[align=justify] Confirmation définitive pour le vendredi 28.
Et comme nous avons du temps d'ici là , j'en profite pour faire ici la présentation du jeu, du scénar et des PJ, afin de gagner du temps et que vous puissiez plus facilement prendre en main tout ça.
Pavillon Noir: Le jdr est de Renaud Maroy. La présentation est simple puisqu'il s'agit de notre monde durant l'époque moderne : un bouquin d'histoire suffit donc. Le concept est historique et résolument réaliste : j'insiste sur le fait qu'il ne s'agit absolument pas de "pirates des caraïbes rpg". Le système est super simple : le perso est défini par des compétences dont le score détermine le nombre de dés à jeter ; il possède par ailleurs des attributs intrinsèques, comme l'érudition ou la force, dont le score défini la difficulté du jet. Autrement dit on lance Compétence sous Attribut. Le système utilise des D10 (5 devraient amplement suffire), mais il vous faudra également 1D12 et 1D20, plus 1D6 pour la localisation d'éventuels dégâts.
Le cadre de jeu sera l'âge d'or de la piraterie, que l'on peut grosso modo situer de 1715 à 1725, décennie durant laquelle des équipages autonomes et autogérés pour l'essentiel constitués d'anciens corsaires anglais, et dans une moindre mesure français, parcourent les caraïbes et les cotes nord et sud des Indes occidentales, pillant les navires et les possessions des puissances européennes, principalement l'Espagne : l'enrichissement matériel est l'objectif le plus répandu, mais il se double bien souvent de motifs politiques et idéologiques.
En effet, ces premiers équipages de pirates qui se constituent progressivement entre 1713 et 1715, arborant divers pavillons noirs, se considèrent comme les héritiers des pratiques de la
flibuste, qui se déroula dans le même milieu entre 1648 et 1688 : ces français basés sur l'île de la tortue et anglais de la Jamaïque, se nommaient eux-mêmes "gentilshommes de fortune" et avaient développés des pratiques libertaires et communautaires. N'entretenant plus que de vagues relations avec les gouverneurs des différentes possessions, ils fonctionnaient de manière autonomes, élisaient leur commandement et se répartissaient égalitairement le butin : leur code était transcrit dans une constitution propre à chaque équipage, appelée la "chasse-partie", qui consignait les objectifs et idéaux du navire et ordonnait son fonctionnement, comme la redistribution des richesses et l'octroi d'indemnités en cas de blessures et d'allocations en cas de départ de l'équipage (bref, sécu et caisse retraite, qui ne datent pas d'hier !).
Ces français (souvent protestants et donc mis au ban de la société) et anglais avaient pour principale cible les possessions de l'Espagne : l'attaque concertée de villes cotières était leur spécialité ; et les navires castillans étaient ceux dont les cales étaient les mieux dotées, notamment en minerai d'or et d'argent qui transitaient des colonies à la métropole (la fameuse flotte au trésor). Par ailleurs, l'Espagne était la puissance catholique par excellence, se voulant hégémonique, tant politiquement que religieusement (inquisition etc...). Pour des équipages de marginaux et de libres penseurs de tous poils, souvent protestants, il y avait donc là un motif de plus de se battre. Pour autant, pas d'anachronismes, les flibustiers étaient gens de leur époque : ils ne dédaignaient absolument pas les esclaves, qu'ils utilisaient comme biens, et étaient avant tout matérialistes ; leur marginalité sociale était toute relative et temporaire, puisque la plupart d'entre-eux se réinsérèrent ensuite, avec la reprise des guerres.
En effet, à partir de 1688 et jusqu'en 1713, la guerre reprend de manière quasi ininterrompue en Europe, opposant en général les armées françaises de Louis XIV à l'Espagne, l'Allemagne, les Provinces-Unies (pays-bas protestants) et l'Angleterre : sur mer, l'affrontement a principalement lieu avec cette dernière. Parallèlement aux marines de guerre royale, coûteuses à l'état en hommes et en équipement, se met en place la guerre de course (sous l'impulsion de Colbert notamment, en France) : un armateur marchand affrète un navire et recrute un équipage ; celui-ci reçoit une lettre de marque délivrée par l'amirauté, qui lui permet officiellement d'attaquer et de piller les navires ennemis pour le temps de la guerre. Les objectifs des corsaires étaient donc les navires marchands et il s'agissait de faire le moins de dégâts possibles aux navires, afin d'en récupérer la cargaison, voire le bateau lui même (d'où pratique intensive de l'abordage) : le butin était ensuite partagé de manière inégale entre l'amirauté (l'état), l'armateur et l'équipage.
