Последний кольценосец /
The Last Ringbearer, de
Kirill Eskov (
Кирилл Юрьевич Еськов)
Une reprise russe de l'histoire de la Terre du Milieu, commenceant peu après la fin de la Guerre de l'Anneau, et racontant le tout du point de vue de quelques habitants du Mordor.
Petit résumé: le Mordor, habité par le peuple Orocuen (ou "Orc" si on veut être insultant), est un pays technologiquement avancé, mais, après quelques problèmes d'irrigation, à capacités agricoles fortement réduites (ils ont stupidement tenté d'émuler le système d'irrigation artificiel du Khand, qui profite de courants capables d'évacuer le sel remontant des nappes phréatiques à haute salinité; comme le Mordor est très plat et sans rivières majeures, ils ont fini par entièrement saler leur terre après quelques années). Le Mordor, après ça, a décidé de se concentrer sur la technologie, et du juste importer leur nourriture d'Umbar et du Khand, au sud.
Le conseil des mages, ayant décidé qu'une telle avancée technologique allait mettre en danger toute la Terre du Milieu, s'est empressé à pousser le Rohan et le Gondor à détruire le Mordor (sauf Saroumane, qui, révolté par ce ton martial qu'a pris Gandalf, lui laisse sa place et quitte l'ordre au début de l'histoire).
L'alliance de l'Ouest se met donc a assiéger le Mordor en attaquant les caravanes passant par l'Ithilien, poussant le roi Sauron VIII du Mordor dans une guerre offensive pour la survie de son pays. Il a tenté de calmer la situation un peu par quelques jeux politiques, envoyant Grima, un diplomate expérimenté, pour convaincre le Rohan d'éviter la guerre, mais après qu'une délégation Mordorienne envoyée vers Isengard est détruite par un coup bas de ces saletés d'elfes (ils ont détruit les barrages et noyé une métropole entière !) il perd son dernier argument de force dans la région, et une confrontation finale semble inévitable.
Le Mordor est rejoint pour cela par le peuple des Trolls, un peuple de montagne vivant dans les Monts de l'Ombre, réputé pour leur force, leur endurance, et leur excellent travail de forge, en particulier dans le domaine des armures.
Le Mordor envoit alors la majorité de ses troupes, ainsi que quelques mercenaires de l'est, vers Minath Tirith, pour forcer le Gondor à garder la paix; vu leur avancée technologiques (catapultes, yay!) ils se mettent rapidement en position de force, et demandent à ce que le roi Denethor vienne pour signer leur capitulation. On leur demande de patienter quelques jours (Denethor est malade, prince Faramir est mourrant après s'être pris une flêche empoisonnée ("comment ça le Mordor n'utilise pas de flêches empoisonées? Ben en tout cas il n'est pas bien."), et prince Boromir est absent depuis un moment), chose qu'ils sont préparés à faire.
Après trois jours l'armée du Rohan apparaît et charge l'armée du Mordor, alors que de Minas Tirith sortent les restes de l'armée du Gondor. Le Mordor se bat néanmois vaillament (les Trolls sont vraiment des gros bourins), et ils semblent sur le point de gagner, quand arrive le vil nécromant Aragorn avec une petite troupe de morts-vivants. Le "Roi-Sorcier" d'Angmar (un noble et général de l'armée) le défie en combat singulier, mais Aragorn ordonne juste à ses créatures de le prendre en traitrise et de le tuer, le moquant au moment de sa mort, et lui promettant que l'Histoire dira qu'il a été tué par un nain aux pieds poilus, ou mieux, une garce.
Peu après, Éomer lance une dernière charge au sein de l'armée adverse, après un petit discours du style "vous voyez, les mecs, on va tous mourir un jour; je ne sais pas à quoi vous vous attendez, mais moi j'ai entendu dire qu'il y a un paradis où on reçoit un harem de filles, à jamais 18, belles comme pas possible. Maintenant le problème est qu'il faut vivre une vie sans reproche pour y arriver... ou alors mourir au combat. Qui me suit ?!", et rentre dans le tas en passant par un flanc composé de mercenaires du sud, très peu entrainés.
Ainsi est anéanti l'armée du Mordor, et les armées de l'Ouest partent à l'est, laissé sans défense notable, pour buter les restes des peuples ainsi vaincus. Ils se prennent quand même de grosses pertes (va donc attaquer des maisons dans les montagnes avec de l'infanterie) et inventent une armée gigantesque qui aurait sans doute détruit la Terre du Milieu si ces valeureux soldats ne les en avaient pas empêché.
Fin du chapitre 9 sur 69.
Le reste du livre couvre environ trois mois après la chute du Mordor, pendant laquelle un petit groupe de personnes (un ancien soldat et noble Gondorien, et deux Orocuen, un Scout expérimenté et un aide-soignant qui était chercheur en médecine avant la guerre), après avoir reçu une mission sacrée de l'Ordre des Nazgûl (un équivalent Mordirien aux Istari/mages) pour éviter que les elfes, ayant reçu un Palantir pour leur rôle dans la guerre, ne prenne le contrôle absolu de l'humanité.
Pas toujours très bien écrit (ou traduit: le ton est en général standard pour du fantastique, mais par moments un Gondorien se verra appelé, hors dialogue, "this Gondorian dude"), c'est un livre tout de même très intéressant de plusieurs points de vue. Il joue beaucoup sur la politique et l'intrigue, avec des espions, des contre-espions et des contre-contre-espions tous en train de découvrir les plans de l'autre, dans un monde qui vient de sortir d'une guerre importante. Le genre est clairement du
low fantasy, avec très peu de surnaturel et pratiquement sans "gentils". Pensez au Throne de Fer, mais sans les batailles grandioses, et avec encore plus de paranoïa dans le domaine politique.
Il introduit aussi, sur le domaine technologique, quelques idées qui dépassent de loin la Terre du Milieu classique: des deltaplanes (dont les "Dragons" des Nazgûl), une sorte de feu grégois, un petit passage sur l'utilisation des mûmakil comme l'on utilisait des chars de combat aux alentours de la seconde guerre mondiale...
L'anneau unique fait aussi une apparition, mais il était juste un anneau quelconque utilisé pour attirer l'attention ailleurs, et surtout pour mettre en place un moyen pour convaincre prince Boromir de ne pas aller à la guerre, avant qu'Aragorn ne le tue comme le traitre qu'il est.
Pour la langue, il n'y a pas de version français que j'ai pû trouver. Il y a cependant des traductions et publications officielles en espagnol et en portugais, ainsi qu'en une variété de langues slaves (original en russe, plus polonais et tchèque), et bien sûr la traduction fanmade en anglais,
que voici. Vu le point de vue des héritier de Tolkien sur les écrits dérivés il n'y aura sans doute jamais de publication officielle en anglais, mais du coup la traduction existente est plus facile à se procurer (gratuitement en plus).
Un livre que je conseille, pas vivement, mais tout de même un bon livre.