mieux. Les scandales bien actuels comme l’attribution des chantiers d’autoroute ou de la gesion de l’eau dans le Comté sont là pour en témoigner. Sa bonhomie cache un homme politique efficace et sans scrupules, rusé à défaut d’être intelligent. Il n’éprouve aucun scrupule à détruire un adversaire, même s’il faut pour cela recourir à la calomnie ou au chantage.

LAWRENCE GORDON
Dans l’esprit de beaucoup de gens, la loi à Heaven Harbor s’appelle Lawrence Gordon. Beau gosse aux allures sportives, sourire ravageur et poigne ferme, foutrement élégant avec ses tempes légèrement blanchies et ses costumes sur mesure, le Disrict Attorney d’Harbor en jette un maximum. Il s’est imposé comme l’image du gendre idéal, cultivant son image de type droit dans ses bottes, héros rédempteur acharné à la défense de ses concitoyens. Comme s’il avait fait sienne la loi du Talion, il a mis son charisme au service d’une justice dure et revancharde. Aimé des journalises devant qui il est toujours à l’aise, il leur bourre le mou à l’envi, surtout depuis qu’il ne fait plus mystère
de son désir de gagner la mairie d’Harbor.
Il n’a de cesse de fustiger la corruption et l’incompétence de l’administration Palmer. Se posant en chantre d’un retour aux valeurs morales, il a su faire vibrer la fbre des vieux boucs du parti républicain qui n’ont pas tardé
à en faire leur champion pour la prochaine élecion municipale.
Ce qui m’ennuie avec Gordon ? Ce type est trop propre et trop lisse pour être honnête. Ça cache forcément quelque chose. Il faut le voir sourire aux photographes au bras de sa femme, suivi de leurs quatre magnifiques bambins. Il l’a d’ailleurs bien choisie : belle, mais pas trop, juste ce qu’il faut pour briller sans trop d’osentation. Récemment, Gordon a opéré un rapprochement avec le groupe des 9, les assurant sans doute qu’il ne toucherait pas à leurs intérêts même s’il torpille Palmer. Pour l’insant, les magnats d’Harbor soutiennent le maire sortant. Mais pour combien de temps ?

LES 9
Chaque milliardaire a son champion, chaque homme politique a ses supporters. Ceux du maire Palmer, ce sont les 9. Regroupés autour du patron du Harbor Chronicle, Terrence Arbison, on y retrouve, entre autres, Rita Butterbilt, dont les entreprises ont du consruire la moitié des maisons d’Heaven Harbor, l’hôtelier James Howard Vandelheim, l’avocat d’affaire Dennis Royce et le magnat de la bourse, Walter Anderson. Le groupe a une longue hisoire d’accointances pas très nettes, depuis son origine comme Association des Marchands & Fabricants, notamment avec la mafia, ou selon les plus récentes rumeurs, avec un Asservi du nom de Mr Johnson.
Les acivités du groupe comprennent évidemment des relations privilégiées avec le pouvoir en place, mais aussi des actions plus discrètes et plus musclées, pour convaincre les syndicalises ou les concurrents les plus butés. Une de mes vieilles connaissances de fac, qui travaille pour le cabinet Royce, affirme également avoir vu son patron et d’autres membres des 9 traîner avec un type au drôle d’air, un possédé vraisemblablement envoyé par Mr Johnson. Ce qui explique peut- être pourquoi les ennemis du petit club d’indusriels tombent les uns après les autres, sans qu’on puisse faire la moindre connexion avec les milliardaires.


NATHAN MAXWELL
Le fouteur de merde, celui par qui tout peut être renversé. Nathan Maxwell, vieux papy dépravé, pourrait bien jouer les arbitres, ou les trouble-fêtes, au choix. Maxwell dispose d’une immense fortune, héritée de son industrie d’armement pendant la guerre. C’est aussi un taré paranoïaque et fantasque, obsédé par le cul, qui entretient un véritable harem réparti dans toute une série d’hôtels particuliers disséminés dans Harbor. Son fric lui permet d’acheter le silence de la police et de s’assurer que ses petites protégées ne manquent de rien, même si l’on parle de came et pas seulement de chinchillas. Nathan adore l’idée de se la jouer gangster et recrute des nervis ou des ex-flics marrons pour régler ce qu’il appelle ses "affaires". Persuadé que les Bolcheviks défileront dans le Strand d’un jour à l’autre, il investit massivement dans la lutte anti-rouges, chargeant ses "garçons" de débusquer les agitateurs parmi les syndicalistes et de les rééduquer à coups de crosse. Forcément, Maxwell n’est pas très fréquentable et il n’est pas dans les petits papiers de la vieille bourgeoisie harborienne. N’empêche que son soutien financier, à l’un ou l’autre des candidats à la mairie, a de sérieuses chances de faire pencher la balance. Palmer et Gordon n’ont pas encore osé s’afficher auprès de Maxwell mais les manœuvres d’approche vont forcément démarrer. On murmure déjà que le vieux taré a beaucoup apprécié la détermination du jeune Gordon à organiser le Grand Jury...
« Modifié: 24 octobre 2018 à 11:25 par LarrxX »
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LarrxX

