Cette vision nous confirme définitivement la présence du Néant, mais surtout nous en donne la cause. Ils ont voulu oublier cet enfant et cela a donné une empreinte et une force au Néant. Il nous faut partir au plus vite dans la crypte et agir contre lui. Didrik emprunte une arme à Herik est nous nous dirigeons vers les tréfonds du château. En route, Astel sort la clef qu'elle avait récupéré chez Agnielle. La tension est presque palpable. Le temps nous manque, la pression est importante, je prie que nous réussissions à temps. J'essaie de me détendre en observant et en m’imprégnant des fresques murales narrant les victoires et les gloires de la Chimérie. Nous voici de nouveau face à la porte alchimique. Toujours aussi majestueuse et imposante.
Didrik fait pénétré la clé dans la serrure et la tourne. On entend le verrou qui craque et grogne. Le son est amplifié par la salle et tout le château l'entend. Les gonds se mettent à grésiller, les montants se détachent peu à peu du mur. Tout est en fusion pour permettre que la porte soit utilisable. Une fois le processus terminé, notre Léorde pousse les portes. S'ouvre alors devant nous un escalier. Ce dernier descend encore plus profondément dans les entrailles de la terre. Il est taillé et ouvrage à même la pierre. Un véritable travaille d'orfèvres. Ci et là , nous croisons des statuts à la gloire d'un héros de la famille Maak. Chacun de nos pas résonnent dans le silence de la crypte, nous ne sommes plus dans le territoire du vivant. Plus nous avançons, plus la pierre travaillée fait place à la pierre naturelle. Nous débouchons alors sur une impressionnante arche finement sculptée. Derrière, nous apercevons la crypte à proprement parlé. Nous continuons notre chemin et...
La fratrie pénètre dans ce lieu emplit de souvenir. Ils sont alors cernés par les tombes. Cette première salle est à la gloire des plus vieux seigneurs de Maak, de leurs femmes et des enfants mort jeune. Les gisants ont été remis en état, mais l'âge à encore une emprise dessus. Ils n'ont pas le temps de s'extasier sur le travail effectué. Ils reprennent leur marche en avant et s'enfoncent plus avant dans la crypte. Ils pressentent que si le Néant se cache ici cela sera dans les profondeurs, parmi les jeunes tombes. Les lineux sont à l'image du château, labyrinthique. Plus leurs pas les rapprochent de leur but, plus les tunnels sont tortueux. Toutes les fresques ont disparues, ils ne reste plus que la pierre brute, renforcée par le travail humain, pour guider les vivants vers des souvenirs. Ils ne sont plus éclairés que par les flammes des torches et la lumière émise par la vermine de la lampe de Nahash.
Un courant d'air venu du centre du pic rocheux les fait frissonner. Finalement, il est possible qu'ils se soient trompés et qu'un passage secret existe. Le Basilic hésite entre la grimace et le sourire. Il se doute d’où ils sont et où ils vont. Il le redoute et en même temps l'espère. Les renforts disparaissent peu à peu pour ne laisser que la roche. Une roche légèrement translucide qui s'érode au contact du courant d'air. Ce dernier leur apporte les échos d'un combat, du fracas des armes. Ils continuent leur route mais de manière plus prudente, la main sur le pommeau ou l'arc sorti. Ils sortent enfin du tunnel et débouchent à l'extérieur. Ils sont estomaqués par ce qu'ils voient.
Une magnifique lune complète les surplombe, illuminant une scène quasi apocalyptique. Ils sont au cœur des ruines du château, encerclé par des restes de murailles encore debout. Le donjon est encore debout, mais on peut apercevoir certaines pièces, les murs ayant disparu. Au centre de la cour, un immense gouffre qui met les cinq mimétiques mal à l'aise. Devant eux, la lune éclaire le combat d'un chevalier en armure de plaque, au reflet d'or et de cuivre, ses jambes sont de puissantes pattes de chiverne, maniant une épée au proportion impressionnante. Il se bat contre des tentacules d'ombres qui s'élèvent d'une masse noirâtre que la fratrie distingue dans le gouffre. C'est alors qu'un enfant se met à pleurer. Ses cris font grimacer Nahash et ses compagnons. Le combat se poursuit alors que les cinq mimétiques s'avancent avec attention. D'un mouvement vif et précis, le chevalier tranche une longue tentacule et fait reculer la masse sombre dans le gouffre. Un moment de répit pour le Gardien.