Durant 25 ans, c'est toute une génération de marins qui ne vivent donc plus que de la guerre de course et de ses fruits, du pillage de navires et du butin : ceux-ci opèrent aussi bien depuis la métropole (Saint-Malo, Lorient, La Rochelle) que depuis les colonies (Guadeloupe et Martinique), puisque ce sont les navires marchands faisant les allers-retours qui sont les proies privilégiées. Idem pour les anglais, qui ont durant cette période pour cible les français et les espagnols (surtout ces derniers dans les caraïbes, pour ce qui va nous intéresser). Et dans les caraïbes, les corsaires ne sont autres que les anciens flibustiers revenus à la légalité, que les gouverneurs locaux se sont empressés de recruter, du fait de leurs capacités.
Lorsqu'en 1713 la paix est signée, la course devient donc illégale et les corsaires doivent se recaser, dans la marine royale ou marchande : toutefois, pour ceux des colonies notamment, il est bien difficile de trouver un emploi alors que l'économie est épuisée et que les marines de guerre, dont les effectifs diminuent, se replient en métropole. Par ailleurs ces dernières sont dominées par la noblesse et y règne l'autorité et la violence envers les marins, peu payés et sans objectif d'avenir : difficile à accepter face à la relative liberté de manÅ"uvre et aux perspectives d'enrichissement qui régnaient sur le navire corsaire. Quant à la marine marchande... on y est en général mieux traité que dans la royale, mais tout aussi peu rémunéré et considéré, et en plus aucune perspective de combat ni de prises de butin.
Aussi, dans cette société nouvelle qui s'est formée dans les caraïbes, qui recèlent nombre de richesses et où le pouvoir est aux mains des gouverneurs locaux, la tentation est grande pour un ancien équipage de corsaires anglais, de se passer de la permission des autorités pour continuer une activité aussi enrichissante que palpitante....
J'ai tenté de faire synthétique : ce résumé à pour but de vous familiariser avec la chronologie et les notions de base. Il faut absolument que vous sachiez ce qu'est un flibustier, un corsaire et un pirate, et les discerner.
Jamaïque - 1713: Depuis quelques mois, la paix règne enfin sur une Europe qu avait de nouveau été ravagée par la guerre. Si, en Europe, tout le monde sâEUR(TM)en réjouit, cela nâEUR(TM)est pas du goût de Lord Archibald Hamilton, gouverneur de la Jamaïque, colonie anglaise. Depuis quelques années, la guerre était pour le gouverneur le moyen idéal pour assouvir sa vengeance à lâEUR(TM)encontre des autorités espagnoles de la Havane, responsables de la mort de ses deux fils âEUR" ainsi que de la perte dâEUR(TM)une cargaison de haute valeur âEUR", qui ont tous trois été engloutis par les flots au large de Cuba, à lâEUR(TM)issue dâEUR(TM)un combat naval sanglant. Depuis lors, la guerre était devenue pour Lord Hamilton une affaire dâEUR(TM)honneur personnelleâEUR¦ et on le trouva fort contrarié à la signature du Traité dâEUR(TM)Utrecht. Que les gens du Vieux continent sâEUR(TM)embrassent désormais dans la paix, câEUR(TM)est une chose, mais quâEUR(TM)un traité signé à lâEUR(TM)autre bout du monde tire un trait définitif sur SA guerre, cela en est une autre ! Avec lâEUR(TM)accord tacite du gouverneur, les corsaires qui travaillaient sous ses ordres ne se sont pas privés pour prolonger les hostilités un peu plus que nécessaireâEUR¦ Le gouverneur tient de plus à occuper ces hommes rudes, car les notables de Kingston ont encore en mémoire le comportement dépravé et violent des flibustiers du siècle dernier. Pendant ce temps, à la Havane, les armateurs espagnols ulcérés par les exactions illégales des corsaires anglais font eux aussi appel à des mercenaires, sous le regard bienveillant des autoritésâEUR¦ à?videmment, cette situation ne va pas durer longtemps. Devant les plaintes incessantes des Espagnols, la Couronne anglaise décide de mettre un terme définitif à la vendetta personnelle de Lord Hamilton : un nouveau gouverneur est nommé, et part en direction de la Jamaïque, avec ordre de ramener le calme sur les eaux bleues des Grandes Antilles.