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Re : Heaven Harbor's Who's Who
« Réponse #1 le: 24 octobre 2018 à 11:23 »
Who's Who Démoniaque

MR JOHNSON
Les buts de certains Asservis sont difficiles à décrypter. Pas ceux de Mr Johnson. Maladivement et compulsivement attiré par le pouvoir, dans ce qu’il a de plus brutal et concret, il entretient le réseau d’influence le plus efficace d’Heaven Harbor, aussi bien humain que nonhumain. Johnson sait que l’argent est l’un des meilleurs moteurs de l’humanité, à égalité avec le cul. Et Johnson aime l’argent. Pas pour ce qu’il lui permettrait d’acheter,
naturellement, mais pour le pouvoir qu’il apporte à ses fidèles, la confiance en soi qu’il leur procure, la hargne dont ils font preuve pour le garder et les plaisirs dont ils se gavent lorsqu’il coule à flots...

Le réseau de Johnson est une nébuleuse d’investissements, de participations, de malversations financières, de services et de réseaux d’informations. Ses activités plongent au cœur des familles les plus riches d’Heaven Harbor, dans les compromissions des milieux politiques et des industries avec le crime organisé. Tout ce qu’Harbor compte de décideurs, de manipulateurs ou de magouilleurs est lié, d’une manière ou d’un autre et parfois sans le savoir, au business rampant de Johnson. Il entretient une armée d’avocats qui poussent ses pions et défendent ses droits. Il aime acheter, vendre, posséder et priver les autres de ce qu’il accumule. Il aime les clubs privés, les cocktails, les réunions de soutien, les lobbies. Il est l’incarnation sinistre du rêve américain.

Ce qui alimente Johnson, c’est l’avidité des hommes. Leur soif inextinguible de pouvoir. C’est aussi la violence qu’ils exercent sur les autres pour l’obtenir, pour garder leur rang ou simplement parce qu’ils le peuvent. C’est l’esprit du prédateur qu’il réveille en chacun. Lorsque l’on traite avec lui, on sait qu’on devra forcément en payer le prix. Johnson est avide d’informations, de services, de moyens de pression sur ses adversaires, de prises de positions, de soutien et d’assistance – légaux ou illégaux - à ses pions. Mais il attend aussi des marques de soumissions, des humiliations, physiques ou mentales. Des actes de violence gratuits, simplement perpétrés parce qu’on peut se le permettre, parce que la loi et la justice ferment leur gueule... Rien ne plait plus à Johnson que les soirées huppées qui se finissent en partouzes déchaînées. Et si quelques putes sont frappées à en crever et finissent leur soirée dans une décharge publique, ça n’en est que mieux.

Le domaine de Johnson au sein du Dédale est une succession labyrinthique de pièces au décor vulgairement riche cachant mal une décrépitude malsaine. Salle d’opéra rococo aux fauteuils pourris, salon de musique surchargé de meubles précieux sentant le moisi, salles de réunion, bureaux et intérieurs bourgeois écœurants. L’avatar qu’il met le plus souvent en avant est celui du Magnat. Corpulent, richement habillé, c’est un homme pressé, très occupé, qui ne veut pas perdre son temps et attend qu’on s’exprime clairement, en mettant en avant les bénéfices qu’il pourra retirer d’une association. Mais sous le costume de l’entrepreneur perce le Prédateur. C’est l’autre personnalité de Johnson, celle qui lui fait parfois oublier le profit et l’influence à l’assouvissement de pulsions brutales.

Certains des pires assassins d’Harbor sont secrètement liés à cet Asservi...


MR CLAY
S’il y a un Asservi dont je me sens proche, c’est Clay. Alors proche, naturellement, tout est relatif. On ne prend pas nos vacances ensemble et je ne lui tournerai jamais le dos. Mais pour des raisons que j’ignore, il semble m’apprécier – ce qui ne l’a pas empêché de me faire plusieurs sales coups – et pense souvent à moi pour certaines missions. Ce n’est pas que j’aime travailler pour lui ou l’un de ses sbires, mais le salopard connaît mon point faible et sait faire vibrer ma fibre altruiste.