Le visage de ce dernier est couvert d'un masque sculpté, seul deux fentes persistent pour les yeux. Le chevalier se retourne vers les arrivant et se dirige vers eux. Il conserve constamment les yeux sur l'antre du Néant. Une voie humaine résonne alors dans la tête des mimétiques, elle est autoritaire. Il se présente comme le veilleur de ses lieux. Nahash et Maniao l'ont déjà rencontré, ou plutôt suivit. La discussion entre le chevalier et la fratrie s'engage rapidement sur l'enfant et le combat qui se déroule en ses lieux. Le Veilleur les remercie pour le travail effectué, mais il leur explique que ce n'est pas leur décision mais qu'ils peuvent influer dessus. Puis les cinq mimétiques se sentent mal, la tête qui tourne, le regard devient trouble et …
Nous sommes sous l'arche de la crypte, devant nous les plus vieux gisants. Nous pénétrons enfin dans ses lieux. Nous nous dirigeons vers la seconde pièce. Il n'y que trois tombeaux ; celui du père de dame Bertille, de sa mère et de deux enfants. C'est alors que s'élèvent les pleurs. Nous nous regardons. Il est bien là . Nous ne sommes pas entièrement rassurés et nous préparons au pire. Maniao et moi-même reculons vers la première pièce. Nous ne souhaitons pas être pris à l'improviste par derrière nous. Astel nous préviens qu'elle a vu quelque chose derrière un des tombeaux. Didrik s'en approche et se penche derrière. Ne pouvant distinguer ce que fait notre Léorde, je préfère me concentrer sur nos arrières. Didrik se relève avec un lange dans ses bras. Les pleures d'enfants ne s'arrêtent toujours pas. D'après Arzul, la chose est morte.
Nous remontons donc en quatrième vitesse. Hélas, lorsque nous atteignons la partie supérieur du château, nous découvrons que nous n'avons pas été assez rapide. Les Charognards ont lancés l'assaut sur le château et la première porte à déjà cédé. D'immenses flammes s'élèvent de la basse ville et les échos des cris de peur et de douleurs nous atteignent. C'est la débâcle totale pour les Chimériens. Nous pressons encore le pas en direction des appartements de dame Bertille. Devant les portes de ces derniers se trouvent Agnelle et Herik. La première a peur en apercevant le lange tandis que le deuxième s'étonne que nous ne soyons pas en train de combattre. N'ayant pas le temps, Didrik s'impose avec l'aide du fiel pour que dame Bertille soit emmené en ses lieux. Herik de Ransk va donc la chercher. Elle nous revient en cotte de maille, épée et bouclier en main.
Dame Bertille est sur la défensive dès qu'elle remarque le lange. Didrik tente alors de lui rappeler ce qu'il s'est passé pour qu'elle prenne conscience de ses actes. Il pose alors l'enfant dans son linge sur la table et l'entrouvre. Apparait une main momifié qui semble bouger. Dame Bertille est crispée, se mélangent dans ses yeux peur et tristesse. Herik ne comprend pas ce qui se passe et ouvre en grand le linge et laisse apparaître le corps d'un bébé entièrement noir, comme momifié. Toute vie semble avoir abandonné cette être mais les pleurs reprennent alors de plus belles. On entend a peine s'élever de l'extérieur les bruits de combats et les cris douleurs tellement la tension est pesante. Dame Bertille se tient le bas ventre et des larmes perlent sur ses joues. Agnelle et Herik prennent alors conscience de leur acte. La Chiverne se tourne alors vers nous et demande la marche à suivre à Didrik. Ce dernier leur dit que pour le combattre, ils ne faut pas l'oublier mais accepter sa présence et le combattre. Arzul appuie ces paroles. Le sol se met alors à trembler et...
Le noir... tout est devenu sombre... de la poussière s'élèvent autour d'eux. Ils sont devant le gouffre, Bertille, Agnelle, Herik, Didrik et Nahash. La présence de ce dernier semble étonner les deux Chivernes. Agnelle, qui tient l'enfant et le lange, demande l'avis du Basilic sur l'enfant et ce qu'ils doivent faire. Comme ses compagnons, il leur répond qu'il faut accepter cette enfant pour ce qu'il est et le combattre avec toutes les forces possibles. Agnelle donne alors l'enfant à dame Bertille. Cette dernière s'avance alors vers le gouffre. Le bébé se calme et les pleurs également. La Chiverne jette alors l'enfant dans le gouffre. La sombre présence semble se rétracter sur elle-même et disparaître.
Je suis de retour dans la pièce avec tout le monde. Voulant me rassurer, je me concentre sur cette présence qui m'emplit de terreur à chaque fois que je la ressent. Elle n'est plus là . Nous avons réussit. Nous nous rappelons alors de tout ce qui s'est passé depuis notre arrivé. Arzul leur parle alors de la présence de Tael parmi les Charognards. Agnelle nous explique qu'il s'est trouvé au mauvais endroit au mauvais moment et que les Féals ont décidé de sa mort. Mais il n'est pas le temps des révélations. Ils va nous falloir arrêter les combats ou du moins le tenter. Herik et Didrik ne souhaitant pas prendre de risques prennent les armes et se dirige vers la bataille. Astel, Arzul, Maniao et moi-même les suivons mais pas avec le même objectif. Il va nous falloir trouver le Seigneur du Carré et le convaincre que le Néant n'est plus. Nous nous séparons en deux et j'accompagnerai alors Arzul. Nous montons alors sur les murailles pour tenter de repérer le chef des charognards. Au travers des flammes et de la fumée, nous apercevons Saelinso, entouré par les Carabins, ses sorciers Charognards.
