Auteur Sujet: PBEM/PBF: Jeu par Courriel/Forum  (Lu 7579 fois)

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luigi

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PBEM/PBF: Jeu par Courriel/Forum
« le: 03 août 2007 à 14:30 »
Hop je lance un sujet qui est jdr sans vraiment l'être.

C'est un mix entre le jdr et l'informatique.



Il s'agit des Play By E-Mail d'où son nom PBEM ou PBF Play By Forum



Je ne sais pas si certains d'entre font du role ainsi.



Personnellement je mène une campagne Ambre (cf mon site et le forum) en PBF

Je joue à  deux campagne Ambre dont oniym également et à  un PBEM Star Wars http://www.starwarsempire.org/



Les deux campagnes Ambre auxquelles je jouent ont un rythme d'un ou deux mails par semaine.

Celle Star Wars ça peut aller à  des dizaines de mail par jour : on joue un équipage et on fonctionne en yahoo groups. Tout le monde sait ce que tout le monde fait en gros.



Avec tout ça je suis plein. Pas le temps d'en faire d'autres.



A vos claviers!
« Modifié: 29 mars 2014 à 09:27 par merson »
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai.

Erendis

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« Réponse #1 le: 03 août 2007 à 15:49 »
Je n'ai pas joué de manière officielle, mais j'ai prolongé une campagne avec un MJ de Niort lorsque j'ai quitté cette ville ; on a joué par mail en solo (on avait déjà  commencé quand j'étais encore sur Niort car on ne pouvait pas vraiment se voir en dehors de la séance hebdomadaire avec tout le monde).



Pour situer, c'était DD3.



J'ai trouvé ça très bien (en solo) car l'écrit permet de réfléchir à  ce qu'on dit, d'indiquer le ton qu'on emploie etc. et l'écran offre une certaine protection face au regard de l'autre... J'ai rarement été aussi loin dans le role-play avec un jeu sur table ! (depuis ma partie de Sombre à  la CJDRA, je ne peux plus dire "jamais")



Cependant, il est clair qu'il vaut mieux s'axer sur des jeux d'ambiance et de dialogues plutot que de baston... la réactivité n'est certes pas aussi rapide qu'autour d'une table. Mais on a fait quelques combats malgré tout.



Et puis, ça permet de garder une trace et de le relire le soir au coin du feu quand la nostalgie nous prend (700 pages pour cette partie).



Je ne suis pas sûre de pouvoir dire que je préfère malgré tout le JdR sur table... mais il est clair que j'aurai un manque si je ne faisais que du pbem... le coté social du role : se retrouver entre potes.



Il y a aussi moins de bafouille, de répartie cassante...



On s'est essayé à  plusieurs... c'est plus problématique car tout le monde n'a pas le même temps à  investir.
Je ne peux vivre que si mes poumons sont remplis de trois airs : le Rire, le Risque et le Rêve...

Et quand jeux mots d'air...
C'est en vers :13:

Lyx

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« Réponse #2 le: 11 juin 2008 à 08:42 »
Salut,



 Bon ca va faire 10 mois :eek:ops: que le post est ouvert mais il n'est jamais trop tard, alors je vais quand même répondre



C'est une activité que j'aime beaucoup car effectivement cela permet de traduire des choses plus facilement et plus précisément qu'autour de la table. N'étant pas acteur, les réactions autour de la table ne sont pas toujours celles que je voudrais que le personnage ait.



Cela dit, une bonne table du coca et des potes c'est cool et ça permet aussi des séance de role-play très intense mais pas aussi souvent qu'on le voudrait. La table impose quand même un certain rythme et d'impliquer le plus souvent possible tout le monde sinon il y a un risque de désintérêt.



Au final ce sont deux façon de jouer assez différente et qui à  mon sens se complète
L'informatique : c'est facile. C'est comme la plomberie, il suffit de poser les briques correctement. (Chef de projets "anonyme" ... et vaut mieux qu'il le reste)

Krystanos

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PBEM / PBF
« Réponse #3 le: 11 juin 2008 à 09:21 »
Ben ça me permet de répondre ;)



Je mène depuis 3 ans à  Naruto (mais un univers différent de la série), et on vient à  peine de finir l'introduction. Mais mes joueurs étant chacun leur tour absent de manière chronique, jusqu'au départ définitif de l'un d'eux (et la totalité des joueurs est indispensable, c'est l'énorme défaut de ma campagne), j'ai décidé d'arrêter, et de réfléchir à  la continuer en PBF.



Je n'ai pas encore réfléchi à  comment le faire. Car si beaucoup d'éléments comme la politique et la réflexion jouent un role assez important (du moins quand les joueurs s'en rendent compte :D). Mais il faut avouer que c'est un jeu très orienté visuel de combat (plutot devrais-je dire chorégraphie belliqueuse). Du coup, c'est une partie qui ne pourra pas être transposée en PBF. Surtout l'interaction poussée au maximum entre les combattants.



On verra bien.



Et ce sera ma première expérience en PBF. Car je ne suis pas du tout fan. Je préfère le contact direct avec les autres joueurs. Là  c'est plus pour finir (ou plutot commencer) ma campagne.
Un piège est un différentiel cognitif

luigi

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PBEM / PBF
« Réponse #4 le: 22 juin 2008 à 17:45 »
Je profites de mon propre sujet pour dire que je cherches des joueurs pour mon PBF:



http://chaosbook.free.fr/



Cela se passe sur le forum



http://chaosbook.free.fr/fsb/



Si des gens sont intéressés...
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Xlatoc

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« Réponse #5 le: 01 juillet 2008 à 23:58 »
Bonjour à  la Lune Rousse !!

Petit message pour vous annoncez une chose : je reprends, avec quelques personnes, un forum RPG où j'ai passé de bons moments RP pendant ma prépa (au lieu de bosser, oui je sais). L'ambiance est agréable, vraiment, il y a de bonnes idées, et tout.

Voilà  l'adresse : http://359.alloforum.com

Déjà  à  l'époque, je le trouvais bien mature, et pas que comparé à  l'afflux de fora Kikoolol. J'essaye de faire évoluer le concept, pour vraiment l'orienter RP à  fond. En effet, la différence entre un forum RP et un MMORPG, c'est la liberté d'expression, la possibilité de faire vivre n'importe quoi à  son perso, le décrire, etc...

Si cela vous intéresse, par forcément de participer, mais de me filer un coup de main (leçon de menage/scénario notamment), n'hésitez pas à  passer : lisez le topic : "idées de Xlatoc" dans la rubrique Important, et faites vos commentaires.

Bien évidemment, si vous voulez vous inscrire, ou connaissez des intéressés potentiels, je vous saurai gré de faire tourner l'info.

Merci à  vous, en bon RP !
Par la Plume et par l'Epée ! (mais la rangers coquée fait aussi l'affaire)
Better dead than smeg.

Xlatoc

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Forum RPG
« Réponse #6 le: 26 juillet 2008 à 05:16 »
Bon, je vous poste une petite nouvelle d'introduction au monde d'ESPRI, écrite par moi. En espérant que cela vous donne envie d'aller voir.


            Xlatocétait dans une torpeur infernale, entrecoupée de cauchemars épuisants. Tour à tour, il se voyait, au fond de souterrains ou sur un sentier forestier, luttanttantot contre un puissant sorcier-vampire, tantot contre un autre qui luiressemblait, ou encore contre une seigneur mort-vivant, mais toujours, blessé,épuisé, meurtri, cumulant les risques et actions désespérées. Autour de lui,des personnes souffraient égalementâEUR¦des amis sans doute. Ces scènes torturéesduraient quelques secondes à  peine, avant de se fondre dans un tourbillonmalsain l'amenant dans des ténèbres oppressantes. Il n'en sortait que pouraffronter une nouvelle scène de bataille perdue. Le temps n'existait plus, danscet océan de douleur.
            Puis, les ténèbresse murent, troublées comme par une goutte d'eau pure traversant la surface d'unlac souterrain. Cette agitation se répandait, telle une onde autour del'impact, causée par une voix faible et éreintée, mais claire, franche etinsistante. Une voix qui l'appelait par delà  la nuit, qui secouait ce rideaud'ombre qui l'enchaînait. Alors, Xlatoc suivit la voix, et à  travers l'onderépétée qui dissipait sa prison, il discerna ce qu'il jugea être une femmeencapuchonnée. Elle exprima un soulagement sincère de le voir éveillé, puis luifit boire un breuvage à  l'odeur acre, Xlatoc étant incapable de saisir unquelconque récipient tant à  cause de la fatigue que du trouble de sa vision. Ilne voyait pour ainsi dire que des formes floues aux couleurs désaturées.
            Il parvintfinalement à  s'asseoir, et sa vue se rétablit, lentement. Il était dans un litdont l'allure comme l'odeur acide indiquaient clairement un sommeil mouvementé.Autour de lui, il reconnu le genre de pièce où l'on s'occupait de malades : deslinges propres entreposés sur des commodes, des onguents, herbes et potionsreligieusement alignés dans des placards ouverts, et des ustensiles pour lesdifférentes préparations. Une fenêtre face à  lui laissait pénétrer une lumièreprintanière. Enfin, son regard se posa sur sa bienfaitrice qui, au fait de sonmétier d'infirmière, l'avait ausculté alors qu'il scrutait la pièce. A la vuede ces cheveux d'un étrange bleu marin tirant sur le violet, de ce visage douxet presque enfantin malgré la sérénité mature qui imprégnait son allure, des yeuxd'un vert apaisant, et surtout de ce pendentif dessinant une fée floraletintant sur un buste en partie mis à  nu, un nom lui vint à  l'esprit : LolaMissely, maîtresse de l'Air et également Infirmière de l'Ecole de SorcelleriePour Régir les Intempéries. Avec celui-ci, d'autres noms surgissaient du néant,de même que des sensations, des images et visages. Cependant, tous cessouvenirs ne se raccrochaient à  rien, ne s'organisaient pas et au final, nel'aidaient pas à  comprendre la situation. Un nom est inutile s'il n'est pasempli de sa signification.
            Xlatoc luiexprima son inquiétude de la voir aussi pâle et creusée de cernes autant que delarmes. Elle semblait de plus affolée, chose qu'elle tentait de cacher sous unsoulagement sincère mais exagéré, et une attitude rassurante. Tout cela ne luidisait rien qui vaille. Il sentait qu'on l'avait tiré d'un cauchemar pour leplonger dans un autre. Il posa une patte amicale sur les genoux de son amie, etde l'autre caressa la tête de son compagnon, Tergaën, qui devait avoir veillé à son chevet toute la durée de son sommeil. Lola saisit les doigts couverts defourrure, et l'enjoignit à  se lever et partir immédiatement. Elle insista surle fait que le temps manquait, lui affirmant qu'elle lui expliquerait tout enroute. La nausée et la fatigue semblaient se disputer le droit de lui faireperdre connaissance, mais Xlatoc tint bon. Il enfila rapidement les vêtementsque Tergaën lui apporta dans sa gueule, puis, se présentant devant la jeunefemme, il comprit que le chemin allait se faire à  pied.
 