Clay semble avoir volontairement endossé le sacerdoce de «  policer la frontière », comme il dit. Il pérore à propos de l’équilibre qu’il faut respecter et de la dose de retenue qu’il faut savoir mettre en toutes choses, histoire que les choses restent « mutuellement profitables ». La plupart du temps, Clay s’intéresse donc aux contrats et pactes signés entre ses petits camarades et leurs avides clients et joue une sorte de rôle d’arbitre, de flic. Un peu comme un bureau de contrôle qui s’assurerait que chacun respecte ses engagements et que personne ne profite de manière trop éhontée de son partenaire.

Avec le temps, je crois bien avoir décodé l’un des ressorts de ce bon vieux Clay. Sa véritable came, c’est l’information. La curiosité le dévore et il a besoin de tout savoir, tout contrôler. C’est un véritable taré de l’information. Il a un besoin brûlant de savoir qui contrôle qui, qui manipule qui et qui sait quoi sur quoi. Il collecte, classe et recoupe. Je sais que dans certains cas, il utilise ce qu’il sait pour faire pression sur son interlocuteur... Son rôle autoproclamé de gardien des limites cache un besoin compulsif de contrôle. Dans l’absolu, je pense aussi qu’il crève de trouille : il s’emploie à empêcher les débordements, professe des discours édifiants sur la «  rentabilité mutuellement profitable » des activités entre Asservis et humains. J’ai l’impression que Clay apprécie le statu quo comme il s’est installé à la suite du Jour des Cendres et que le chaos qui pourrait résulter du non respect des « règles » lui fout la trouille. A mon sens, Clay est très bien informé de la réalité des saloperies qui gisent dans le Maelström et il emploie le plus clair de son temps à s’assurer que personne ne tue la poule aux œufs d’or en abusant de la situation. Drôle de penser que d’une certaine manière, la survie de notre réalité dépend en partie de cette ordure.

Que l’on soit Asservi ou client, on fait donc souvent appel à Clay pour régler des cas précis d’abus ou de non respect des clauses. Pour ce que j’en sais, Clay a également bonne presse auprès des puissants. Il a notamment aidé les flics à plusieurs occasions, souvent par mon intermédiaire, par exemple dans les cas où un connard de démon s’imagine pouvoir fouler aux pieds les règles et s’incarner dans notre bonne ville pour en sucer la moelle. J’ai vu au moins une fois le conseiller occulte du maire, Peabody, traiter avec Clay et il est certain qu’il entretient des liens avec la mafia. En gros, tout le monde compte sur lui pour que les choses restent acceptables pour tous et que les vagues restent limitées. C’est souvent là que j’entre en scène, dans les cas d’abus, du genre démon un peu trop gourmand ou conneries de possession. C’est un peu mon fond de commerce et qu’il m’embauche directement ou qu’un tiers fasse appel à moi, je me retrouve souvent face à Mr Clay. Je n’ai jamais bien compris si Clay était craint par les autres Asservis ou s’ils s’en servaient comme d’un pantin. La seule chose que je sais, c’est que Clay est à ma connaissance le seul Asservi capable de faire reculer Johnson.

Clay aime rencontrer ses clients ou ses contacts en personne. Son avatar est toujours très sobre, classe et tiré à quatre épingles. Il aime les rencontres informelles, c’est même l’un de ses signes particuliers. Clay semble avoir une facilité à franchir les limites du Dédale assez impressionnante, ce qui m’a toujours inquiété. Il m’est plusieurs fois apparu dans Forbidden City, et même en dehors. A vrai dire, il ne semble pas être très friand des visites dans sa partie du Dédale, peut-être parce qu’il cache des choses. Ce que j’en ai vu n’avait toutefois rien d’ostentatoire : de longs couloirs fatigués, des bureaux vitrés et des tiroirs à soufflet que ne renierait pas un privé d’Harbor.


PIECES
De tous les Asservis avec qui je suis entré en contact, à l’exception de Six of Ten, Pieces est celui que j’ai été le moins capable de décrypter. Je serais bien en peine de vous dire ce qui le motive. Il est pourtant très actif.