Les PJ: LâEUR(TM)aventure commence à Kingston, capitale de la Jamaïque depuis la destruction de Port-Royal, haut lieu de la flibuste, par un tremblement de terre en 1692. En compagnie de leur équipage, les PJ ont élu domicile dans lâEUR(TM)une des nombreuses tavernes du port, histoire dâEUR(TM)y dépenser leurs dernières pièces. LâEUR(TM)équipage est maussade, et dâEUR(TM)humeur bagarreuse : avec la paix, les prises et le butin se font rares. Bien sûr, nul nâEUR(TM)ignore la haine que voue le gouverneur, Lord Archibald Hamilton, aux Espagnols de la Havane. Toutefois, même le gouverneur dâEUR(TM)habitude si complaisant lorsquâEUR(TM)il sâEUR(TM)agit de sâEUR(TM)en prendre à un navire marchand havanais se montre plus distant ces derniers temps. Avec la fin des hostilités, de nombreux équipages corsaires se sont peu à peu désagrégés : les anciens mercenaires se sont rangés, ont été engagés dans la Navy, ou ont tout simplement disparus on ne sait où.
Ce soir-là , dans la taverne, les discussions vont bon train, concernant lâEUR(TM)avenir de lâEUR(TM)équipage. Pour les marins du Myrmidon, pas question de se séparer. Les durs combats livrés sur mer ont renforcé la cohésion des hommes, les conditions de vie et la discipline sont moins rudes ici quâEUR(TM)à bord des navires de guerre, les officiers (et le chirurgien) sont compétentsâEUR¦ et puis il y a ce sentiment diffus mais bien présent : sans leur navire, sans les combats et les victoires, les gars du Myrmidon ne sont rien. Par le Diable, allons-nous vraiment devenir de simples planteurs de canne à sucre ? Certains marins parlent déjà de courir la mer, à lâEUR(TM)image des flibustiers dâEUR(TM)antan, libres et sans autres lois que celles que lâEUR(TM)équipage sâEUR(TM)est lui-même fixé. DâEUR(TM)autres évoquent avec crainte le sort réservé aux pirates : la mort par pendaison. DâEUR(TM)autres enfin craignent que le capitaine ne décide de vendre son navire, ce qui entraînerait la séparation inévitable de lâEUR(TM)équipage.
LâEUR(TM)évocation du Myrmidon et de ses succès va de pair avec celle de son capitaine, James Taylor, un ancien flibustier de 45 ans au regard gris acier, célèbre pour ses colères et pour lâEUR(TM)allure de prêtre de lâEUR(TM)Enfer que lui donne son éternel manteau noir (quâEUR(TM)il dit tenir du grand Henry Morgan lui-même). Cet homme dur et inflexible est la véritable âme de lâEUR(TM)équipage. Certains murmurent même quâEUR(TM)il a osé invoquer Neptune, un soir où il était saoul, et quâEUR(TM)en échange de son âme celui-ci lui a garanti que son navire ne ferait jamais naufrage, et que les vents marins lui seraient toujours favorables. Que cela soit vrai ou non, Taylor a la réputation de porter chance à son équipage, et de faire corps avec son navireâEUR¦
- Isaac Martins (second): jeune homme plutot bien fait de sa personne issu de la moyenne bourgeoisie londonienne, qui eût le malheur de naître cadet. Plutot que de finir derrière un comptoir, il préféra la vie au grand air et au grand large. Son éducation est supérieure à la moyenne de l'équipage. (Le second ou "premier lieutenant" est comme son nom l'indique le bras droit du capitaine et le n°2 du bord : il transmet les ordres de ce dernier et commande en son absence ; c'est surtout un fin connaisseur de la science nautique et du fonctionnement du navire, plus qu'un marin à proprement parler. Selon la latitude laissée par le capitaine, son importance peut être capitale ou inexistante. C'est bien souvent lui qui règle la vie du bord et les questions administratives).