- LolaâEUR¦n'avez-vous pas un papillon pour vous téléporter,vous et quelques personnes ? s'enquit le Raksheldar, doutant de sa capacité à marcher sur une longue distance. Il n'avait pas encore recouvert totalement lamémoire, mais de cela, il était presque certain.
 
- C'est en partie pour cela que je vous ai réveillé. Allez,partons. Votre état va s'améliorer rapidementâEUR¦rien d'étonnant à  ce que vousvous sentiez faible après votre sommeil de deux mois !
 
            Elle passaun bras sous ses épaules et l'emmena dans le couloir, le tigre aidant de sonmieux en tirant sur la ceinture de son maître. Les murs et le sol portaient lestraces d'un récent combat : du sang, des morceaux de tissus déchirés, desgravas et de la poussière jonchaient le passage. Chemin faisant, Lolaexpliquait la situation à  Xlatoc, pendant que son esprit s'éclairait petit à petit. L'école avait été créée suite à  la mise à  mal du monde par deux frèresjumeaux issus d'un accouplement impie entre une sorcière et un vampire : Mantroet Kantri. Ils en avaient bouleversé l'ordre naturel et magique, et les gensvivaient sur une planète déréglée, pendant que les frères s'abreuvaient de leurpouvoir. La raison d'être d'ESPRI tenait en cette problématique : réparer cemonde blessé, en formant des élèves à  la magie des saisons. Evidemment, le duomaléfique ne l'entendait pas de cette oreille, et avait attaqué l'école parsurprise, alors que la directrice était partie aider un élève à  l'autre bout ducontinent. Ils avaient investi le château, capturé ou tué la plupart des élèveset professeurs. Certains, dont Xlatoc, avaient pu s'enfuir dans la forêt, maisils avaient été rattrapés. Rejoints par Hiriel Maevia, directrice de l'écolerevenue en urgence, ils firent face et après un âpre combat, Kantri et Mantros'étaient enfuis. Apparemment, l'affaire s'était compliquée depuis.
            Le tempsqu'ils arrivent dans le jardin de l'école, Xlatoc marchait seul. Chancelant,mais seul. Plus important, son esprit, avec l'aide de l'infirmière avait réorganisétoutes les pièces de son passé de façon claire. Lola avait fait des merveilles.D'après lui, plusieurs jours, voire plusieurs semaines auraient été nécessairesà  sa remise sur pieds en conditions normales, après ce genre de chocs,blessures et un aussi long sommeil.
 
            Le parcsemblait parfaitement normal : l'herbe ondulait sous le vent matinal, lesarbres en fleurs dispensaient leur pollen aux vents et insectes féconds. Depetits chemins de terre battue couraient de bosquet en mare, de mare en buisson,de buisson en fontaine, de fontaine en banc de pierre. Près de l'un de cespoints d'eau, cinq personnes s'étaient rassemblées. Il émanait d'elles ungrande tension, doublée d'une peur contenue. Il semblait que ces deux seulesémotions parvenaient à  les maintenir, si ce n'était debout, du moins éveilléeset alertes. Elles formaient un arc de cercle autour d'Hiriel Maevia,reconnaissable à  son abondante chevelure mauve et sa robe noire arborant desfrous-frous curieusement enfantins. Son visage d'habitude souriant et joyeuxavait laissé place à  une composition d'une surprenante gravitée, accentuée pardes cernes noirs jurant avec la blancheur de sa peau. Elle serrait contre elleun bambin babillant paisiblement, insensible à  cette scène moribonde : Lenwë, sonfils. Egalement le fils de Mantro se souvint le Raksheldar.
            Marpessa,l'humaine qu'il avait épousé, se précipita à  leur rencontre. Son sourire, donton sentait qu'il ne s'était pas fait jour depuis de longues semaines, rayonnaen accord avec la nature environnante, alors qu'elle se jetait dans ses bras.Après une longue étreinte, ils rejoignirent les autres, main dans la patte.
 
- Va-t-on enfin me dire ce qu'il se passe ? lança Xlatoc,non sans une pointe d'humour. Que faites-vous donc là , assemblés comme desstatues de glace, alors que Liana, déesse du printemps nous gratifie d'un douxsoleil et d'une brise délicate.
 
- Nous sommes au milieu du moi d'Août Xlatoc. De plus, il aneigé hier, rétorqua Maeril, son regard brûlant coupant court à  toute tentativede détendre l'atmosphère.
 
            TyldalStreel, l'Eldar paisible à  l'allure de moine, esquissa un sourire moitié dereproche moitié d'amusement envers Xlatoc, lui signifiant qu'une fois de plus,il aurait eu mieux fait de se taire. Le Raksheldar saisit le message, non sansse demander si la récente résurrection de Maeril, via le sacrifice de sa sÅ"urselon l'explication de Lola ne l'avait pas quelque peu aigrie. EnfinâEUR¦plusaigrie que d'habitude.
 
- Bien. Puisque tout ce qui reste de notre école estrassemblé ici, poursuivit Hiriel, nous pouvons passer aux choses sérieuses.Xlatoc, la fuite des deux jumeaux était un leurre, un piège pour nous rassureret nous attirer dans un filet tendu là  où nous l'attendions le moins : ici, ausien même de notre école.
 
            Jusque là ,rien de surprenant au vu de ces visages et corps ruinés de combat et defatigue, se contenta de penser Xlatoc, comprenant malgré lui que la main deMarpessa lui tirant discrètement mais fermement la fourrure de sa colonnevertébrale était un avertissement pour ne pas ouvrir sa gueule une fois deplus. Aux dires d'Hiriel, le château avait été ensorcelé par plusieursmaléfices : le premier animait toute la bâtisse, lui donnant le mouvement etdes intentions hostiles envers ses habitant légitimes. Autrement dit, l'édificetout entier était truffé de pièges. Le second était une zone d'anti-magiedoublée d'une barrière physique baignant tout le domaine, de l'entrée de laforêt aux pieds des montagnes Silina. Ces deux maléfices ne s'étaientdéclenchés que récemment, après qu'ils eurent repris leurs quartiers et leurconfiance. Le but avait été de faire le plus de dégâts possible, et c'étaitréussi : seules huit personnes, en comptant Lenwë, étaient présentes. Aprésents, il leur fallait reprendre leurs droits sur ESPRI, affaiblis, enfaible nombre et mauvaise condition. Pour cela, ils avaient besoins de leurspouvoirs. L'énergie accumulée dans divers les réceptacles ou artefactspersonnels avait déjà  servi aux personnes présentes à  se protéger et ouvrir unpassage jusqu'à  l'infirmerie, pour le chercher, lui, professeur d'étude dessaisons, par conséquent le mieux à  même de comprendre les problèmes de pouvoirset de les résoudre. Le poids des vies des gnomes morts pour dégager etsécuriser l'infirmerie pesait lourdement sur les épaules du Raksheldar.
 
            Une petiteballe de flammes vives apparu à  hauteur de leurs yeux. Tendus comme ilsl'étaient, ils prirent cela pour une nouvelle attaque de château, et se mirentà  couvert d'instinct. Après quelques secondes de silence, Hiriel la premièrereleva la tête. Elle vit Xlatoc, nonchalamment assis sur le bord de lafontaine, tentant de faire patienter une Mapressa l'agonisant de questions. Ala suite de la directrice, les autres se relevèrent.
 
-Les zones d'anti-magie n'existent pas, expliqua enfin letigre. C'est un leurre, un mythe créé par les démons pour effrayer et vaincreles magiciens. La magie est partout, la magie fait partie de l'essence deschoses. La supprimer, c'est supprimer une partie de l'essence d'un être. Etcela, seule une divinité le peu, car ce sont elles qui président à  la naturedes choses. Le maléfice qui vous touche ne fait que bloquer le flux d'énergie à l'intérieur de vous. Or, vous ne lancez des sortilèges qu'à  partir de votrecorps. Si vous essayez d'incanter à  partir d'un point extérieur à  vous, cetenchantement sera sans effet.
 