A mon sens, ce n’est qu’un fou psychopathe que la majorité des invocateurs privés se gardent bien de déranger. Ses clients sont plutôt des marginaux, des désespérés prêts à tous les risques et toutes les compromissions. Pieces est plutôt difficile à prévoir, il tue facilement, il aime la douleur et la violence et il privilégie les dingues. Pieces a une très forte influence dans Hoboland où plusieurs hordes de clodos décérébrés semblent travailler pour lui, lui rendant une sorte d’admiration malsaine au point de se scarifier, d’organiser des combats rituels ou de faire des descentes punitives dans les wagons squattés, à coups de manches de pioche et de planches cloutées. En ville, il privilégie les quartiers les plus délabrés, les voisinages les plus miséreux. La colère de ceux qui n’ont rien semble particulièrement l’attirer. La violence gratuite et la bêtise aussi. J’ai vu son ombre derrière plusieurs gangs de jeunes merdeux, dans Aisbury Park ou du côté des Fields.

Sans surprise, il adore la dope dont il alimente apparemment plusieurs réseaux en cheville avec des trafiquants bien humains. Au point de s’être retrouvé quasiment en opposition frontale avec des caïds de la mafia. Dans ces cas comme dans les autres, aucune finesse. Leur marchandise est souvent pourrie, coupée au point d’être inefficace en plus de dangereuse. Les nervis qui bossent pour lui ont la violence pour seule réponse et l’augmentation régulière de celle-ci dans des endroits comme Aisbury Park n’est pas pour me rassurer. Encore une fois, les Asservis ne provoquent pas la haine et la violence : ils en profitent et s’engraissent dessus. Le dénuement dans lequel on laisse certaines zones de cette ville ne peut que lui profiter. Aux gangs plus ou moins liés au réseau de Pieces, j’ai pu rattacher pas mal de sales coups en plus de la dope : braquages de boutiques ou de camions, prostitution forcée, racket sauvage. Inutile de dire qu’il contribue plus qu’à son tour à la bonne atmosphère d’Heaven Harbor.

Chose marrante, Pieces est le seul Asservi qui semble aimer à s’entourer de possédés. Les autres le font par nécessité, tout en les méprisant, lui semble les apprécier. Avec son organisation chaotique et incontrôlable, Pieces ne peut que marcher sur les plates-bandes des autres. Les intérêts de Johnson dans le crime organisé, particulièrement, ne sont guère en phase avec les actes de Pieces. Mais celui-ci semble regarder tout cela avec un certain détachement, affirmant qu’il ne pilote en réalité rien, se contentant de donner un coup de main à ceux qui le lui demandent sans pour autant endosser la responsabilité de leurs actes. A l’occasion, il n’hésite d’ailleurs pas à punir sauvagement certains de ses protégés, lorsque Clay hausse le ton par exemple. On ne retrouve alors que des morceaux. Ce qui est sûr, c’est qu’on ne sait pas où part le pognon prélevé sur les saloperies perpétrées par ses contacts. Lui-même ne semble pas l’utiliser et il n’investit pas comme pourrait le faire un Johnson. Peut-être bien qu’il le crame, juste pour le plaisir.

Je n’ai vu qu’une fois l’avatar de Pieces. Pouilleux, la gueule en morceaux rapiécés, c’est une vision qui n’aide pas à dormir la nuit. Son coin de Dédale ressemble à une décharge et partout où il passe, on écrase des saloperies de cafards juteux.


ASHES
Ashes a la particularité de ne s’intéresser qu’à une seule chose : le sexe et ses diverses manifestations, même et surtout dans ce qu’elles ont de plus extrêmes. Contrairement à Johnson, qui n’y goûte que pour la soumission et le rapport de domination, ce qui branche Ashes, c’est l’éclate des sens, la recherche permanente de nouveaux plaisirs et de nouvelles formes de débauche. C’est sans doute l’une des Asservis les moins complexes, surtout intéressée par le moment immédiat. S’il lui arrive à l’occasion de jouer à l’intrigante, elle se tient la plupart du temps à l’écart des manigances des autres Asservis, de leurs réseaux d’influence et de leurs agents. Elle est trop sanguine pour faire une bonne comploteuse.

Elle se contente de développer son propre culte, qui prend parfois des proportions inquiétantes. C’est sans doute la seule Asservie à goûter autant d’être présente parmi ses fidèles et de les inspirer. Aucun autre Asservi sauf, peut-être Six of Ten mais d’une manière plus mystique, n’a cette espèce de volonté de passer pour un pouvoir quasi divin. Elle apparaît au milieu des partouzes de ses adorateurs, dans des mises en scène orgiaques soignées, utilisant soit son avatar androgyne, changeant de sexe à volonté, soit possédant des humains, volontaires ou contraints. Parfois, ça dérape et Clay doit y mettre bon ordre. Le culte qui se développe autour d’Ashes est assez complet : certains utilisent des icônes, des représentations, des autels et mettent au point des cérémonies complexes et ridicules à base de niveau d’initiation. Elle semble apprécier. Je sais pertinemment que certains de ces connards ont été beaucoup trop loin. Il faut dire qu’Ashes offre surtout ce dont rêvent ces pervers : du plaisir brut, sous toutes ses formes.