Arzul essaye de l'interpeller, mais sans succès. Mais quelle folie lui prend? Pourquoi s'avance-t-il dans les flammes au hurlant le nom du Seigneur du Carré ? Je prend sur moi et suis le Cendreux dans la fournaise. Je ne me sens vraiment pas en sécurité, mais je n'ai pas le choix sinon Arzul se retrouvera seul au milieu des combats. Saelinso semble réagir, il a enfin entendu le Cendreux. Il s'avance vers nous, le dos vouté, boitant légèrement. Je distingue dans les flammes six charognards qui nous encerclent. Nous voilà dans une position des plus simple. Mais si nous sommes encore en vie c'est que nous avons toutes nos chances. Une discussion s'engage alors entre Saelinso et Arzul, n'intervenant que pour rajouter détail et information. Avec difficulté, nous réussissons à le convaincre. Il reconnaît que nous avons le même ennemis, mais que nous ne sommes pas des alliés. Le Seigneur tend alors un cor à Arzul. Le Cendreux prend son inspiration et souffle faisant résonner le cor dans tout le château. Le combat se stoppe. Après quelques instants, de faibles cris de victoires s'élèvent des rangs de survivants chimériens.
Arzul et moi-même nous joignons aux Charognards, Carabin et à Saelinso qui se dirive vers le donjon. Il serait regrettable que des combats reprennent. Herik et Didrik sont devant les portes prêt à défendre l'entrée. Je leur explique alors la situation et ils laissent passer le Seigneur du Carré qui se dirige directement dans le château. Pendant ce temps, les deux Carabins sortent de leur habits de longs rivets noirs. Ils s'approchent de la porte et figent dans la pierre les rivets. Des crissement s'élèvent de ces derniers comme s'ils fouillaient la roche directement de l'intérieur. Le temps passe et rien ne semble se passer. Puis nous voyons ressortir Saelinso, la tête de Tael en main. Il annonce à ses hommes que ce dernier n'a pas respecté ses ordres et que cela lui a coûté la vie. S'élève alors de la roche un bruit de succions et les rivets en sortent. Les Carabins les récupèrent et viennent chuchoter à l'oreille du Seigneur.
Saelinso annonce que le mal a été vaincu et donne l'ordre à ses hommes de préparer leur départ. Sur ce, il nous salue et suit ses hommes. Un succès pour les survivants, mais bien des morts que nous aurions pu éviter. Au moins nous avons gagné une bataille contre le Néant, mais la guerre s'annonce longue. Alors que mes compagnons retournent dans le château pour savoir ce qui s'est passé, je prétexte d'aider les survivants pour rencontrer Saelinso en privé. En arrivant au camp charognard, je demande audience. Le Seigneur du Carré me reçoit pendant que ces hommes démontent le camp. Nous discutons du Néant, de comment le repérer, le combattre et miser sur l'avenir avec pourquoi pas une entraide voir une alliance. Ce dernier point est rejeté, mais il s'engage à parler de nous à la Reine de la Charogne. La porte n'est pas fermée et un passage en Charogne pourra être envisagé. Concernant le reste, cela est propre à leur nature et ne pourra nous aider. Il me conseille de voyager déjà à travers le M'onde, de le trouver et le combattre... ou de l'éviter. Je ressort de cet entretient avec une étrange sensation. Rien n'est fermé de leur part mais je ne saurais dire ce qui est réellement possible. Je décide alors de rejoindre mes compagnons.
Le Veilleur prend peu à peu forme. A la limite de l'homme et du gorille, il possède de puissantes épaules et de longs bras. Ses chairs sont couvertes de mousse pour lui permettre de se fondre dans la Nature et de ronces pour former une armure d'épines. Sa tête a des allures de lion, une forte gueule et une foisonnante crinière végétale. Il sourit et s'engouffre dans la forêt, se balançant d'arbre en arbre. Il s'arrête quelques instant pour regarder passer une harde de sanglier noir. Puis il se dirige vers l'orée des bois pour regarder ce que deviennent les humains. Ces derniers travaillent aux champs récoltant le fruit de leur labeur. Il aperçoit alors deux gardes rouges sortir de la taverne et prendre le chemin vers le cratère. C'est l'heure de la relève. Le veilleur se dit qu'il est temps de reprendre son poste. Il repart donc vers le lac et se reprend son rôle en surveillant ce lac et son habitant.