-Cela ne change rien à  l'affaire. Vous seul ici maîtrisezcette technique, rétorqua Hiriel, peu convaincue. Cela est hors de notreportée.
 
-Non, non, rassurez-vous, c'est une simple question depratique. Un coup de main à  prendre, si vous préférez. Ce genre de maléfice,mon peuple y est confronté dès son plus jeune âge, aussi nous avons ce réflexede ne jamais utiliser d'énergie intérieure, et de centrer nos incantations surun point extérieur à  nous. Ici, vous n'avez pas ce problème, aussi, pour desraisons de facilité évidentes, vous faites appel aux énergies environnantes,mais également à  une dose, aussi infime soit-elle, de votre propre énergie,pour articuler votre sort. Cette goutte est infime, mais étant la clé de voûte,si son usage est bloquéâEUR¦
 
-D'accord, essayons. Je vous fais confiance, et je sais quema confiance est bien placée, acquiesça Hiriel.
 
            Sa volontéet sa détermination étaient à  la fois exemplaires et contagieuses. Pour cela,elle était le meilleur leader que la résistance pouvait espérer. Sous sesencouragements et les directives du tigre anthropomorphe, tous essayèrent debriser les chaînes de l'habitude. Après quelques heures d'essais infructueux,de sortilèges avortés, la fatigue aidant, l'exercice prit une tournuredangereuse lorsque Lola Missely, essayant d'agiter un coquelicot à  l'aide d'unebrise envoyée depuis un trèfle, déclencha une violente réaction de détente degaz, qui coucha les herbes et projeta un lourd banc de pierre à  travers lejardin, écrasant un pommier dans sa chute. Le désespoir commençait à  se liresur les traits de chacun, et même Hiriel manquant d'enthousiasme, proposa unepose.
            C'est alorsqu'un joyeux cri de victoire retenti de la bouche d'Inochi, jeune élève de lamaison de l'hiver. De sa dague coulait un filet d'eau pure, dont elle prouvaqu'elle arrivait à  régler parfaitement le débit, la pression, la pureté, ladirection. Après réflexion, elle s'était rappelé qu'une arme bien maniée estmentalement traitée comme un prolongement de son corps. Contournant ladifficulté, elle avait pensé à  utiliser son poignard comme focal : mentalementcontinuité de son main, physiquement également, mais concrètement différent,l'enchantement de blocage ne pouvait agir, tandis que pour elle, la différenceétait minime. Comme un baguette de sort, sauf qu'on la chargeait en permanence.Elle avait expliqué tout cela avec son grand sourire coutumier, prouvant unefois de plus que les élèves, plus ouverts et moins formatés, développaientmieux les nouvelles choses que leurs professeurs plus expérimentés. Elle n'entirait cependant nul orgueil mal placé, alors que son épaisse chevelure brunes'agitait au rythme de ses explications excitées. Adaptable, dissipant lespeurs, ramenant l'espoir, apaisant cÅ"urs et esprits. Assurément, une futuregrande mage de l'eau. Au final, même si la technique n'était pas exactement cequi était recherché, le résultat était le bon. D'autant que tous purent rapidementretrouver usage de leurs capacités par ce biais.
 
            Rassérénée,Hiriel demanda alors aux deux autres mages du Printemps, Tyldal Streel et LolaMissely, de s'unir afin de localiser le nÅ"ud des deux enchantements. En effet,c'était là  qu'il faudrait frapper, afin de dissiper, détruire les maléfices etainsi libérer l'école. Vu l'ampleur de la tâche, l'addition de trois pouvoirsne serait pas de trop pour couvrir tout le volume imprégné. Selon Tyldal, ildevait être ancré au cÅ"ur du château, en son centre géographique. Joignantleurs mains via leurs armes respectives, les trois aéromanciens unirent leurspouvoirs, l'Eldar présidant au sortilège de divination, domaine où ilsurpassait les autres, afin d'analyser leur ennemi, le tissu de charmesimprégnant l'école, et remonter jusqu'à  sa clé de voûte. Le professeurd'astrologie, les yeux révulsés sous la transe, ses longs cheveux gris bleutéondulant dans le souffle du Vent invoqué, annonça, d'une voix lointaine maispourtant claire, l'endroit où se cachait la source de leurs maux. Enprofondeur, sous les caves du château. Sous la roche mère. Autrement dit,inaccessible, conclu-t-il alors, alors qu'il revenait à  son état normal, sereinet posé, le trio relâchant son emprise sur la magie. En effet, d'après ce qu'ilavait pu apprendre, utiliser l'énergie environnante à  l'intérieur du châteaurevenait à  utiliser l'énergie des pièges. Donc les activer, réveiller leurennemi, ce qui impliquait de se tailler un chemin de plusieurs kilomètres à travers un adversaire multiple, omniprésent, sans oublier des chausse-trappes,projectiles, ou autres venant de directions multiples et imprévisibles. Unsuicide collectif, en gros, conclu-t-il.
            C'est alorsque Lenwë, attiré par on ne sait quelle reflet lumineux propre à  éveiller l'intérêtd'un bambin, se mit en devoir de le reproduire, illuminant sa paume gauche, labrandissant, fier de sa réussite, devant les yeux de sa mère.
 
-LenwëâEUR¦tu n'est pas touché par le blocage demagieâEUR¦s'émerveilla Hiriel, caressant le front de son enfant. Comment se fait-il?
 
-Son père, suggéra Tyldal. L'enchantement reconnaît en luiune partie de Mantro, et ne peut donc l'affecter.
 
-Ca me donne une idée, lança Xlatoc. Et si on s'en servait,comme d'un accumulateur ? Une baguette d'énergie, avecâEUR¦
 
            Il ne finipas sa phrase. Hiriel l'avait projeté contre une statue d'une violentebourrasque, et le maintenait ainsi, à  un mètre du sol, le souffle coupé,incapable de bouger un membre, souffrant visiblement le martyr. La colère, larage primale, maternelle et exacerbé d'Hiriel fusait dans se injures et sonépée brandit, lame nue. Jamais, jamais elle ne laisserait quiconque utiliserson fils, et surtout pas à  des fins aussi dangereuses. C'était un meurtrecaractérisé, et la simple pensée de cet assassinat la motivait pour devancer letortionnaire. A voir tout son corps tremblant de haine, tempêtant de colère, etce rictus de rage, presque bavant, figé sur son visage comme un mortel Å"il decyclone au milieu de l'ouragan de son pouvoir déchaîné, il était clair qu'unpoint sensible avait été touché. L'envie de sang se lisait dans ses yeuxdilatés, alors que personne ne bougeait un pouce, trop atterrés par l'attitudede la directrice, à  l'opposé de ce que tous croyaient être sa nature. Al'opposé de toute raison. Le pitoyable Raksheldar, collé tel une mouche dans latoile d'une veuve noire, cru bien sa dernière heure venue.
            Maeril, quenul n'avait vu s'approcher silencieusement dans le dos d'Hiriel, posadélicatement sa main sur le bras d'arme de la directrice, la regardant étrangement,d'un regard doux, aimant, presque maternel. Son membre cessa de trembler sousle toucher apaisant. Elle serra ensuite la jeune femme contre elle, en un gestenaturel et tendre. Ses mains délicates effleuraient langoureusement la chevelured'Hiriel, et on eu dit qu'à  chaque passage, elles dissipait un peu de safureur, du pouvoir qui l'habitait. Posant avec une extrême affection ses lèvrescontre l'oreille de son amie, elle lui susurra des paroles inaudibles, maisqu'on devinait apaisantes, au timbre sensuel, langoureux, qui leur parvenait.Enfin, après d'interminables minutes, la directrice se relâcha complètement,s'abandonnant, larmoyante et désarticulée. La scène avait quelque chose desublime, manifestation d'une compréhension, d'un partage profond bien au-delà d'une amitié habituelle.
 
            Un silencedoublement incrédule s'étendait sur le jardin. Lola Missely, moins abasourdie,habituée de par son métier d'infirmière aux situations inattendues, continuaitde réfléchir au véritable problème.
 
- Mlle MaeviaâEUR¦toussota-t-elle. Ce que disait Xlatoc n'estpas complètement idiot. En fait, pour beaucoup de sortilèges de guérison ou dediagnostics, il faut presque saturer le corps en énergie. Je veux dire, si nousnous y prenons lentement, que je supervise chaque étape, et que nousrépartissons, séparons bien les élémentsâEUR¦J'ai conscience que cela représente undanger pour le petit, mais nous sommes dans l'impasse. Soit nous ne le faisonspas et c'en est fini de ce monde et d'ESPRI, soit nous prenons le risque, etavons peut-être une issue. C'est désespéré, mais, avons-nous le choix ?
 