Cette cour de junkies obsédés du cul a ses avantages. Ses adorateurs se livrent complètement à elle, lui donnent et lui disent tout. Ashes est elle-même accro à ses débauches mais elle n’est pas bête : elle sait voir où est son intérêt et elle est toujours prête à exploiter les faiblesses de ses « clients », parfois à la demande d’autres Asservis en quête d’informations ou de moyens de pression. Ses partouzes sont le lieu idéal pour piéger un pigeon. Des photos sont prises, des documents sont volés et des secrets révélés dans un râle de plaisir. Elle constitue ainsi une base d’informations pléthorique facilement monnayable en services. Johnson et Clay y ont souvent recours.

Mais elle se garde bien d’entrer dans les luttes d’influence de ses camarades, préférant son coin de Dédale, un lupanar aux proportions dantesques où être admis est le rêve des accros qui se bousculent pour adorer leur déesse. On associe assez facilement les succubes à Ashes, qu’elles fassent partie des cornus d’Harbor ou qu’elles soient restées dans le gigantesque hôtel de passe que représente le Dédale façon Ashes. C’est à la fois vrai et faux. Vrai parce que certaines des plus éminentes succubes sont effectivement liées à l’Asservie. Faux, car de nombreuses succubes ont justement fui le Dédale lors du Jour des Cendres pour échapper au contrôle d’Ashes, très proche de l’esclavage. Faux aussi parce que des succubes travaillent pour d’autres Asservis, parfois à des postes à responsabilités. Il est d’ailleurs intéressant de noter que le bras droit d’Ashes n’est pas une succube, mais un séraphin du nom d’Anthony, qui tient une boutique d’antiquités à Carnelly Hill et organise pour elle des soirées très privées. N’aurait-elle donc pas confiance en celles que l’on nomme parfois ses « filles » ?


SIX OF TEN
Ne demandez pas pourquoi elle se nomme ainsi. Y a-t-il dix Asservis ? Y a-t-il un quelconque ordre qui ferait d’elle la sixième ? J’en sais foutre rien. D’ailleurs, personne ne sait rien sur Six of Ten, à part qu’elle est totalement flippée, impossible à prévoir ou à comprendre. Je dis elle car c’est un des rares Asservis, avec Ashes, à privilégier un avatar féminin. Ce n’est pour autant que ça nous éclaire sur ses motivations.

Si Six est aussi imprévisible, c’est peut-être parce qu’elle est la plus proche du Maelström et des choses qui y dorment. D’après ce que j’ai recueilli auprès de ceux qui l’ont fréquentée, elle semble particulièrement attirée par la manipulation de la réalité. On raconte ainsi que c’est elle qui a créé les séraphins à partir du chaos brut. Si c’est vrai, elle est peut-être l’Asservi le plus puissant. Son réseau, peu organisé, est très lâche. Elle semble privilégier les individus solitaires mais puissants. Certains des démons qui bossent pour elle sont parmi les pires fils de pute que j’ai jamais croisés mais il faut reconnaître qu’ils sont bons, bien trop bons. Même Clay semble circonspect à son égard. Même chose pour les humains avec qui elle commerce. Les invocateurs qui traitent avec elles sont de sacrées pointures.

Insaisissable, Six n’a qu’une seule faiblesse visible  : l’apparat. Elle semble adorer l’idée de voir se développer des cultes à sa personne. Six est l’Asservi de prédilection des cabalistes et autres ésotéristes de salon, amateurs des soirées costumées, des cérémonies d’intronisation, des serments solennels et des branlettes pseudo religieuses. Soi-disant qu’elle les aiderait à comprendre l’univers. Reste qu’elle ne fait quasiment jamais l’effort de se déplacer en réponse à leurs élucubrations, ni même de leur envoyer un représentant assermenté. Elle se mérite, qu’il paraît. J’espère surtout qu’elle a un sens de l’humour bien caché et qu’elle se fout de leur gueule.

Si la plupart des groupes épars se tiennent à carreau, se contentant de se réunir entre illuminés farouches de conserver leurs petits secrets, quelques uns se sont révélés dangereux. Reste que je n’ai aucune idée de l’implication de Six of Ten dans ces délires, même si les cinglés se réclament d’elle. Je serais bien en peine de vous dire à quoi peuvent ressembler les morceaux du Dédale assujettis à Six of Ten. A vrai dire, je ne sais même pas si elle en a.
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