- John Appleton (canonnier): homme plutot sec et nerveux, se préoccupant peu des apparences, c'est un officier sorti du rang et un soldat de métier. Le bruit des canons l'accompagne depuis sa jeunesse et il a servit aussi bien dans les armées de terre que de mer. (Le canonnier ou "second lieutenant" est le n°3 du bord, en charge de l'artillerie qu'il supervise ; c'est un véritable chef de guerre du bord, parfois chargé de la discipline, et c'est souvent lui qui commande les combats).
- Angus Mills (quartier-maître): issu d'une famille de pêcheurs de Southampton, enrolé dans la Navy où il apprend durement le métier, ilevient ensuite à son activité traditionnelle. Faute de susbsides, il s'engage comme corsaire. C'est un marin extrêmement expérimenté. (Le quartier-maître est un poste à part : c'est une sorte de titre honorifique marquant la compétence d'un marin aguerri et respecté de tous. Il se fait la voix de l'équipage et des simples matelots auprès du commandement, peut prendre part au décision et ses avis et compétences sont toujours requis en cas de coup de dur).
- Jack Turner (maître-canonnier): gamin des rues s'étant débrouillé pour survivre et se faire respecter, il doit à son impressionnant physique et à son habileté au combat d'être encore de ce monde après maintes péripéties. S'étant retrouvé sur la mer comme il avait auparavant battu le pavé, il s'est découvert un don pour le maniement du canon, auquel il excelle. (Le maître-canonnier est le meilleur artilleur du bord, qui connaît sur le bout des doigts le fonctionnement d'un canon ; c'est lui qui transmet les ordres du canonnier, son supérieur direct, et gère les pièces au combat).
- William Snow (pilote): homme jovial et plutot bien portant qui aime à se parer d'habits luxueux et voyants, sa bonhomie coutumière et sa politesse lui permettent de se faire apprécier de tous, quoiqu'il suscite quelques fois les railleries. Né dans une famille de petits marchands anglais installés à Saint-Malo, fascinés par les bateaux et les cartes, il étudie la géographie et la cartographie pour devenir pilote. Doué pour ce poste, il l'exerce sur différents navires qui lui permettent de beaucoup voyager. (Le pilote ne fait pas partie du commandement, étant une sorte d'officier scientifique, à l'instar du mèdecin de bord : il a en charge la navigation du navire. A ce titre il est tout autant géographe, hydrographe, cartographe et navigateur : il conseille le capitaine sur les différentes routes à prendre et les trace sur les cartes. Il commande au timonier qui tient la barre, et s'en assure lui-même en cas de passage difficile).
Voilà donc pour les PJ : vous pouvez déjà réfléchir à ce que vous aimeriez jouer. Il n'y a là qu'une succincte présentation : chacun possède un historique bien plus détaillé, qui comprend notamment des informations individuelles que je verrais au cas par cas avec chaque joueur. Il ne s'agit pas d'un jeu de stratégie, mais bien d'ambiance : le roleplay sera donc au premier plan, et certains roles sont peut-être plus difficiles à tenir que d'autres.
Dernière petite chose... voici quelques liens sur lesquels vous pouvez jeter un oeil pour vous donner une idée de ce à quoi ressemblera votre environnement :
http://www.pirates-corsaires.com/ http://www.mrugala.net/Histoire/Grand%20Siecle/Pirates/Viepira4.html http://beej.us/pirates/index.html http://www.encyclopirate.com/ PS: Anne-Cécile & Antoine, puis-je avoir vos e-mails et éventuellement un numéro de téléphone où vous contacter (en cas de changements de dernière minute etc...) ? Merci !
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