            Hiriel neréagit pas. Maeril lui leva le menton, répétant lentement, calmement lesparoles de la directrice du Printemps. Papillonnant des yeux, elle sorti enfindes brumes de son esprit. Résigné, elle observa qu'il lui semblait nécessaired'avoir l'accord de Lenwë pour toucher ainsi à  son corps. Pour toute réponse,Lenwë posa la main sur son épaule, drainant le pouvoir de sa mère dans son brasdroit, souriant d'un sourire étrangement mature et compréhensif. Le messageétait clair, mais Lola Missely l'arrêta. Il subsistait un problème : seulstrois saisons étaient représentées ici, et elle n'était certaine qu'un corpspuisse supporter un charge déséquilibrée de pouvoirs. Plus de préparation étaitnécessaire, qu'elle puisse étudier la question, préparer le terrain. Marpessala rassura, annonçant à  la stupéfaction générale qu'elle était capabled'invoquer les pouvoirs de l'automne, l'élément de la Terre. C'était une curiositépropre à  elle-même, que son époux expliquait par le fait que l'esprit de lajeune femme n'avait aucune dominance particulière. En fonction des besoins,elle était capable de choisir son élément, grâce à  la nature sinueuse de sapsyché. A l'exception notable du Feu. Apparemment, elle manquait de confianceen elle, de sens du sacrifice pour cela, aux dires du Raksheldar. Ce phénomèneétrange n'était pas inconnu, mais appartenait au domaine de la légende, pas dela connaissance exacte. Jusqu'à  maintenant.
            Il fut doncdécidé d'un commun accord de répartir les éléments dans le corps du bébé. Sonbras droit porterait l'Air, le gauche le Feu, sa jambe droite la Terre, la droite l'Eau. Lolasupervisa l'opération, controlant à  chaque seconde l'influx d'énergie, membreaprès membre, rappelant à  l'ordre lorsqu'il était trop fort ou trop faible.Pour ne pas perturber son organisme, le flux devait être régulier et égal dechaque coté, expliquait-elle patiemment. Lenwë, de son coté, avait l'air detrouver l'expérience agréable. Ces sensations nouvelles lui tiraient despiaillements de contentement, et il sembla déçu lorsque l'infirmière ordonna lafin des opérations. Les limites avaient été atteintes selon elle. A la vue del'air rayonnant, repus même de son fils, Hiriel, amusée ne put réprimer untendre sourire.
            Tyldalsuggéra alors que Marpessa utilisasse ses pouvoirs de la Terre pour creuser un tunneldu jardin jusqu'à  la grotte où se trouvaient les nÅ"uds des sorts. En effet,cela permettrait une arrivée directe, plus sûre et plus rapide, en plusd'éviter le risque d'effectuer des allers-retours entre ici et leur point leplus avancé, pour "recharger" Lenwë, qui, et Lola l'appuyavigoureusement sur ce point, ne le supporterait pas. Xlatoc voulu la retenir,arguant qu'elle n'était pas douée pour cela, mais elle le coupa net. Fermement,catégoriquement, elle lui répondit qu'elle s'en savait capable, que oui, ellesavait que la roche mère n'était pas de la marne, mais qu'elle devait bienservir à  quelque chose, et que si effectivement il en était capable, luidevrait garder ses réserves pour d'autres usages ultérieurs, point barre. Ilcéda enfin devant son air de défi, alors qu'elle le tançait, bras croisés,droite et fière.
            Ladirectrice de l'Hiver se mit donc en place, le regard tourné vers la directionqui lui indiquait l'Eldar, Lenwë dans ses bras, et commença son ouvrage. Le sols'ouvrit, labouré avec sur un rayon d'un bon mètre cinquante, comme si un chiendémesuré s'était mi en tête de chercher une mulot gargantuesque en plein cÅ"urdu parc. Autour de Marpessa, dans tout le parc même, des mottes de terreempennées de fleurs meurtries retombaient en une pluie abondante et drue.Bientot des pierres de plus en plus grosses se mêlèrent aux racines, puis lesremplacèrent. Elle avait atteint l'horizon d'altération de la roche. Les autress'étaient abrités, peu désireux d'être frappé par les massifs blocs de pierrequi tombaient de toutes part, imprévisibles et violents. Enfin, le geyserrocailleux prit fin. Marpessa entamait la roche mère. Un vacarme assourdissantse fit entendre à  mesure que le granit s'effritait, se fendait, s'ouvrait puisse débitait sous les ordre la voix impérieuse, aussi acérée que le picimmatériel frappant la chair rocheuse qu'elle commandait, aussi hachée que leburin qui la frappait. Ils consultèrent Xlatoc du regard : cette intonation,cette attitude leur semblait à  des lieux de la Marpessa qu'ils avaientappris à  connaître. Il répondit qu'il avait lui-même été surpris la premièrefois, mais que c'était bien cette capacité qui faisait de Marpessa un être rareet exceptionnel, diamant dans un monde de verre, perle au milieu des moules.
 
            Lesvolumineux et pensant cubes de granit obligeamment arrachés à  la roche ets'amoncelant en un tas de plus en plus important ne sortant plus du tunnel, ilrejoignirent Marpessa, qui reprenait son souffle. Ils lui firent un peu delumière, et elle reprit son ouvrage, torturant et brisant le granit avec unevéhémence singulière. Les gémissements minéraux couvraient leurs voix, leurspas, et annonçaient sans doute dans tout le château ce qui se tramait enprofondeur. Heureusement, il était vide de toute âme. Ils progressèrent ainsi,par étapes, s'arrêtant environ tous les dix mètres. Cela permettait d'une partà  leur guide de retrouver ses forces, mais aussi d'analyser la roche avant depoursuivre : il pouvait être dangereux de poursuivre une voie si une napped'eau souterraine était dissimulée derrière la paroi rocheuse, ou si le granitavait déjà  été fragilisé plus avant et risquait donc de s'écrouler sur leurpassage. Mais petit à  petit, inexorablement, ils se rapprochaient de leur but,ils le sentaient. L'atmosphère était oppressante, pas uniquement à  cause de lamasse de pierre tout autour d'eux, mais aussi, surtout à  cause du poids dessortilèges, de leur menace de plus en plus présente, omniprésente même. Achaque pause, des yeux moqueurs, prédateurs, les dardaient à  travers les grainsde quartz, comme on attend un cafard devant son trou avant de l'écraser. La visionde la roche hurlante, broyée avec force et fracas était peut-être un prélude à ce qui les attendait. La tension de chacun était palpable. La questionimplicite qui motivait cette alerte latente était claire : jusqu'où lesortilège d'animation portait-il ? Pour se rassurer, ils n'avaient que l'espoirque les deux frères n'aient pas pensé à  cette voie d'invasion. Enfin, aprèsplusieurs heures de ce voyage souterrain, Hiriel annonça qu'ils touchaient aubut, et qu'à  la prochaine excavation, ils seraient dans la grotte tant attendueet redoutée. Sa voix était aussi froide et inexpressive que la paroi granitiqueleur faisant face.
            La voix deLola Missely s'éleva, emplie de douceur et de sagesse. La présence hostile etinconnue qui les attendait derrière ne se rendrait pas sans combattre. Lenwëétant leur seule source de pouvoir, ils ne pourraient pas lancer plus d'unsortilège de chaque saison à  la fois. A la condition que son corps le supporte,évidemment, ce dont elle doutait. Autrement dit, la destruction del'enchantement de blocage de magie était prioritaire, et devait être effectuéeimmédiatement après la dernière percée. Xlatoc connaissait un contre-sort pourrégler ce problème, mais il lui faudrait un peu de temps pour le lancer. Deplus, il requérait l'usage du Feu Essentiel, ses limites. Après cela, il neserait donc plus d'aucune utilité pour quoi que ce soit, et ce, pendantplusieurs minutes, au moins. Maeril assura qu'elle parviendrait à  gérer lasituation, même en étant la seule mage de l'Eté.
 
- Quant à  moi, mon amour, je te protégerai pendant tontravail, avança Marpessa.
 
- Hors de question ! C'est tropâEUR¦
 
- Ceci est un ordre, rugit la jeune femme, acerbe C'est letravail du pouvoir de la Terrede protéger et d'encaisser que je sache ! L'autre élément défensif, c'estl'eau, mais il dévie, ce qui présente un risque d'échec au vu de la situation.De plus, l'eau, c'est encore moi, et Inochi avec. Tu veux risquer une vie oudeux ?
            Xlatoc,estomaqué par la virulence de sa femme, ne sut que répondre. Elle se tenait là ,devant lui, si petite mais incroyablement menaçante, animée par une force devolonté qui, s'il l'avait toujours soupçonnée, n'aurait jamais pensé qu'ellepuisse être si grande, si inébranlable. Son regard soudain acéré avait de quoifaire reculer le plus affamé des fauves. D'ailleurs, il était un fauve, maispas affamé.
 
- Alors nous sommes d'accord.
 
