ValerianBon, je sais que la mode est au Besson-Bashing (
et je n'ai aucunement hésité à y contribuer moi-même), et je pense avoir sérieusement donné sa chance au film (et ce d'autant que je n'ai aucune connaissance des BD, et que je me contrefichais d'avance d'un très probable massacre de l'univers), mais il faudrait quand même que quelqu'un dise à ce type d'arrêter ses conneries.
Quelques trucs cools (un gros lot de plans très réussis et une poignée de séquences agréables à regarder) disséminés ici et là au sein de ces deux longues heures ennuyeuses ne suffisent pas à sauver le film, qui, sans son budget pharaonique, ne serait pas grand-chose de plus qu'un vulgaire navet.
Les personnages sont sans aspérités et soporifiques au possible, les dialogues sont écrits avec le cul, l'histoire est complètement bateau, les acteurs, à force de
stoneface censée leur donner l'air badass, ont tout simplement l'air de s'ennuyer comme des bulots, le scénario est à la fois d'une rare pauvreté
et d'une rare maladresse, et le réalisateur trouve même le temps de prendre le spectateur pour un gros con incapable d'additionner 1 et 1 (franchement, au prix de la minute de film, j'aurais préféré qu'il me fasse don de l'économie réalisée sur ces plans "explicatifs"). Bref, tout cela est lamentable: Le film n'est jamais drôle (le "badinage" des personnages principaux, même pas digne d'une production pour enfants, ne parvient même pas à arracher de pénibles sourires), ne génère jamais d'enjeu (à ce niveau-là, ce n'est même plus cousu de fil blanc, c'est le festival international de l'accident de surfileuse) et n'est jamais touchant (l'élégance de la romance, probablement réécrite en douce par Jean-Marie Bigard juste avant le tournage, a certainement transformé le cadavre de Shakespeare en usine électrique).
Allez, ne faisons pas la fine bouche, il y a quand même quelques trucs à sauver dans ce fatras: Chabat fait un caméo plutôt marrant et le personnage de Rihanna est réellement réussi (en large partie grâce à l'interprétation de l'actrice, assez nuancée).
Certains diront: "Ouais, mais tout ça c'est des conneries d'intellos à la con; Valerian, on y va pour en prendre plein les mirettes, c'est tout!". Sauf que ce point est largement défaillant, lui aussi. La caméra est manifestement maniée par un epileptique juché sur un lave-linge en cycle d'essorage, ce qui fait que la plupart des scènes d'action sont tout simplement illisibles, que les plans "touristiques" sont réduits à d'atroces dégueulis de couleurs criardes, et que, hormis dans la scène d'introduction (et encore), le film ne prend jamais le temps de photographier ses décors (pourtant faits assez soigneusement). Tout cela parce qu'il faut que le cadre bouge en permanence, sinon, c'est bien connu, le spectateur se fait chier! Bref, la direction artistique a rendu une copie tout à fait regardable, mais on aimerait bien profiter des jolies images pendant plus d'une demi-seconde chacune.
Pour résumer: Un beau ratage.