            Aucuncommentaire ne se fit jour. Hiriel reprit alors les choses en main, organisantl'offensive. Dès l'ouverture sur la grotte, les deux époux se précipiteraientvers le nÅ"ud, situé à  treize mètre devant eux, à  une hauteur de trois mètres.Une fois la destruction du sortilège achevée, les autres entreraient en action.A priori la formation de combat standard semblait la plus adaptée pour le combatqui suivrait : plus malléable, plus flexible, elle permettrait de réagirimmédiatement à  n'importe quelle situation. D'autant plus qu'ils ignoraient à qui ou quoi ils avaient à  faire. Elle s'arrêta quand son regard se posa surInochi, dont la mine ouvertement déconfite signifiait clairement qu'elle nesuivait plus rien.
            Et Hirielde commencer un cours accéléré, à  cinquante mètres sous terre, et à  deux pas deleur ennemi. La cocasserie de la scène n'échappa à  personne, mais aucun n'osafaire une remarque, au vu de la situation. Inochi apprit donc ainsi les basesdu combat de groupe. Organisée autour de la Terre la formation de base comptait sur cetélément comme point d'ancrage, pour le controle du terrain, en tant quedernière ligne de défense doublée de force de frappe rapprochée et expéditive.La défense principale était assurée par l'Eau, qui avait la charge de dévierles attaques adverses tout en l'érodant, l'épuisant, à  la manière d'un maîtrede Tai-chi, mettant l'ennemi à  la merci d'attaques dévastatrices, donnant à l'Air du temps pour dérouter, perturber, détourner et surtout analyser l'ennemiafin de mieux le combattre. En attendant la directive du coup fatal énoncé parl'Air, le Feu jouait le role d'attaque principale, à  distance. Il se devait deharceler l'ennemi de toutes parts, de le diminuer, avant la mise à  mort.
            Inochiassura, confiante, qu'elle avait compris, et qu'on pouvait compter sur elle. Ladirectrice sourit, un peu tristement. Même au cÅ"ur de la tempête,l'enthousiasme de cette jeune élève, arrivée il y avait moins d'un an, nediminuait jamais.
 
            Sansattendre de signal de départ, Marpessa attrapa Lenwë d'une main, et de l'autre,saisi celle de Xlatoc. Ses cheveux se dressèrent sur sa tête, alors qu'ellelacérait le dernier bloc de granit, qui tomba en miette dans une plaintepathétique. Ensemble, ils se ruèrent vers l'endroit indiqué par Hiriel.S'arrêtant net, Marpessa les enferma dans le même temps à  l'intérieur d'uncocon de pierre, sans prendre le temps de savoir quelle était la nature dudanger. Il fallait agir, pas observer. Elle comprit d'ailleurs vite la naturede leur ennemi, lorsque la carapace ploya sous un coup de butoir d'une violenceinouïe. Puis un deuxième, d'un autre angle, d'une autre direction. Et encoreun, venant d'un autre point !
 
"Oh, putain, fais vite Xlatoc...Je crois qu'on aaffaire à  une grotte démonique, comme noeud du sort d'animation du château. Jene tiendrai pas une éternité comme ça. J'ai usé beaucoup de pouvoir...HA!" De sa plainte mentale, il se jaillit aucun son, même si elle s'accroupisous le choc. Elle ne pouvait qu'attendre. Et tenir. Tenir.
 
            Xlatocsentait parfaitement le noeud. Mais il était complexe, très complexe. Il nepouvait le briser par la seule violence brute, cela risquait d'avoir desconséquences désastreuses. Quand à  le manipuler petit à  petit, c'était hors dequestion. Il sentait Marpessa gémir, fléchir un peu plus à  chaque attaque. Letemps était compté. Mais il ne pouvait se laisser distraire. Il devaitressentir, voir chaque intrication, implication, liaison du noeud de sorts,afin de trouver la faille, le brin maître, celui dont dépendaient tous lesautres. Et frapper, là , de toute la force du Feu Essentiel, seul à  même dedétruire un tel enchantement. Les fourbes avaient bien monté leur tour, etquantité de brins leurres, liaisons fantomes et autres pièges ralentissaient letigre. C'était comme chercher une sardine au milieu de l'océan. Des remousagitaient la trame du charme. Sa main était prête à  frapper, mais elle devait savoiroù.
 
-Xlatoc...dépêche-toi...j'en peux....plus...
 
            Marpessaétait à  l'agonie. Entre ses yeux vitreux de souffrance, elle vit soudain Xlatoclever sa main gauche, d'où s'échappait une lumière blanche, liquide et d'unepureté incomparable. Le Feu Essentiel. Jamais elle n'aurait cru voir quelquechose d'aussi beau, majestueux et puissant à  la fois. Le trait de puretés'arrêta en un point précis, et son époux souffla le nom de son plus puissantsortilège :
 
-Bannissement : destruction d'enchantement.
 
            Le tempssembla se figer. La lumière se déploya soudain, remontant des courantsinvisibles, traquant des parasites dans des recoins improbables, et dessinantsur le plafond de la grotte un tapis d'étoiles filantes aux arabesqueoniriques. Marpessa cru entendre un doux carillon, comme la magie résonnait enharmonie avec le monde. Elle ferma les yeux, se laissant emporter par un tapisde lumière blanche, tintinnabulant comme un millier d'étoiles rieuses quijalonnaient son chemin.
 
            Le tempsque la lumière se dissipe, Hiriel, Maeril, Inochi, Lola et Tyldal s'étaientdéjà  déployés. En retrait, Tyldal scannait la grotte, qui avait marqué une posele temps de la décharge de lumière. Devant, Inochi était encadrée par Hiriel etLola. Celle-ci avait déjà  lancé un sortilège d'image-miroir, créant quatregroupes illusoires reproduisant leurs gestes. Hiriel avait mis l'air enmouvement, créant de multiples courants et sons diffus aptes à  abuser lesperceptions de la grotte et à  dissimuler leurs déplacements. Les deux aéromancienness'étaient mises d'accord pour seconder l'élève à  la défense, laissant letravail d'analyse à  l'Eldar, capable de gérer l'affaire seul, selon lui. Enpremière ligne, Maeril faisait crépiter toute la grotte de sa soif de bataille.
            Et ce futla curée, annoncée par un rugissement rocailleux. D'un seul mouvement, toute lacavité s'anima. Des projectiles de pierre fusaient de toutes parts, tandis quedes poings de granits cherchaient à  écraser les intrus. Hiriel et Lolatransportaient le groupe d'un endroit à  l'autre. Les attaques non abusées parles illusions et leurres ne trouvaient pourtant pas leur cible. Inochidéployait des trésors d'ingéniosité pour dévier chaque attaque de façondifférente, afin de ne rien laisser paraître de leur position, ni de leursintentions. Peu d'attaques parvenaient à  toucher l'un des leurs, et lorsquecela se produisait, ce n'était jamais à  la tête ou au tronc. La jeune élèveparvenait même, parfois, à  retourner une attaque pour en intercepter une autre,en un autre point dans la bataille. Son harmonie avec l'eau était bienau-dessus de ce que l'on pouvait attendre d'une aquamancienne ayant si peud'expérience.
            Les languesincandescentes de Maeril léchaient les parois, ses boules de feu explosaient aucontact des murs et des poings granitiques. Un tel déluge de coups ne luipermettait pas de trouver un bon angle d'attaque. Elle ne pouvait que contrer,gêner et harceler en surface. Mais cela ne la gênait pas, diminuer les membreslui permettrait de toucher le centre vital plus facilement, lorsque Tyldal luiindiquerait l'endroit et le moment.
 
            Aux yeux decelui-ci, la grotte avait forcément un coeur, un point d'organisation. Certes,elle attaquait de façon continuelle et de toutes les directions à  la fois, à l'image d'un mage du Feu. Mais c'était une tromperie, il n'y avait qu'un nombrefini de membres commandés par un foyer central, il en était certain. Malheureusement,ses yeux bougeaient trop lentement, la vitesse de son intégration mentale étaitbien trop faible pour pouvoir localiser ce qui l'intéressait. Résolu, ilprononça l'incantation secrète pour laquelle il avait gardé tout son pouvoir.Avec sa sagesse coutumière, il s'était préparé à  toute éventualité. Sescapacités d'analyse, la vitesse de sa vision s'accélérèrent, atteignant dessommets irréalistes, hors de porté de l'imagination même de la plupart desmortels. Soudain, il remarqua comme des contractions, très brèves mais bienréelles, avant chaque départ d'attaque, au-dessus du point d'origine. Plusintéressant toutes ses contractions, similaires à  celles d'un gigantesque estomac,convergeaient en un même lieu, traçant un gigantesque réseau de nerfsgranitiques.
 
-Maëril, le plafond de la grotte, son sommet exact !Frappe-le ! Je te le montre ! Hurla l'avisé Eldar, avant de se jeter dans lagalerie qui quittait la grotte, traînant les corps inanimés de Marpessa etXlatoc.
 
            Tyldalplaça un point lumineux à  l'endroit désiré. Inochi renforça sa défense,invoquant deux colonnes d'eau mobiles devant la sous-directrice afin de laprotéger pendant qu'elle préparait son attaque. Une lance ignée démesurée sefit jour dans les mains de Maeril, tandis que deux magnifiques embrasées sedéployaient de ses omoplates, larges et embrassant toute leur petite équipée.Elle s'envola, féerique ange de feu, évitant telle une braise jaillie d'unimmense brasier les lentes attaques de son ennemi, avant d'harponner la clef devoûte de la grotte de toute sa vindicte enflammée, passionnée, portant en elleles espoirs de tout un monde, acte désespéré qui devait mettre un point final à ESPRI, ou la ferait renaître de ses cendres.
 
            Une plaintegrinçante, affreuse, s'éleva, pareille à  celle d'un animal blessé. Les murss'agitèrent, comme un sanglot de roche secouait toute la zone. Tous perdirentl'équilibre, et le controle de leurs sorts. Maeril fut projetée, soufflée surses amis, qui s'affalèrent sous le choc. Les contractions sporadiquescontinuèrent, jetant à  bas toute tentative de redressement. Ballottés d'un boutà  l'autre de la grotte au grès de cette véritable houle rocheuse, ou était-ceune roche houleuse, les compagnons perdaient pied, tout juste capables engénéral d'absorber une partie du choc via un faible bouclier incanté au derniermoment. Au début du moins, car les mouvements brusques et secousses brutalesleur tournaient la tête. Les notions d'espaces et de temps disparaissaient graduellementsous la douleur des rencontres, tantot avec la pierre anguleuse, tantot avecles corps bientot entièrement commotionnés d'un autre frère d'armes malmené.Pour couronner le tout, leur tortionnaire hurlait plus fort que tout ce queleurs poumons vides pouvaient concevoir. Il ne leur laissant même pas lapossibilité d'entendre le son certes gênant mais oh combien rassurant de leurdouleur. On eut dit un enfant capricieux blessé dans son orgueil de s'être faitmal avec un animal récalcitrant à  son amusement sadique.
            Le calvairepris fin. Aussi brusquement qu'il avait commencé. La grotte, désormais, nedéployait plus sa fureur. Elle semblait, au mieux, sangloter doucement. Etencore, ces doux soubresauts s'amenuisaient, se firent de plus en plus espacés,et enfin moururent. Il ne subsistait plus à  présent qu'un doux murmure, presqueun ronronnement. Hiriel souleva douloureusement une paupière peu coopérative,soulagée de simplement pouvoir pousser un gémissement. Du coin de l'Å"il, elleaperçut son fils, face à  la paroi rocheuse. Abasourdie, elle le vit gazouillergentiment à  l'intention de la pierre, la réconforter, la caresser, souriant,riant même, comme un cristal sous le Soleil. Se traînant sur ses bras, elleparvint à  s'asseoir, essayant de comprendre se qui se passait. Elle ne rêvaitpas, Lenwë discourait, dans son langage d'enfant, avec leur ennemi. Si ses yeuxn'avaient pas été embrumés de douleurs, elle aurait pu remarquer de légersfrémissements minéraux face au garçonnet. La grotte répondait, apparemment apaisée.Ravi, Lenwë ouvrit ses petits bras, et enserra le granit de toute sonenvergure. En retour, la caverne l'embrassa de son étreinte granitique. Ildisparu à  l'intérieur de celle-ci.
            HirielMaevia, soudain ravivée par la scène odieuse qui venait de se dérouler sous sesyeux de mère, se jeta en hurlant sur la paroi fautive. Elle martela sa fureurde tous ses poings impuissants, là  où la chair de sa chair s'était évanouitsous la roche. Elle appela en vain son fils d'une voix brisée. Brisée par lapeine, la colère, la douleur, la surprise, l'incompréhension. Cette même voixaux intonations erratiques implora tour à  tour les quatre nymphes des saisons,insulta le Destin, proféra mille maux et invoqua autant de blasphèmes, répétésà  l'infini par les murs insensibles de l'obscurité, commune si cette cavernemonstrueuse singeait, railleuse, l'horrible calvaire de la mère. A bout deforces, la directrice réussi à  trouver l'énergie nécessaire à  grifferfurieusement le granit face à  elle. Elle ne parvint qu'à  s'arracher tous lesongles, tandis que ses doigts ensanglantés peignaient sa douleur, inlassables,sur la pierre froide. Vidée de larmes, vidée de sens, elle finit par s'écroulerau pied du mur, sanglotant le vide. Maeril, éveillée par les cris, s'étaitrapprochée. Cette fois, elle ne pourrait pas la rassurer, la réconforter.Berçant tendrement son amie blottie contre son sein, elle partagea sa peine,versant pour elle les larmes qu'elle n'avait plus, mais voulait donner.
            Un à  un,ils s'éveillèrent dans ce silence mortifère. S'ils n'avaient pu assister à  lascène, ils saisirent sa conclusion en découvrant le pathétique tableau de leurleader affligé de la plus grande peine qui puisse toucher une mère. Un souffled'air doux et délicat agita la chevelure rousse de Maeril, s'immisçant sous lecasque noir, qui tel une araignée enserrait sa tête. Ce mouvement d'air étaitinattendu. Une nouvelle fois, cette même brise souffla dans ses cheveux.Encore. Le rythme était calme, régulier.
 
- On diraitâEUR¦qu'elle respire. Que cette caverne respire,chuchota-t-elle, incrédule.
 
            Comme pourconfirmer ces dires, le souffle gagna en intensité, en profondeur. Il s'affirma,mature. Tous notèrent que l'ensemble de la grotte se détendait et secontractait harmonieusement avec ces mouvements d'air. On eut dit le poumond'un animal minéral. Lola confirma cette impression générale. Il ne s'agissaitplus d'une roche animée, comme celle qu'ils avaient découvert, mais bien d'unêtre vivant. La grotte était vivante.
            Quelquessoubresauts saccadés secouèrent le granit. Beaucoup plus doux cependant que lesprécédents. Tout juste s'ils avaient perdu l'équilibre. A nouveau, ces frémissementserratiques secouèrent la masse rocheuse. La directrice du Printemps eutl'impression qu'il s'agissait d'un rire, contenu par prudence, mais un rirequand même. L'être lui répondit par une série de secousses du même acabit.Inochi s'écria, à  sa propre surprise, que ce rire lui rappelait quelqu'un. Lesimple fait d'avoir identifié un rire minéral la surprenait autant quel'identité de la présumée entité. Elle avait apparemment reconnu le rire deLenwë. A ces mots, Hiriel releva la tête des bras de Maeril où elle étaitenfouie. La teneur de son regard était explicite : elle n'appréciait pas cegenre d'humour, et allait faire regretter son impertinence à  cette élèveimpudente. La correction allait être à  la hauteur de l'insulte. Un petit brasde pierre, boudiné mais ferme, se posa sur son épaule, l'arrêtant. Son sang seglaça : elle connaissait ce toucher. Choquée, elle se retourna, incrédule.L'incompréhension laissa place rapidement au ravissement, le simple fait desavoir son fils en "vie" la prémunissant d'être horrifiée de sacondition. A nouveau, elle se jeta sur la paroi de pierre. Cette foiscependant, elle l'enserra dans ses bras, comblée de bonheur. Doublement combléelorsque cette roche souriante répondit par une délicate et mesurée étreinteinfantile. Entre deux hoquets, elle se demandait si cela était bien réel,comment cela était possible, pourquoi avait-il fait celaâEUR¦
            Ce fut lavoix de Tyldal Streel, venant de l'autre bout de la grotte, qui répondit :
 
- Il ne nous était pas possible de détruire l'enchantement.L'attaque de Maeril ne pouvait que l'empêcher de nous attaquer quelques temps.Lenwë l'avait compris, sans même que je lui dise. D'instinct, il est allé versl'animal blessé qu'elle était. Elle a reconnu en lui le sang de son créateur,et ne pouvait donc lui faire de mal. Il en a pris le controle. Lenwë nous afait un cadeau, un don merveilleux, pour chacun de nous et pour l'école, enplus de nous donner une belle leçon de sens du devoir et du sacrifice.
 
            Quelquechose dans les paroles de Tyldal gêna l'assistance. Elle était éraillée, commedéformée par la vieillesse. Et effectivement, lorsque les jeunes femmess'approchèrent de lui, elles découvrirent un visage ravalé par les rides, desmembres flageolants et fragiles, des cheveux nacrés, épars et filasses. Pourdiscerner le point d'ancrage et donner à  Lenwë le temps d'agir, il avait pousséses perceptions au-delà  des limites du raisonnable, et par là  même précipitéson vieillissement. A présent, c'était sur son lit de mort que les jeunesfemmes retrouvaient leur ami. Devant cette assistance atterrée, l'Eldar exprimale souhait de reparler une dernière fois à  ses deux amis, gisants à  ses cotés.On secoua alors Xlatoc et Marpessa. Le fauve ouvrit les yeux en grognant demécontentement. Marpessa, par contre, restait sourde aux efforts pour la tirerdu sommeil. Incrédule d'abord, le Raksheldar fini par comprendre. Soupirant, ilporta les corps de son ami et de son épouse, les allongeant là  où son vieuxcompagnon d'arme lui demanda, au centre de la grotte. Là  où ils avaient donnéleur vie pour que d'autres puissent en jouir. Au cÅ"ur même de ce qu'il avaitdéfendu avec ce qu'ils avaient de plus précieux. Reposant en paix au termed'une vie bien remplie qu'il savait n'avoir pas donné en vain, Tyldal ferma sespaupières une dernière fois, emportant avec lui un dernier "bonvoyage" de ses amis. Sa main glissa de celle de Xlatoc, et rencontra unepierre qui avait épousé son corps.
            Ilsrestèrent ainsi longtemps, à  contempler et pleurer leurs défunts amis. Bouleversé,Xlatoc ne quittait pas des yeux celle qui avait été son épouse de son vivant,et était morte en héroïne, regrettant de n'avoir pu lui dire adieu. Ni lui nipersonne, d'ailleurs. Pourtant, elle les avait tous sauvé par son sacrifice. Ilsoupira son amour quel magnifique mage du feu elle aurait fait, o combienmeilleur que lui, avant de retomber dans un mutisme complet.
            Ce futlorsque qu'elle remarqua que Lenwë s'était joint aux pleurs, à  sa façon, queLola se rappela. Les Raksheldars, tous comme les pierres, ne pouvaient pleurer.Mais ils en ressentaient le besoin, et pour cela s'entaillaient la paume de lamain gauche, laissant le sang couler. Elle baissa les yeux, et avisant laflaque de sang déraisonnable aux pieds du fauve, le rappela à  l'ordre. Il yavait eut assez de mort pour aujourd'hui. Elle l'entraîna alors, lui et lesautres, à  travers les étages supérieurs, laissant derrière eux les glorieuxcorps de leurs amis reposant en paix, vers la lumière d'un château quirespirait la vie et le printemps.
 
 
            A l'entréedu château, ils tombèrent nez à  nez avec une élèves de l'école, partie envoyage depuis quelques temps sur ordre d'Hiriel Maevia : Lily-Bellule, son beauvisage d'elfe couvert de boue, de poussière, maculé de sueur et rongé parl'inquiétude, attendait, anxieuse de trouver une école vide à  la fois vide etanimé de mouvements respiratoires. Elle se précipita, prête à  annoncer demauvaises nouvelles, lorsqu'elle remarqua le comité très réduit qui suivaitl'infirmière. Celle-ci la retint, remarquant que son état ne se prêtait pas à l'excitation, et lui ordonna subtilement mais fermement de la suivre à l'infirmerie avant toute chose. Les explications et mauvaises nouvellespouvaient attendre. Pour l'heure, elle présentait les signes évidents del'épuisement doublés de nombreuses carences alimentaires.
 
            Remise seses émotions, lavée et dans des vêtements propres, la jeune Lily-Bellule,confortablement installée devant un bol empli d'un bouillon fumant, laissafinalement échapper ce qui lui tenait à  cÅ"ur, non sans avoir englouti son repasavec une avidité quelque peu inquiétante. Une fois rassasiée, Hiriel, Lola,Xlatoc et Inochi l'écoutèrent raconter ses mésaventures. Après la résurrectionde Maeril, la directrice l'avait envoyé battre le pays à  la recherche denouveaux élèves. Sauf qu'il n'y avait plus de pays. Profitant de la confusion à l'école, les deux frères avaient semé le chaos partout où ils passaient,détruisant le peu que les gens avaient réussi à  reconstruire ces dernièresdécennies. D'après Lily, au-delà  des frontière des l'école, le monde n'étaitqu'un cauchemar vivant : des créatures inconnues aussi agressives qu'étrangesrodaient en libertés, les fermes étaient à  la merci des attaques de bandits,les villages peu défendu étaient mis à  sac régulièrement, et nulle part, la loila plus élémentaire n'avait court. C'était un miracle qu'elle ai pu revenirvivante jusqu'ici, en se cachant dans les bois, vivant du strict minimum,parfois moins, pour ne pas attirer l'attention. Evidemment, ramener des élèveslui avait été impossible. Son échec à  la mission confiée la désolait.
            Hiriel laréconforta, l'assurant qu'elle n'avait pas échoué du tout. Du fait, nonseulement elle avait survécu là  où beaucoup n'auraient pas tenu plus dequelques jours, mais de plus elle ramenait avec elle des informationsprécieuses, dont elle n'avait pas pu prendre conscience, isolée pendant deuxmois dans à  l'intérieur d'ESPRI. Elle pouvait être fière d'elle, au contraire :elle était devenue plus forte, avait gagné en assurance, mûri et montré degrande capacités d'adaptation et de survie. Elle s'était libérée, seule, etaucun professeur n'aurait jamais pu lui montrer où la guider sur ce chemin.
 
            Lasilhouette rouge et noir de Maëril se découpa dans l'embrasure de la porte,soulageant Lily qui ne savait que répondre aux compliments inattendus de lapart de la directrice. Elle s'avança à  grands pas, s'arrêtant sur à  coté de latable. Un air grave mais déterminé imprégnait son visage. Elle salua l'assistance,puis s'adressa à  son amie. De son avis, il était temps pour elles d'agirdirectement sur le terrain, au cÅ"ur même du problème. Pour l'heure, c'était à elles qu'il incombait de ramener des élèves, de montrer l'exemple aux peuplesde ce monde, de les organiser pour les libérer du joug de l'anarchie. Ellesseules en avaient la possibilité et les moyens, aussi il était de leur devoirde le faire. De plus, il y avait assez de monde pour relancer l'école, et ilsresteraient en communication avec elles ; elles pourraient toujours dirigerl'école à  distance, via certains moyens de communication.
            Hirielresta quelques secondes à  contempler son amie, yeux dans les yeux. Finalement,elle acquiesça. Fouillant dans les replis de sa robe, elle sorti une balle decristal, parfaitement ronde et lisse, homogène, qui sembla glisser sans roulersur son bras, dans le creux de ses mains, la contemplant mélancoliquement,alors qu'elle hésitait à  la poser sur la table, comme si ce geste à  lui seulcristallisait la difficile décision qu'elle devait prendre. Enfin, elle déposal'objet sur le plateau de chêne, soupirant comme après un gros effort.
 
- Tu as raison Maëril. Nous serons plus utiles ailleursqu'ici. Mais rassurez-vous, fit-elle, captant les regards incrédules de sescompagnons, nous ne serons loin que physiquement. Cet e-mage nous permettra derester en contact. Maëril et moi en avons un. Il suffit d'en regarder le centreen visualisant la personne désirée, possédant elle aussi l'un de ces objets,pour rentrer en contact avec elle. Nous vous tiendrons au courantrégulièrement, et reviendrons souvent.
 
            A peinecette phrase avait été prononcée qu'Hiriel était déjà  debout, devançant lesautres avant même qu'ils ne puissent articuler une seule parole. Arrêtant duregard Lola Missely et Xlatoc, elle leur confia solennellement, bien quevivement, la responsabilité de l'école en son absence et celle de Maëril. Elleplaça en eux sa confiance, et leur donna pleins pouvoirs pour restructurerl'école comme ils le jugeraient bon, au regard des informations de Lily, dessiennes et celles de Maëril qui suivraient au fil de leurs communications etretours.
            Sans leurlaisser le temps de commenter cette décision, elle se tourna vers une Lilyabasourdie, les yeux écarquillés, et la nomma professeur de Survie. L'annonceeut pour effet de décrocher la mâchoire de la jeune fille, qui n'en revenaitpas d'avoir, selon les dires de la jeune femme, l'expérience nécessaire et lesqualités requises.
            JaugeantInochi du regard, Hiriel lui affirma qu'elle avait un fort potentiel, et qued'ici la réouverture de l'école, elle aurait certainement le niveau requis pourprésider à  la maison de l'Hiver. Cette assertion serait à  confirmer au fil deleurs allées et venues, mais elle était certaine de ne pas se tromper.
            S'assurantqu'elle n'oubliait personne, elle rejoignit Maëril. De concert, elles sedirigèrent vers la sortie de la salle commune du Printemps. Entendant unvacarme précipité de chaises derrière elles, elles accueillirentl'incompréhension générale avec un sourire rassurant. Elles insistèrent sur lefait qu'elles reviendraient souvent, et par conséquent, qu'ils n'avaient pas à s'inquiéter. Ils devaient prendre conscience que leur devoir les appelait à  nepas se confiner dans l'école, mais à  la faire rayonner dans le monde entier. Deplus, elles commenceraient pas réorganiser la ville cotière à  une demi-journéede marche d'ici. Elles pourraient donc revenir facilement et discuter de lanouvelle organisation d'ESPRI autant que nécessaire. Sans ajouter autre chosequ'un simple bonne chance, elle s'éclipsèrent en un coup de vent, disparaissantdans les méandre du château, laissant derrière elle une assemblée béate, pourune fois incapable de réagir.
            La scèneavait duré moins d'une minute, pendant laquelle aucun d'entre eux n'avait eu letemps d'articuler plus d'un mot ou deux, imprécations incomplètes, questionsinachevées. Sans doute, ce départ précipité était voulu, pour éviter de tropviolentes et inutiles réactions d'incompréhension. A présent, ils n'avaient pasle choix. S'ils ne comprenaient pas plus, ils ne pouvaient pas faire autrementque prendre les choses en mains. Ils se rassirent progressivement, maussades etplongés dans un mutisme profond. Enfin, après plusieurs minutes d'un silenceaussi pesant que démoralisant, la voix d'Inochi résonna dans la pièce,cristalline, enjouée, et comme toujours, aussi enthousiaste la danse desfeuilles dans le vent d'automne :
 
- Bon, benâEUR¦A nous de jouer !
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Xlatoc

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« Réponse #7 le: 28 juillet 2008 à 17:24 »
De même, si vous voulez commenter mon texte, n'hésitez-pas ! Je cherche à  m'améliorer.

Ou, alors, ce que je vous raconte ne vous intéresse pas, c'est possible aussi.
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Xlatoc

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« Réponse #8 le: 08 août 2008 à 17:53 »
Je up (je sais, vous en avez rien à  foutre, vu que j'ai eu aucun retour sur quoi que se soit, mais tant pis) pour vous dire que le fofo est en train de redémarrer sérieux, avec le retour des deux initiatrices, et tout et tout !!

Donc, n'hésitez pas à  participer à  l'aventure, ou en parler autour de vous, s'il vous plaît. Ca reste du RP, même si c'est écrit ou lieu de parlé.
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stoil

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« Réponse #9 le: 08 août 2008 à 21:14 »
Personnellement, je n'accroche pas au jeu de role par écrit, déjà  le jdr sur table c'est chronophage mais par écrit, c'est bien plus :D
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luigi

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« Réponse #10 le: 03 octobre 2008 à 09:06 »
Un petit up tiens (oui j'ai rien à  faire aujourd'hui ^^)

alors Krystanos tu t'es lancé dans l'aventure?
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai.

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« Réponse #11 le: 03 octobre 2008 à 09:12 »
Lui oui, mais ses joueurs ont pas réagi du tout...  :oops:
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« Réponse #12 le: 03 octobre 2008 à 09:39 »
Je confirme... Gros flop. Les joueurs n'ont pas répondu du tout, et les autres qui voulaient devenir joueurs non plus.
C'est décidé, le PBF, j'en fais pas ;)
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luigi

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« Réponse #13 le: 03 octobre 2008 à 10:15 »
Ah ben c'est malin.
Sur mon pbem j'ai 4 joueurs dont 3 réguliers. La quatrième a trop de boulot en ce moment pour répondre.

Mais c'est vrai qu'il faut tomber sur les bonnes personnes qui seront régulières et qui tiendront sur la durée également.
« Modifié: 03 octobre 2008 à 10:16 par luigi »
L'urgent est fait, l'impossible est en cours, pour les miracles prévoir un délai.

shamantep

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« Réponse #14 le: 19 mars 2009 à 15:49 »
Sur mon PBEM star wars je suis monté jusqu'a 36 joueurs actifs mais le concept est differents

on a une interface qui centralise tout avec une grosse partie RPG et strategie (les JS sont tous des senateurs)

stoil

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« Réponse #15 le: 24 septembre 2010 à 23:41 »
Tu essayes de te concentrer sur la douce mélodie du cachet effervescent qui se dissout dans ton vert. Mais tu n'arrives pas à  te sortir ces images de la tête. L'autre pilier de bar hier, tu es persuadé que sa cigarette c'est allumé toute seule, persuadé. Et ce matin, le mec avec un œil en moins, pas crevé non, non, en moins un vide à  la place de son globe oculaire. Il te dévisageait et cette impression qu'il était entrain de sonder ton cerveau, était-ce réellement qu'une impression ?

Et bien voilà ...
C'est fait...
Let's go baby...

Voici le nouveau bébé de la communauté PbF-Online : UnknownArmies-Online...

Allez l'ami. Va là  et fais toi mal à  la tête :
http://www.cerbere.org/~pbf/UnknownArmies/

Unknown Armies est un jeu contemporain ou l'occulte et le surnaturel est omniprésent, dissimulé certes mais bien présent. Que tu fasses parti intégrante de cet univers secret qu'on appel Underground, ou que tu mette le pied dedans pour la première fois, Unknown Armies t'emmènera à  la frontière de la folie, où la violence et le surnaturel deviendra ton lot quotidien.
« Modifié: 29 mars 2014 à 09:23 par merson »
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« Réponse #16 le: 27 septembre 2010 à 09:08 »
Le concept a l'air alléchant, mais les fautes d'orthographe me font peur... c'est fou comme ça tue l'ambiance!
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Douglas

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« Réponse #17 le: 27 septembre 2010 à 15:23 »
Pour ceux qui connaissent le jeu,
Le coup de "Tu essayes de te concentrer sur la douce mélodie du cachet effervescent qui se dissout dans ton vert." c'est un jeu de mot sur la couleur et le récipient ou une véritable erreur ?
Sinon, je dirais que les fautes ca devient malheureusement presque banal, il y a bien des bestsellers qui ont parfois 10 fautes à  la page. Pour cela qu'en réalité beaucoup de gens n'ont pas vraiment à  rougir de leur écriture au vu des erreurs ahurissantes de certains professionnels (qui vont des écrivains au publicitaire).

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« Réponse #18 le: 27 septembre 2010 à 15:30 »
Non, ce n'est pas un jeu de mot, mais bel et bien une erreur; tout comme la double erreur tu es persuadé que sa cigarette c'est allumé toute seule.


Citation de: Douglas,t=1285593806,id=54617
Sinon, je dirais que les fautes ca devient malheureusement presque banal, il y a bien des bestsellers qui ont parfois 10 fautes à  la page. Pour cela qu'en réalité beaucoup de gens n'ont pas vraiment à  rougir de leur écriture au vu des erreurs ahurissantes de certains professionnels (qui vont des écrivains au publicitaire).

C'est pas parce que les autres le font que ça valide le fait que tout le monde a le droit d'en faire! Et puis, j'aimerais bien en lire un de ces fameux "bestsellers avec 10 fautes à  la page"; certes, il y a parfois (voire souvent) des coquilles, mais pas à  ce point.
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« Réponse #19 le: 27 septembre 2010 à 16:23 »
Citation de: LarrxX,t=1285594218,id=54620
Non, ce n'est pas un jeu de mot, mais bel et bien une erreur; tout comme la double erreur tu es persuadé que sa cigarette c'est allumé toute seule.
Citation de: Douglas,t=1285593806,id=54617
Sinon, je dirais que les fautes ca devient malheureusement presque banal, il y a bien des bestsellers qui ont parfois 10 fautes à  la page. Pour cela qu'en réalité beaucoup de gens n'ont pas vraiment à  rougir de leur écriture au vu des erreurs ahurissantes de certains professionnels (qui vont des écrivains au publicitaire).
C'est pas parce que les autres le font que ça valide le fait que tout le monde a le droit d'en faire! Et puis, j'aimerais bien en lire un de ces fameux "bestsellers avec 10 fautes à  la page"; certes, il y a parfois (voire souvent) des coquilles, mais pas à  ce point.
et il ne faut pas confondre co(q)uille et faute d'orthographe; ce sont deux choses différentes :wink:
Quand la musique de Mozart cesse, le silence est encore de Mozart; Quand la musique de Marilyn Manson cesse, les acouphènes sont encore de Marilyn Manson.
Et les fantasmes haineux de notre nazitude te révèlent les fastes de la solitude. H-F Thiéfaine
1984, c'était pas un mode d'emploi. Loris

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« Réponse #20 le: 27 septembre 2010 à 16:27 »
c'est impressionnant les fautes...
Je suis merveilleuse à  voir plus à  connaître car nul ne me peut empoigner, pour grande que fut sa main, hormis celui à  qui je suis destinée. Que nul ne soit si hardi que de me tirer du fourreau s’il ne sait mieux frapper et plus hardiment que tout autre,ou bien il mourra

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« Réponse #21 le: 27 septembre 2010 à 17:09 »
Citation de: merson,t=1285597415,id=54629
et il ne faut pas confondre co(q)uille et faute d'orthographe; ce sont deux choses différentes :wink:

Effectivement, mais tu ne peux pas dire si c'est l'un ou l'autre à  la lecture... Sauf si ce sont des erreurs grammaticales (certains diront des "tournures littéraires, ouaisch ma caille").

Mais je suis d'accord que de telles fautes peuvent complètement détruire une crédibilité.

Mais bon, aujourd'hui tout le monde fait des fautes, ne serait-ce que de typographie. Mais c'est vrai que certaines fautes me font sauter sur place... Du genre ses/c'est/s'est/sait, sa/ça, ou l'usage du participe passé en lieu et place de l'infinitif... Ce sont quand même des erreurs de CP, qu'on retrouve même dans les écrits des jeunes adultes depuis quelques années... :(
C'est marrant, j'ai justement vu un reportage ce midi sur des cours de français pour adultes (genre les cadres qui n'ont plus d'assistante pour leur mâcher le travail).

Bi1to on et crira kom sa 2 toutes phassons...
« Modifié: 27 septembre 2010 à 17:11 par Krystanos »
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Douglas

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« Réponse #22 le: 27 septembre 2010 à 17:52 »
Je ne valide le faite de faire des fautes, au contraire. Je trouve cela assez aberrant lorsque ses fautes sont vendus et à  grande échelle qui plus est.
Pour les bestsellers, je nommerais Twilight, ma petite femme est professeur de français et la lu. Et elle m'a largement vanté la chaotique traduction de ce livre.

Oui merson. Dans ce cas présent, il se trompe carrément de mot... A croire que ce ne sont même pas des français qui l'écrivent (enfin, on aimerait le croire...).

Pour les fautes d'adultes Krystanos, cela s'explique simplement par les programmes scolaire. Ce que nous apprenions il y a 20 ans en CP, nous l'apprenons parfois aujourd'hui qu'en 6ème voir 5ème... (Il faut que je retrouve cet article !). Tant qu'il n'y aura pas de rigueur dans l'apprentissage, rien ne s'améliorera. De plus, il faudrait surtout arrêter de prendre les enfants pour des débiles. Certains connaissent des fables de La Fontaine et savent presque compter jusqu'à  20 à  seulement 3 ans (si, si, je l'ai fais faire ;)). Les enfants ont une faculté d'apprentissage très développé, il faut simplement la cultiver. il faut se rendre à  l'évidence que plus on bourra le crâne de nos têtes blondes jeunes, mieux ils écriront adultes.
Mais il faut aussi peut-être se rendre à  l'évidence que nos politiques cherchent l'abrutissement de leur population... Après tout, un peuple hébété et analphabète est un peuple maniable qui agira sans vraiment réfléchir.

Charles

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« Réponse #23 le: 09 octobre 2010 à 13:52 »
Mais non Douglas voyons, il ne faut pas mettre les enfants en situation d'echec ou de difficulté. Il faut leur facilité tout  c'est le maitre mot de l'éducation d'aujourd'hui, tu devrais le savoir!

 :mrgreen:
I can see what you see not, Vision milky then eyes rot
When you turn they will be gone, Whispering their hidden song
Then you see what cannot be, Shadows move where light should be
Out of darkness, out of mind, Cast down into the Halls of the Blind.